Le Conseil présidentiel de transition (CPT) et la Primature revendiquent l’exclusivité des résultats des deux opérations menées dans les fiefs des gangs de la coalition « Viv Ansanm ». Après une tentative à Bas-Delmas et une autre à Village-de-Dieu, l’opinion publique perçoit les actions de la Task-force comme un simple exercice de feu de paille.
Les témoignages recueillis indiquent que ces deux opérations ont laissé une impression vive mais éphémère. Après les premiers tweets du conseiller présidentiel Emmanuel Vertilaire et du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé justifiant le bien-fondé de la Task-force, c’est le silence total : aucune communication officielle de la part des autorités de l’Exécutif de transition ni des responsables de la Police nationale d’Haïti (PNH).
Pendant ce temps, les gangs de la coalition « Viv Ansanm » se concertent et annoncent des représailles contre la population civile. Contraints de s’adapter à la nouvelle réalité, ces criminels semblent se replier temporairement pour mieux revenir en force, selon des citoyens inquiets. Le chef de gang Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », a d’ailleurs promis l’utilisation prochaine de drones kamikazes par ses alliés afin d’intensifier la violence.
Les autorités de la Task-force vont-elles continuer à réagir aux actions des gangs au lieu de mettre en place des stratégies radicales visant à éradiquer définitivement ces foyers criminels ? Selon des experts, de telles opérations ne peuvent produire des résultats concluants qu’à condition d’être menées simultanément dans tous les fiefs des gangs. À défaut, ces attaques sporadiques suivies de replis systématiques ne seraient qu’un simple écran de fumée.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

