17 juin 2024
Données piratées révélant l’implication des vendeurs d’armes américains dans la violence des cartels mexicains
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Données piratées révélant l’implication des vendeurs d’armes américains dans la violence des cartels mexicains

Un vol massif de données des services de renseignement militaires mexicains a mis en lumière pour la première fois depuis deux décennies les liens entre des magasins d’armes et des contrebandiers américains avec 78 000 armes à feu retrouvées au Mexique, révélant ainsi les types d’armes les plus fréquemment trafiquées.

Les informations, extraites de quelque 10 millions de documents piratés par le collectif anonyme « Guacamaya » et partagées par l’organisation Distributed Denial of Secrets (DDoSecrets), montrent comment les armes vendues aux États-Unis se retrouvent entre les mains des cartels mexicains, alimentant ainsi la violence et contribuant à la crise migratoire à la frontière américano-mexicaine.

Révélations des fuites

Les documents dévoilent des courriels et des présentations de données du gouvernement américain échangés entre des responsables militaires mexicains, montrant les achats illégaux d’armes par des individus comme Craig Adlong, qui a acheté 95 fusils semi-automatiques en deux mois. Soixante-six de ces armes ont été retrouvées au Mexique. D’autres acheteurs importants sont liés au scandale « Fast and Furious » du Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF), où des milliers d’armes ont été perdues lors d’une opération de suivi des trafiquants.

Impact et réactions

Les conséquences de ce trafic sont dévastatrices. Des armes achetées il y a plus d’une décennie continuent de réapparaître sur des scènes de crimes violents au Mexique. Peter Forcelli, un ancien directeur adjoint de l’ATF, a exprimé son indignation face à cet échec continu à stopper le flux d’armes.

Les documents piratés montrent également l’ampleur du problème : de 2018 à 2020, plus de 500 fusils semi-automatiques Anderson Manufacturing AM-15 ont été récupérés au Mexique. Les Colt Government pistols et les répliques AK-47 Century Arms RAS47 figurent également parmi les armes les plus courantes. Les .50 caliber Barrett rifles, capables de percer des plaques d’armure à plus d’un kilomètre, sont particulièrement prisés.

Répercussions juridiques

Les autorités mexicaines, menées par Alejandro Celorio, ont intenté des poursuites contre des fabricants d’armes et des magasins américains, affirmant que le trafic d’armes contribue à la crise de la violence des cartels. Un procès de 10 milliards de dollars contre des géants comme Barrett et Beretta a été relancé par une cour d’appel en mars, et un autre accuse cinq magasins d’armes de l’Arizona d’avoir vendu des armes utilisées dans des crimes au Mexique.

Conclusion

La fuite des données expose non seulement la complicité de certains vendeurs d’armes américains, mais aussi les défis persistants dans la lutte contre le trafic d’armes. Les révélations devraient inciter à une action plus rigoureuse contre les pratiques irresponsables des vendeurs d’armes, avec une surveillance accrue pour empêcher que ces armes ne tombent entre de mauvaises mains, alimentant la violence transfrontalière.

source: Hacked data reveals how guns from US landed in hands of Mexican cartel (usatoday.com)

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