Extrait de l’entretien de Pamela White, ancienne ambassadrice américaine en Haïti (2012-2015).
Je vous remercie beaucoup de nous rejoindre aujourd’hui. Je vous remercie de nous accueillir. La situation en Haïti est très préoccupante, avec les gangs qui ont pratiquement pris le contrôle du pays et le Premier ministre contraint de se retirer, alors qu’il n’était même pas sur place lorsque cela s’est produit. Pouvez-vous nous donner les toutes dernières informations sur ce qui se passe ?
Amb. White : « Je suis actuellement en Caroline du Sud et, d’après mes échanges avec de nombreuses personnes en Haïti, je peux vous dire qu’elles sont très inquiètes. Je sais que nous n’avons pas beaucoup de temps, mais je tiens à souligner quelques points. Tout d’abord, hier, j’ai discuté rapidement avec [nom], que certains considèrent comme l’un des « mauvais garçons », mais à mon avis, nous avons besoin de quelqu’un capable d’aider dans cette situation. Nous avons traité avec des leaders controversés pendant plus de 20 ans, nous pouvons certainement composer avec des personnalités comme [nom] qui ont une influence significative et peuvent contribuer à la solution. »
« Je pense même que des acteurs comme [nom] pourraient être partie prenante de la solution. Je ne crois pas que le déploiement de 1000 soldats américains, pour un coût de 237 millions de dollars, puisse inverser la situation en Haïti.
« Enfin, un point crucial à souligner est la nature du nouveau Conseil de Transition, composé de sept membres. Je me demande vers quelle transition il vise.
« Si certains des membres sont issus de l’élite politique ou du secteur privé – ceux que l’on retrouve dans les collines de Pétionville à Port-au-Prince, ou possédant des résidences en Floride et envoyant leurs enfants dans les écoles de la Ivy League – alors cela ne fera que perpétuer l’échec du passé. Je ne connais pas les noms envisagés, mais si ce sont les mêmes élites qui dirigent mal Haïti depuis des décennies, alors nous courons à l’échec. »
