Gonaives, le 24 juillet 2023 – Dans une note de presse adressée aux membres du Conseil des Ministres de fait, l’association des entrepreneurs et socio-professionnels des Gonaives et de l’Artibonite, alerte sur la détérioration économique et sociale catastrophique qui sévit dans la région. La présence croissante des gangs armés et les mesures restrictives imposées aux ports de Saint-Marc et des Gonaives sont pointées du doigt comme étant les principales causes de la crise humanitaire imminente.
Cette note se veut un dernier espoir pour que les autorités prennent conscience de l’urgence de la situation dans l’Artibonite et agissent en conséquence, avant que la catastrophe humanitaire annoncée ne devienne une réalité tragique et irréparable.
Les signataires de la pétition plaident pour une Artibonite prospère et sécurisée.
Mardi 25 juillet 2023 ((rezonodwes.com))–Dans un appel désespéré aux autorités Tèt Kale #3, au pouvoir depuis plus de deux ans, plusieurs entrepreneurs et syndicalistes de l’Artibonite, soulignent les conséquences dévastatrices de la situation actuelle dans la région. Les rapports alarmants en provenance des administrations déconcentrées ont mis en lumière, décrivent-ils, une situation lamentable et explosive qui ne cesse de se détériorer chaque jour davantage.
« La présence tolérée et révoltante des gangs armés accroît le sentiment d’insécurité et d’impunité, et les récents incidents, comme l’interception d’un container par un gang armé sur la route vers Saint-Marc, témoignent de la gravité de la situation« , relatent Pierre Robert Auguste, Ravel Norgaisse, Besnet Jean-Baptiste et autres signataires de la pétition.
« L’Artibonite, enclavée depuis près de deux ans sans possibilité de ravitaillement régulier terrestre, dépendait auparavant de ses fleuves et de ses ports à Saint-Marc et aux Gonaives », en rappellent-ils à l’intention des maitres de Port-au-Prince.
Cependant, souligne le texte, les fleuves et les rivières ne sont toujours pas navigables, et les deux principaux ports départementaux sont soumis à une mesure politique insensée qui les empêche de recevoir des containers et des bateaux de gros tonnage. Cette décision, précisent les signataires de la note adressée à Ariel Henry et ses ministres de facto, a eu un effet dévastateur sur l’économie locale et a exacerbé les souffrances de la population, déjà l’une des plus prolifiques du pays avec un taux de croissance annuel de plus de 3%.
« La fermeture des ports a eu un impact direct sur l’économie, le commerce et les activités commerciales se sont effondrés, poussant certains vers la criminalité et la prostitution comme dernier recours pour survivre. La région est désormais confrontée à une crise humanitaire imminente« , ainsi que les signataires de la note de presse, exhortent le Conseil des Ministres de facto (NDLR: Conseil de gouvernement) à agir rapidement pour « éviter cette catastrophe ».
Dans cet appel vibrant, les signataires demandent plus loin au PM de facto, Dr. Ariel Henry, de lever immédiatement l’interdiction injuste qui pèse sur les ports de Saint-Marc et des Gonaives. Ils plaident pour un cadre normalisé et modernisateur qui permettra de relancer l’économie régionale et de réduire la pauvreté absolue qui frappe la population de l’Artibonite.
Ils rappellent également que le passif des autorités est déjà entaché d’insensibilité sociale et de manquements irresponsables, et les supplient de faire preuve de dignité dans leurs fonctions en agissant rapidement pour sauver la région de la catastrophe humaine annoncée.
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Pétion au conseil des ministres pour éviter une catastrophe humanitaire dans l’Artibonite : Combattre la misère et relancer l’économie
Gonaïves, le 24 juillet 2023
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil des Ministres
Excellences,
Les rapports émanant de vos administrations déconcentrées doivent attirer vos attentions sur la situation lamentable, précaire et explosive qui se développe dans l’Artibonite, où la détérioration économique s’aggrave chaque jour sous la domination tolérée et révoltante des gangs armés. Hier encore, un container dédouané au Cap-Haïtien, cheminant vers la ville de Saint-Marc, a été intercepté par le gang armé « Kokorat san ras », si puissant qu’à leur guise, ils répandent la fantaisie criminelle de ses chefs, faisant des passants des victimes dans l’indifférence inimaginable des autorités.
Inclavée depuis près de deux ans sans possibilité de ravitaillement régulier terrestre, l’Artibonite aurait pu compter sur ses fleuves et sur ses ports à Saint-Marc et aux Gonaïves.
Cependant, les premiers ne sont pas encore navigables, tandis que les deux derniers sont interdits de recevoir des containers, donc des bateaux de fort tonnage, par une décision politique aussi insensée qu’attentatoire aux droits économiques de cette population, qui rappelons-le, est la plus prolifique nationale avec un accroissement annuel de plus de 3 pour cent. Or, ces deux ports, Saint-Marc et Gonaïves, jouaient un rôle multiplicateur de mobilisation économique. Depuis l’application inéquitable de cette mesure inconsidérée, les misères s’aggravent, le commerce s’étiole, les crimes prolifèrent, et la prostitution se répand comme un cancer du tissu social en phase de métastase.
La catastrophe humaine que même une apocalypse ne peut prévoir s’annonce imminente.
Nous, les signataires de la présente, nous nous persuadons que vous ne voudriez pas laisser s’incruster cette charge lourde dans votre passif éclatant déjà d’insensibilité sociale et de manquements irresponsables.
Nous en appelons à la dignité de vos hautes fonctions pour lever l’interdiction injuste contre les ports de Saint-Marc et des Gonaïves dans un cadre normalisé et modernisateur, et orienter un programme urgent d’investissement public vers la relance de l’économie régionale et la réduction de la pauvreté absolue.
Espérant que vous ne réagirez pas avec la même insensibilité sociale et l’indifférence humaine arrogante qu’il y a quelques mois du Ministère de l’Économie et de l’Administration générale des Douanes,
Nous vous prions de croire à l’expression de nos sincères sentiments patriotiques.