L’Union internationale des télécommunications (UIT) a annoncé, vendredi, la création d’un groupe international chargé de protéger les câbles de communication sous-marins, qui sont essentiels pour le commerce international et la sécurité.
La création de l’Organe consultatif international pour la résilience des câbles sous-marins intervient alors qu’une enquête est en cours sur le sectionnement de deux câbles à fibres optiques en mer Baltique, en moins de 24 heures, entre le 17 et le 18 novembre.
La Chine a nié toute implication mais s’est dit prête à coopérer avec la Suède dans le cadre d’une enquête, après que des informations ont fait état de la présence d’un navire chinois dans les environs au moment où les deux incidents se sont produits.
L’organisme international, créé par l’UIT et le Comité international de protection des câbles (ICPC), constitue « une étape importante dans la protection de l’infrastructure numérique mondiale, en garantissant sa résilience et en veillant à ce qu’elle serve bien notre économie mondiale », a affirmé lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Tomas Lamanauskas, Vice-Secrétaire général de l’UIT.
Le monde numérique dépend des câbles sous-marins
Les câbles sous-marins acheminent environ 99 % du trafic internet mondial. Cela signifie que « tout ce que nous faisons aujourd’hui dans le monde numérique dépend des câbles sous-marins, qu’il s’agisse de nos courriels et de nos messages textuels, de nos transactions financières, des communications gouvernementales essentielles, des services en nuage, des médias sociaux, de nos services de streaming vidéo, et ainsi de suite », a déclaré M. Lamanauskas aux journalistes à Genève.
Les câbles sous-marins sont régulièrement endommagés : chaque année, 150 à 200 brèches en moyenne se produisent dans le monde et nécessitent environ trois réparations de câbles par semaine, selon l’ICPC.
La réparation prend généralement quelques semaines, mais cela dépend de divers facteurs tels que le type de rupture, la profondeur ou les conditions météorologiques. L’éruption volcanique dans le sud de l’océan Pacifique, déclenchée par un tsunami en 2022, a déconnecté les Tonga pendant plusieurs semaines.
Il a fallu près de 18 mois pour réparer entièrement les dégâts. Cette situation a limité les interventions d’urgence essentielles et le soutien à la gestion des catastrophes et au relèvement dans l’archipel. « Cette infrastructure essentielle est vulnérable aux perturbations dues à l’activité humaine accidentelle, aux risques naturels et au vieillissement de l’infrastructure », a expliqué M. Lamanauskas.
Sommet sur la résilience des câbles sous-marins au Nigéria
Le nouvel organe consultatif aura pour objectif d’améliorer la résilience des câbles en promouvant les meilleures pratiques et les meilleurs principes pour tous les gouvernements et les acteurs du secteur. Il est chargé de veiller au déploiement et à la réparation rapide des câbles sous-marins, afin de réduire le risque de dommages et d’améliorer la continuité des communications concernées.
Interrogé sur la cause du dernier incident survenu en mer Baltique, M. Lamanauskas a indiqué que l’UIT n’attribuait pas « les causes des perturbations ». Ce que disent nos partenaires, les comités internationaux ou certains comités internationaux de protection des câbles, c’est qu’environ 80 % des interruptions de câbles sont dues à des activités humaines accidentelles ou à des risques naturels.
Les 40 membres de l’organe consultatif comprennent des ministres, des responsables d’autorités de régulation, des cadres de l’industrie et des experts de haut niveau dans le domaine des câbles de télécommunication du monde entier. L’organe se réunira au moins deux fois par an.
La première réunion virtuelle est prévue le mois prochain, en décembre 2024. La première réunion physique devrait avoir lieu lors du Sommet sur la résilience des câbles sous-marins, prévu fin février 2025 à Abuja, au Nigéria.