La présidente du Honduras, Xiomara Castro, a dévoilé ce vendredi 14 juin un projet de construction d’une « méga-prison » destinée à accueillir 20 000 détenus. Cette initiative s’inscrit dans un plan d’urgence visant à combattre la criminalité dans ce pays d’Amérique centrale, durement touché par la violence.
Les autorités honduriennes mettent en œuvre des mesures pour lutter contre la criminalité organisée rampante dans ce pays d’Amérique centrale, l’un des plus violents au monde. Vendredi, le gouvernement a déclaré une « urgence sécuritaire » et annoncé une série de mesures, dont la principale est la construction d’une « méga-prison » d’une capacité de 20 000 places.
Mesures annoncées
La présidente Xiomara Castro a détaillé les nouvelles initiatives dans une allocution télévisée. Les forces de sécurité seront déployées pour mener des interventions urgentes dans les régions les plus touchées par la criminalité des gangs, y compris les meurtres à gages, le trafic de drogue et d’armes à feu, l’extorsion, les enlèvements et le blanchiment d’argent.
Construction de la nouvelle prison
La nouvelle prison sera construite entre les départements orientaux d’Olancho et Gracias a Dios, doublant pratiquement la capacité carcérale actuelle du pays, qui compte actuellement environ 21 000 détenus répartis dans une trentaine d’établissements.
Réformes du code pénal
Le gouvernement prévoit également de réformer le code pénal pour permettre aux trafiquants de drogue et aux membres de gangs criminels d’être désignés comme « terroristes », ce qui permettrait de les juger collectivement.
Opérations supplémentaires
Les forces de sécurité mèneront des opérations pour détruire les plantations de coca et de marijuana, ainsi que les centres de transformation des drogues illégales.
Contexte
En décembre 2022, le Honduras a déclaré l’état d’urgence, suspendant certaines parties de la constitution pour lutter contre la criminalité des gangs. Le taux d’homicide du pays est presque six fois supérieur à la moyenne mondiale, avec 34 personnes tuées pour 100 000 habitants en 2023.
Cette initiative fait écho aux mesures similaires mises en œuvre au Salvador par le président Nayib Bukele, qui ont réduit les taux de meurtre mais ont également suscité des critiques de la part des groupes de défense des droits de l’homme.