Qui pourrait oublier qu’Ariel Henry affirmait que « seul un gouvernement élu viendrait le remplacer »?
Le communiqué de la Primature, invoquant la défense de la Constitution, révèle une ironie frappante dans un pays plongé dans l’inconstitutionnalité depuis le 7 février 2021, date marquant la fin du mandat constitutionnel du dernier président élu. Alors que les institutions républicaines sont en panne et que l’ordre constitutionnel n’est plus respecté, le Conseil de Gouvernement se dresse fermement pour soutenir le Premier Ministre contre toute modification ministérielle « en dehors de la Constitution ». Cette posture, qui met l’accent sur le respect des principes constitutionnels, juste pour garder des intérêts mesquins, ignore pourtant la crise profonde d’illégitimité qui affecte les plus hautes instances de l’État, soulevant ainsi des questions sur la cohérence du discours gouvernemental dans un contexte où la Constitution elle-même est en suspens.
Un gouvernement illégal, illégitime et inconstitutionnel invoque la Constitution pour régler ses différends avec une autre entité également inconstitutionnelle, sans que cela ne soit en lien avec les véritables intérêts du pays.
Chapo ba mesye dam !
Communiqué de la Primature
Le Premier ministre, Dr Garry Conille, a présidé son 6e Conseil de Gouvernement, à la Résidence Officielle, le mercredi 16 octobre 2024 autour de la crise migratoire actuelle, entre autres. Ce Conseil de Gouvernement s’est articulé, particulièrement, sur une Résolution condamnant les déportations massives et discriminatoires des Haïtiens et même de certains étrangers par la République Dominicaine sans le respect des procédures légales et sans considération de la dignité humaine et ceci dans un contexte de xénophobie croissante.
C’était aussi l’occasion pour le gouvernement de planifier des réponses urgentes visant le respect des droits humains des citoyens Haïtiens tout en exhortant instamment les autorités dominicaines à cesser toute politique de déportation à caractère raciste et discriminatoire de nationaux et d’étrangers vers Haïti et à respecter les droits fondamentaux des migrants haïtiens, conformément aux conventions internationales, y compris le droit à un traitement digne.
Le Conseil de Gouvernement a aussi passé en revue les différentes mesures impliquant les autorités tant nationales que locales relatives à l’accueil et la prise en charge des rapatriés allant jusqu’à leur réinsertion.
En outre, suite à une délibération, le Conseil de Gouvernement, à l’unanimité, tout en mettant l’accent sur le dialogue et la concertation, a exprimé son soutien total et ferme au Premier Ministre dans sa décision de s’opposer à tout changement de ministre en dehors des prescrits de la Constitution et des termes de l’accord du 3 avril 2024, réglementant cette Transition Pacifique et Ordonnée.
Fin.