17 juin 2024
La mort du président iranien : accident ou assassinat ?
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La mort du président iranien : accident ou assassinat ?

L’Iran est toujours sous le choc après la mort de son président, Ebrahim Raïssi. Une semaine après le drame, alors qu’une enquête préliminaire de l’état-major des forces armées iraniennes privilégie la thèse de l’accident, les théories complotistes pour leur part persistent et signent : Israël aurait les mains trempées la-dedans.

Le chef d’État iranien, faut-il le rappeler, est décédé le dimanche 19 mai écoulé dans un tragique accident d’hélicoptère en compagnie de 7 autres officiels de son gouvernement dont son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian. Pourquoi Israël est-il pointé du doigt ?

Israël et l’Iran sont deux nations antagonistes qui ont toujours eu des escarmouches entre elles. Mais les tensions récurrentes qui existent entre les deux pays ont pris une tournure dramatique le mois dernier lorsque, le 1er avril, Israël avait lancé une attaque contre l’un des consulats de la République islamique à Damas—-attaque au cours de laquelle 13 personnes avaient trouvé la mort dont deux généraux iraniens. Cette attaque a été perçue par l’Iran comme une déclaration de guerre. 

Après la frappe, le président iranien avait appelé à la vengeance. Et pour tenir sa promesse, douze jours plus tard, Iran avait lancé près de 170 drones ayant à bord un total de 30 missiles de croisière et 120 missiles balistiques qui avaient embrasé le ciel d’Israël. Même si bon nombre de ces missiles ont été interceptés par le service antiaérien de l’état hébreux, certains d’entre eux ont causé des dégâts matériels importants en Israël.

Outré par la réponse iranienne, Benjamin Netanyahu avait promis de “faire du mal au responsable de cette attaque”. Tout le monde comprenait qu’à travers ses déclarations, le Premier ministre israélien plaçait le leader iranien dans la ligne de mire de son service d’intelligence( le Mossad) 

Il faut dire que ce genre d’attaques constitue le modus operandi du Mossad. Maintes et maintes fois, son nom a été cité dans des assassinats ciblés en Iran visant à freiner le progrès de la République islamique vers l’acquisition de l’arme atomique. Par exemple, de 2010 à 2020, Israël est accusé dans la mort de 5 scientifiques iraniens, tous des spécialistes du nucléaire.

Ce qui rend la thèse d’assassinat encore plus crédible est l’endroit où s’est produite la chute de l’hélicoptère. En effet, le site du crash se trouve juste à quelques kilomètres de la frontière que partagent l’Iran et l’Azerbaïdjan. Pourquoi est-ce intéressant ? 

Tout simplement parce qu’il y a une pomme de discorde entre l’Iran et son voisin méridional. Et deux problèmes cruciaux sont à la base de ce différend : 1- une dispute territoriale et 2- le fait que l’Azerbaïdjan se soit positionné comme un allié sûr pour Israël. Les théories complotistes soutiennent donc l’idée que l’ancienne république soviétique pourrait bien se porter volontaire pour faire le sale boulot pour le compte de Netanyahu. 

Qu’aurait à gagner Israël dans cette histoire ?

Sur le plan immédiat Netanyahu pourrait bomber sa poitrine pour montrer au reste du monde jusqu’où il peut étendre ses tentacules. Mais l’assassinat d’Ébrahim Raïsi ne casserait pas trois pattes au canard pour autant, parce que la menace resterait la même pour Israël. Car depuis une décennie l’Iran a opté pour un conservatisme pur et dur. Le défunt président était le favori pour remplacer l’Ayatollah Khamenei, le guide suprême iranien.

Pour beaucoup de gens, la stratégie de Netanyahu est simple : transformer le génocide gazaoui en un conflit régional où l’Iran serait partie prenante— ce qui lui fournirait une excuse pour éliminer le plus grand nombre de Palestiniens possible. 

Mais ce serait une erreur gravissime de la part du Premier ministre israélien s’il pensait que la participation de l’Iran à ce conflit lui servirait d’un quelconque intérêt. Les Iraniens ne sont pas un peuple avec qui badiner. 

On en a fait l’expérience lors du conflit Iran-Irak. L’Oncle Sam en avait pris pour son grade lorsqu’à son grand désarroi l’Iran avait opposé une résistance légendaire à l’invasion irakienne. Car, à l’époque, Saddam Hussein était un pion des puissances occidentales qui souhaitaient qu’il n’en fasse qu’une bouchée avec l’Iran. L’Occident en est ressorti bredouille car après 8 ans de guerre il n’y avait visiblement aucun vainqueur. 

S’en prendre à l’Iran c’est s’en prendre aussi à ces États satellites tels que le Yémen, l’Irak qui sont ses alliés stratégiques parce qu’ils partagent la foi Shiite. Sans oublier le Liban avec sa branche armée redoutable : le Hezbollah.

Comme mentionné plus haut en dépit d’un rapport préliminaire des forces armées Iraniennes qui écartent l’hypothèse d’une main malveillante, les gens continuent de croire que les États-Unis et son allié de prédilection, Israël, seraient derrière le coup.  Se pourrait-il que l’Iran se soit senti trop embarrassé pour avouer la participation d’une main étrangère dans l’accident ? L’avenir le dira.

Ducasse Alcin

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