Rezo Nòdwès revient sur l’échec des négociations de la Caricom avec le Colonel Himmler Rébu. Celui-ci, un acteur clé dans les pourparlers, offre un éclairage sur l’échec sans surprise des derniers pourparlers concernant la situation politique cahotique en Haïti. Il souligne la confusion de la Caricom, dont la culture politique anglaise ne s’accorde pas avec la réalité haïtienne, où le gouvernement d’Ariel Henry fonctionne en marge des normes légales et constitutionnelles. Rébu met en garde contre le risque de donner un mauvais exemple et évoque les conséquences possibles de la survie d’Ariel Henry au pouvoir au-delà du 7 février 2024. Enfin, il souligne que la seule option restante pour Henry pourrait être de faire débarquer des troupes étrangères sur le territoire national.
RN: La Caricom est venue, a vécu mais n’a pas vaincu. Quelle devrait être la suite de l’avenir politique du Dr Ariel Henry ?
Colonel Rebu : « La Caricom est plongée dans la confusion, issue de leur culture politique liée à l’Angleterre. Ils ne comprennent pas pourquoi Haïti, avec son gouvernement fonctionnant en dehors des normes légales, ne suit pas leur modèle. L’embrouille vient de leur parti pris. Ariel Henry a trop de pouvoir, ce n’est pas normal, mais c’est un Premier Ministre. Donner un mauvais exemple pourrait devenir un cas d’école. »
RN: L’accord du 21 décembre signé entre copains-coquins et publié dans Le Moniteur, garantit-il la présence de M. Henry au pouvoir au-delà du 7 février 2024 ?
Colonel Rebu : « La publication de l’accord du 21 décembre dans Le Moniteur, comme celui du 11 septembre, est une légèreté juridique que je ne prendrais pas. Initialement illogiques et insuffisants, les deux étaient un ‘pis-aller’. Le Dr. Ariel Henry a choisi la roublardise et le mensonge comme moyens politiques. Survivre au-delà du 7 février est possible, mais cela conduira inévitablement à un autre drame. La population en subit déjà les conséquences. »
RN: Après l’échec sans surprise des pourparlers de la Caricom, Ariel Henry peut-il désormais prendre seul la responsabilité de faire débarquer des troupes étrangères sur le territoire national ?
Colonel Rebu : « C’est sa seule planche de salut. Il peut ne pas l’obtenir, mais il n’a pas d’autre option. »
propos recueillis par cba

