PRÉSERVER LE PRESTIGE DE LA PROFESSION D’AVOCAT : UNE NÉCESSITÉ URGENTE
La profession d’avocat est une profession noble et prestigieuse réglementée par la loi. C’est la profession la plus prestigieuse des professions libérales. Autrefois, l’avocat jouait un rôle capital au sein de la société et jouissait d’un grand respect auprès de la population. Il ne transigeait pas sur les principes. Il était porteur des valeurs et avait un comportement exemplaire. Il était un vir bonus. Il exerçait sa profession en respectant scrupuleusement les règles éthiques et déontologiques de la profession. Il respectait aussi les institutions, car celles-ci sont créées par la loi et il est défenseur de la loi. À l’heure actuelle, la profession d’avocat est en péril. Son prestige est menacé. Les principes devant caractériser cette profession sont grandement méprisés et ignorés par bon nombre d’avocats.
Certains avocats exercent la profession sans cultiver les vertus de leur serment. Ils compromettent leur indépendance à des acteurs du pouvoir politique pour des avantages pécuniaires. Ils se mêlent de tout. Ils ne sont pas à l’abri des soupçons. Leurs noms apparaissent très souvent dans de vastes scandales, ce qui ne fait aucunement honneur à la profession. Ils ne se respectent pas et ne suscitent pas confiance. On les traite de tous les noms et les retrouve partout même sur les lieux d’exécution des décisions de justice, on dirait qu’ils veulent exécuter les tâches dévolues à l’huissier.
Certes, ils sont des professionnels du droit, mais ils ne se réfèrent point au droit. Ils s’en fichent des prescrits régissant la profession. Ils violent les interdits. Dans le but de développer leurs clientèles et accroître leurs chiffres d’affaires, ils font journellement du démarchage et de la publicité personnelle sur les réseaux sociaux et les messageries instantanées en violation manifeste du Code de déontologie de la profession d’avocat. Incroyable mais vrai, il y en a qui exerçaient une fonction incompatible avec la profession, mais ont pu accéder à la profession en étant entachés de cette incompatibilité dès le départ. Pas mal d’avocats en fonction exercent des activités commerciales sous couvert d’anonymat.
L’avocat même dans sa vie privée doit avoir un comportement irréprochable. En réalité, ce n’est toutefois pas le cas. Comment peut-on imaginer qu’un avocat entreprend-t-il des relations non professionnelles avec ses clientes et/ou ses secrétaires ? Comment peut-on aussi imaginer qu’un avocat fait-il des attouchements dans des lieux publics au vu de tous sans éprouver la moindre gêne. L’avocat ne peut pas avoir une conduite déréglée. Il doit pouvoir donner de bons exemples.
La présence constante de l’avocat dans les médias, une forme déguisée de publicité personnelle
Pour se faire un nom, des avocats élisent domicile dans les médias et y plaident leurs causes avant même de saisir le tribunal compétent. Ils critiquent, sans modération et sans délicatesse, les décisions de justice quand elles ne sont pas en leur faveur sans tenir compte des répercussions éventuelles de leurs propos. Au lieu d’exposer les faits tels qu’ils sont, ils les dénaturent ou en cachent certains points et cherchent à gagner leurs procès contre la morale et le droit. Ils préfèrent mille fois gagner des profits et perdre en dignité, en honneur et en respect.
L’avocat et sa conscience professionnelle au ras du sol
Pour certains avocats, il n’y a pas de mauvaises causes. Toutes les causes sont justes. Ils en défendent toutes et s’y connaissent dans toutes les branches du droit. C’est le résultat qui compte pour eux pourvu que cela soit possible au péril des règles de l’art. Ils usent à cet effet des moyens injustes et illégaux. D’où un manque d’honnêteté et un déficit de loyauté. Ils fabriquent de faux documents et ne signifient pas les actes dans l’intention de prendre défaut contre leur confrère – une pratique malsaine qui tend à se normaliser dans la profession d’avocat.
Le manquement de l’avocat à son devoir de solidarité envers son Ordre
La profession d’avocat est une profession ordinale. Certains avocats ont un comportement déviant vis-a-vis de leurs Ordres respectifs. Ils contestent des décisions prises par l’Ordre dans les médias en se laissant aller à des excès de langage. Ils relayent les échanges qui sont couverts par la confidentialité et organisent des conférences parallèlement à celles organisées par l’Ordre dans l’intérêt de ses membres.
L’avocat, partisan de l’illégalité
Au sein du système judiciaire, peu de magistrats gardent leurs distances avec les avocats. Beaucoup d’avocats sont de connivence avec des magistrats au détriment de la morale, du droit et de la justice. Parfois, sur demande de l’avocat (défenseur de la liberté individuelle), le magistrat décerne, en dehors de la loi, des mandats d’arrêt contre des citoyens. Personne ne sait combien de citoyens incarcérés sans motif valable à la diligence de certains avocats. Il est aussi de pratique que des avocats acceptent, contre le gré du client, des dossiers qui lui sont transmis par des magistrats. Si aujourd’hui l’avocat soutient l’illégalité, demain il en sera victime.
Le comportement indigne de l’avocat dans ses rapports avec ses clients
Lorsqu’un avocat commet un impair, cela réagit sur toute la profession. Beaucoup de clients se plaignent du comportement rapace, corrompu et malveillant de leurs avocats qui leur mentent, leur réclament des honoraires qui ne sont pas proportionnés au service sollicité et qui accaparent leurs intérêts au lieu de les garantir. On les reproche aussi de se charger des affaires qu’ils savent pertinemment qu’ils n’ont pas la compétence nécessaire pour les traiter sans pour autant solliciter l’aide d’un confrère ayant cette compétence.
La profession d’avocat est trop décriée. Trop de dérives. Nous devons redresser la barre avant qu’il ne soit trop tard. Nous sommes trop longtemps restés en marge du droit, de l’éthique et de la déontologie. Nous devons passer du dérèglement à l’ordre et donnons une autre image de la profession d’avocat. Le prestige de la profession d’avocat est menacé. Préservons-le !
MariusMARECHAL Tél. : (+509) 38 00 4198 E-mail : marechalmarius365@gmail.com