Une figure clé de l’administration Carter et fervente défenseure de la santé mentale s’éteint
L’ancienne Première dame américaine Rosalynn Carter, que le président Jimmy Carter qualifiait de « prolongement de moi-même » en raison du rôle éminent de sa femme dans son administration tout en promouvant inlassablement la cause de la santé mentale, est décédée dimanche à l’âge de 96 ans, a annoncé le Carter Center.
Rosalynn Carter, récemment entrée en soins palliatifs à son domicile de Plains, en Géorgie, est décédée entourée de sa famille, selon un communiqué du Carter Center, une organisation à but non lucratif fondée par le couple.
Jimmy Carter, un démocrate, a été président de 1977 à 1981. Lui et sa femme formaient le couple présidentiel américain le plus longtemps marié, se mariant en 1946 lorsqu’il avait 21 ans et elle 18. Après la fin de son mandat présidentiel unique, il a également connu plus d’années post-Maison Blanche que tout président avant lui, et elle a joué un rôle clé au cours de ces années, notamment en tant que membre du Carter Center et de l’association Habitat for Humanity.
Sa famille avait révélé en mai qu’elle souffrait de démence mais continuait de vivre chez elle. Jimmy Carter, âgé de 99 ans, est lui-même en soins palliatifs après avoir décidé en février de renoncer à des interventions médicales supplémentaires.
« Rosalynn était mon partenaire égal dans tout ce que j’ai accompli », a déclaré l’ancien président dans le communiqué. « Elle m’a prodigué des conseils avisés et des encouragements quand j’en avais besoin. Tant que Rosalynn était dans le monde, j’ai toujours su que quelqu’un m’aimait et me soutenait. »
Vue comme discrète et calme avant son arrivée à Washington en 1977, Rosalynn s’est transformée en une oratrice éloquente, militante et activiste. Sa passion durable, allant bien au-delà de ses années à la Maison Blanche, était pour les personnes souffrant de troubles mentaux, non pas en raison d’une connexion personnelle, mais en raison du sentiment fort qu’une défense était nécessaire.
« La meilleure chose que j’aie jamais faite a été d’épouser Rosalynn », a déclaré Carter à la chaîne de télévision câblée C-SPAN en 2015. « C’est le sommet de ma vie. »
Avant que son mari ne soit élu président en 1976, Rosalynn était largement inconnue en dehors de la Géorgie, où il avait été fermier de cacahuètes devenu gouverneur. Il a perdu sa tentative de réélection en 1980 face à Ronald Reagan, ancien gouverneur républicain de Californie et acteur d’Hollywood.
À Washington, les Carter formaient une équipe, le président la qualifiant de « prolongement de moi-même » et de « conseillère la plus proche ». Elle était souvent invitée à siéger en tant qu’observatrice lors de réunions du cabinet et de discussions sur la stratégie politique. Dans une interview de 1978 avec des rédacteurs de magazines, Carter a déclaré qu’il partageait presque tout avec sa femme, sauf les informations top secrètes.
« Je pense qu’elle comprend la conscience du peuple américain et leurs attitudes peut-être mieux que moi », a-t-il dit.
Elle a également été envoyée en missions officielles importantes en Amérique latine et a fait partie de la campagne infructueuse pour la ratification de l’amendement sur l’égalité des droits de la Constitution américaine afin d’assurer un traitement égal des femmes devant la loi.
La crise des otages iraniens, au cours de laquelle des diplomates américains et d’autres ont été retenus en otage à Téhéran après la révolution islamique, s’est produite lorsque Carter cherchait sa réélection. La crise a contribué à la chute de sa présidence alors qu’il s’abstenait de faire campagne tout en essayant de résoudre l’impasse.
Pendant ce temps, Rosalynn Carter a cherché à soutenir son mari en parlant dans 112 villes de 34 États lors d’une tournée de 44 jours. Ses discours et ses incursions dans la foule ont été crédités d’avoir aidé Carter à battre le challenger démocrate Ted Kennedy aux primaires de 1980, bien qu’il ait finalement perdu de manière écrasante face à Reagan.
Le président Joe Biden, qui a siégé au Sénat pendant la présidence Carter, et la première dame Jill Biden ont déclaré dans un communiqué que Rosalynn Carter « a suivi son propre chemin, inspirant une nation et le monde entier ».
« Elle a été une championne de l’égalité des droits et des opportunités pour les femmes et les filles ; une défenseure de la santé mentale et du bien-être de chaque personne ; et un soutien des aidants souvent invisibles et non rémunérés de nos enfants, de nos proches âgés et des personnes handicapées », ont déclaré les Biden.
Les anciens présidents Bill Clinton, George W. Bush, Barack Obama et Donald Trump l’ont également saluée.
