Mexique | Fatigués de dormir dans la rue, des migrants haïtiens protestent à Mexico City pour obtenir des permis de travail

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Lundi, dans la capitale mexicaine, un groupe de migrants haïtiens contraints de dormir à nouveau dans un campement provisoire dans la rue a organisé une manifestation pour réclamer des permis de travail et des conditions de vie décentes.

Au cours de cette année, les Haïtiens ont été les plus nombreux à déposer des demandes d’asile à la Comar, avec près de 18 860 demandes enregistrées. Cependant, l’ONG International Rescue Committee (IRC) a fait savoir à l’AFP que seulement 5 % de ces demandes ont abouti favorablement.

Lundi 29 mai 2023 ((rezonodwes.com))–Une vingtaine de Haïtiens, principalement des hommes, ont manifesté depuis la place Giordano Bruno, dans le quartier Juárez, où des centaines d’entre eux vivent depuis plusieurs mois, jusqu’aux bureaux du gouvernement de la Ville de Mexico, sur le Zócalo.

Les organisateurs ont expliqué que la faible représentation s’expliquait par la crainte que les autorités ne démantèlent le campement si tout le monde le quittait, et que seuls deux agents de circulation avaient été affectés pour assurer leur sécurité lors de la manifestation. « De nombreux frères haïtiens sont malades dans le campement, la situation est difficile, et aucun des trois niveaux de gouvernement ne se rapproche de nous », a déclaré Wilner Metelus, président du Comité Citoyen pour la Défense des Naturalisés et Afro-Américains (CCDNAM), aux médias.

« Beaucoup d’entre eux n’ont pas mangé depuis des jours, n’ont pas d’eau pour se laver et veulent rester au Mexique, car ils ne peuvent pas entrer aux États-Unis », a-t-il ajouté. La majorité des Haïtiens qui séjournent au Mexique le font dans un seul but : travailler et économiser de l’argent pour commencer une nouvelle vie ou faire venir leur famille dans le pays.

« Je suis dans la rue, en souffrance, et mes compagnons haïtiens qui sont avec moi, il y a des enfants, des femmes enceintes, qui dorment dans la rue. C’est une situation difficile, et c’est pourquoi nous sommes ici, nous voulons des documents pour travailler et aider nos familles », a déclaré Micherson Zeus lors d’une entrevue avec l’Agence France-Presse (AFP).

Bien que la place Giordano Bruno ait été évacuée par les autorités il y a environ deux mois et que les migrants aient été transférés dans un centre d’accueil gouvernemental dans la municipalité de Tláhuac, au sud-est de la capitale, sa fermeture temporaire a de nouveau transformé la place en un lieu de rassemblement de migrants haïtiens.

Actuellement, plusieurs centaines de personnes y survivent, dont beaucoup en groupes familiaux avec des mineurs, dans un enchevêtrement de tentes qui s’étendent jusqu’aux rues avoisinantes. Le campement est stratégiquement situé à quelques mètres des bureaux de la Commission mexicaine d’aide aux réfugiés (Comar), l’organisme avec lequel la plupart d’entre eux ont un rendez-vous en attente pour évaluer leur demande d’asile et éventuellement obtenir un permis de travail dans le pays.

Micherson, bien qu’il soit au Mexique depuis près de deux mois, n’a pas de rendez-vous avec la Comar avant le 16 juin. D’autres, comme Baptiste Wilguens, âgé de 29 ans, doivent attendre jusqu’au 7 du même mois. « Quand on n’a pas de papiers (pour travailler), on peut nous faire n’importe quoi, mais avec eux on est indépendants, on peut louer une petite maison, manger, se laver. Le plus important est d’aider ma famille », a expliqué Baptiste, qui a fui Haïti en raison de l’insécurité, mais a dû laisser son fils de trois ans et sa femme là-bas.

source: Efe

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