L’Edito du Rezo
Abelson Gros-Nègre : « Ariel ak Elbe atenn objektif yo ki se kraze komin Kafoufèy ».
Face à la montée en puissance des gangs, la police haïtienne est confrontée à une dualité poignante : d’un côté, elle refuse de s’impliquer activement dans la lutte contre ces groupes criminels qui dévastent les quartiers ; de l’autre, elle pleure ses propres membres tombés sous les balles assassines des mêmes gangs qu’elle hésite à combattre. Le plus récent cas tragique est celui du policier Nikson Elisca, dont la mort souligne la complexité de la situation.
Dans un contexte marqué par l’escalade de la violence due aux gangs en Haïti, deux réalités poignantes se croisent, témoignant des défis complexes auxquels les forces de l’ordre et la société haïtienne sont confrontées. D’un côté, la police semble réticente à encadrer le peuple haïtien dans sa lutte contre les gangs, et de l’autre, les policiers eux-mêmes payent le prix de cette violence meurtrière. La tragique histoire du policier Nikson Elisca en est une illustration récente et troublante.
Le Refus d’Encadrer le Peuple Haïtien :
Des témoignages troublants émanent de différentes sources, accusant la police haïtienne de ne pas prendre les mesures nécessaires pour encadrer et protéger la population contre les gangs. L’ancien policier Abelson Gros-Nègre, en dénonçant les actions de certains membres de la police, révèle une réalité alarmante : « Ariel ak Elbe atenn objektif yo ki se kraze komin Kafoufèy ». Cette allusion à des pratiques illégales laissant les gangs opérer librement et même détruire des quartiers pour leur propre protection met en lumière un enjeu majeur de sécurité publique.
Le Tragique Destin de Nikson Elisca :
La mort lundi soir du policier Nikson Elisca envoie des ondes de choc à travers la communauté policière et la société haïtienne dans son ensemble. Agent de la 28ème promotion de la PNH, ce jeune policier a perdu la vie dans une confrontation violente avec les gangs de Kafoufèy. Le 14 août 2023, Nikson Elisca a été victime des balles assassines des criminels du gang Grand Ravin, qui luttent sans relâche pour le contrôle de la zone et ont pris pour cible le poste de police de Savann Pistach.
La mort du policier Nickson Elisca, membre de la 28e promotion, illustre la tragédie qui se joue au quotidien dans les rues dans l’indifférence totale du Premier ministre de facto et Roi Ariel sans pouvoir réel de faire accomplir sans heurts les dernières volontés du président Boniface Alexandre.
Le Parallèle Troublant :
Le parallèle entre le refus de la police d’encadrer la population contre les gangs à travers le mouvement Bwa Kale et la vulnérabilité des policiers face à cette même violence est saisissant. Alors que des quartiers sont ravagés et que des familles vivent dans la peur constante des gangs, les forces de l’ordre semblent parfois défaillantes dans leur mission de protection. La triste fin de Nikson Elisca révèle la dure réalité que même les policiers, qui risquent leur vie pour maintenir l’ordre, ne sont pas à l’abri de la cruauté des gangs.
Alors que le peuple haïtien est en proie à la violence des gangs, les deux facettes évoquées ci-dessus jettent une lumière crue sur les défis complexes auxquels est confrontée la société. Le déni apparent de l’encadrement des gangs d’un côté et les sacrifices héroïques des policiers de l’autre créent un parallèle troublant, remettant en question la dynamique entre la police et la sécurité publique. Tant que cette dualité perdurera avec un gouvènman pope twèl kap fè jwèt manje tè, Haïti continuera de se débattre dans un tourbillon de tragédies et d’incertitudes.