
Sous l’autorité du Premier ministre Gary Conille, la situation en Haïti est ponctuée par une gestion complexe de l’insécurité croissante, notamment à Port-au-Prince, où les gangs terroristes contrôlent environ 80 % de la capitale. Gary Conille a adopté un style vestimentaire militaire, arborant une casquette portant l’inscription « PM », un choix pour le moins discutable.
En effet, à mesure que la violence des gangs se répand et que les « territoires perdus “ qu’ils contrôlent s’étendent, cette apparence rappelle souvent celle de leaders pseudo-dictatoriaux cherchant à se positionner comme des ” hommes forts » au milieu du chaos. Pourtant, contrairement à d’autres pays où les dirigeants civils arborent rarement des tenues militaires, Conille renvoie une image de combattant, mais la question reste posée : contre qui mène-t-il cette guerre, alors que les gangs ne cessent de gagner en puissance ?
Simultanément, son gouvernement, soutenu par une force multinationale composée de policiers kenyans et un nombre insignifiant de soldats jamaicains et bahameens, tente de rétablir la sécurité. Cependant, les opérations offensives tardent à se concrétiser et les critiques s’intensifient sur la multiplication des territoires perdus sous l’administration Conille, héritée de son prédécesseur Ariel Henry. Bien que perçue comme une source d’espoir, l’arrivée de nouvelles forces n’a pas permis jusqu’à présent d’inverser la tendance, laissant des centaines de milliers de personnes déplacées et des quartiers entiers sous le contrôle des gangs.
Cette semaine s’annonce donc particulièrement incertaine, avec la possibilité que de nouveaux territoires comme Solino tombent entièrement sous le contrôle des gangs. Entre-temps, le Conseil électoral provisoire (CEP), organe contesté chargé d’organiser un référendum constitutionnel sans précédent, poursuit ses missions, malgré les incertitudes quant à sa légitimité et à son indépendance. Ce panorama renforce l’idée que les changements institutionnels récents servent avant tout les intérêts des élites politiques au pouvoir, plutôt que de répondre aux aspirations populaires à une véritable transformation du pays.
La nouvelle semaine commencera-t-elle de la même manière que celle qui vient de s’effacer ? Ou bien y aura-t-il des lueurs d’espoir sous les nouveaux uniformes de Garry Conille, démontrant qu’il est le Chef Suprême et Effectif des Forces Armées d’Haïti ? Non-assistance à personne en danger, combien de temps encore Garry Conille va-t-il continuer à faire le show-off, à multiplier les rencontres infinies et à prendre des photos pour la galerie alors que les gangs tuent, violent, pillent et terrorisent.