La Conférence des Évêques Catholiques d’Haïti (CEH) a pris une position ferme face à la crise migratoire entre Haïti et la République Dominicaine. Dans une note publiée vendredi, les évêques haïtiens dénoncent avec force les actes de violence et d’injustice perpétrés contre les ressortissants haïtiens, en particulier lors des déportations massives organisées par les autorités dominicaines. Ils rappellent l’importance de traiter les étrangers avec bienveillance, soulignant que la vie humaine est à la fois sacrée et inviolable.
La CEH exprime également sa solidarité envers les victimes haïtiennes de ces déportations, tout en reconnaissant les efforts des autorités dominicaines pour renforcer la sécurité à leurs frontières. Toutefois, les évêques insistent sur le fait que les différends frontaliers doivent se résoudre par le dialogue et la concertation, et non par la maltraitance des étrangers, un acte qu’ils qualifient d’abject.
Les évêques exhortent ainsi les autorités dominicaines à respecter la dignité des Haïtiens, en s’appuyant sur les principes bibliques. Ils citent le Lévitique (19, 33-34), qui appelle à traiter les étrangers avec la même compassion que les citoyens du pays.
En parallèle, les évêques haïtiens appellent avec insistance le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour améliorer les conditions socio-économiques du pays. Ils soulignent que l’absence de développement et d’opportunités pousse de nombreux Haïtiens à chercher refuge ailleurs, souvent dans des conditions précaires. Selon la CEH, il est impératif de créer des politiques publiques qui restaurent la confiance du peuple en son pays, en offrant des perspectives d’avenir viables, tant sur le plan économique que social.
Les évêques mettent en garde contre l’idée que l’émigration devienne l’unique espoir d’une vie meilleure, rappelant que c’est avant tout la responsabilité de l’État de garantir à ses citoyens un environnement de paix, de sécurité, et de prospérité. Un pays où règnent la stabilité et la justice sociale dissuadera naturellement ses habitants de risquer leur vie en quête de conditions plus humaines à l’étranger.
Enfin, les évêques concluent en implorant l’intercession de la Vierge Marie pour qu’une solution pacifique soit trouvée à cette crise, tout en rappelant que, tout comme lors de l’exode du peuple d’Israël, Dieu précède et accompagne toujours son peuple dans ses épreuves.