El Tiempo | Corruption: Haïti atteint « un niveau critique » dans ce domaine, précise Luciana Torchiaro, conseillère régionale de Transparency International

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Le Premier ministre de facto, Dr. Ariel Henry et sa ministre san décharge, Emmelie Prophète, en maintenant le commissaire Jacques Lafontant à son poste en dépit de sa noncertification par le CSPJ, prouvent clairement que la corruption et l’impunité constituent la règle d’or et la méthode #1 de gouvernance PHTK même quand ceux-ci peinent à se montrer utiles aux yeux des 12 millions d’haitiens livrés à eux-mêmes et en proie à la violence « programmée » des gangs criminels pro-pouvoir et rivaux.

Des élections « crédibles » avec Ariel et Emmelie, « menm moun fou ri« .

El Tiempo – Entretien

Les raisons pour lesquelles la lutte contre la corruption stagne dans la région des Amériques et des Caraïbes.

Dimanche 26 février 2023 ((rezonodwes.com))–

L’indice de perception de la corruption 2022 a révélé que deux pays sur trois dans le monde ont un grave problème de corruption et que dans 95 % de ces pays, seuls des progrès minimes ont été réalisés dans ce domaine depuis 2017. Toutefois, du côté des dirigeants illégitimes d’Haiti, soutenus par l’international, la corruption et l’impunité ne font que s’amplifier chaque jour avec le recyclage des anciens employés de l’Etat, tel M. Anthony Virginie Saint-Pierre, indexés dans des actes de corruption graves.

EL TIEMPO s’est entretenu avec Luciana Torchiaro, conseillère régionale pour l’Amérique latine et les Caraïbes chez Transparency International, l’organisation responsable de l’élaboration du rapport, sur la situation à laquelle est confrontée la région, l’une des plus corrompues au niveau mondial, et sur les suggestions que des pays comme la Colombie devraient prendre en compte pour contrer le phénomène.

-Quels sont les facteurs pris en compte par Transparency International pour élaborer le rapport ?

L’Indice mesure la perception de la corruption dans le secteur public. Cela signifie que nous ne nous intéressons pas aux questions de crime organisé, de blanchiment d’argent ou d’évasion fiscale. L’indice est composé de 13 sources provenant d’institutions de renommée internationale telles que la Banque mondiale, la fondation Freedom House et le World Justice Project. Les aspects pris en compte sont : la corruption, l’accès à l’information, les niveaux de transparence, la qualité des institutions publiques et les systèmes de responsabilité.

-Où en sont les Amériques en matière de corruption ?

Le rapport le plus récent révèle une grave stagnation de la lutte contre la corruption dans la région. On peut dire que 27 pays sur 32 stagnent dans ce domaine dans la région.

L’absence de progrès est liée à différents facteurs. Par exemple, le respect de la loi est très faible et, dans la plupart des pays, il existe une forte tendance à concentrer le pouvoir dans la branche exécutive, ce qui empêche les autres institutions de l’État d’exercer leur contrepoids au pouvoir de manière indépendante.

Un autre élément qui s’est accentué ces dernières années est ce que nous appelons la « restriction de l’espace civique », qui a trait aux violations des droits fondamentaux, de la liberté d’expression, de la liberté de la presse et de la liberté d’association.

Cette stagnation est-elle due à une régression mondiale ?

Selon notre évaluation, 124 pays sur 180 stagnent dans la lutte contre la corruption au niveau mondial. C’est donc une tendance que l’on observe au niveau international et qui est liée à l’érosion de la démocratie dans un certain nombre de pays.

Nous avons toujours constaté que les gouvernements manquent de volonté pour lutter contre la corruption.

-Dans le cas de l’Amérique, quelle est la raison pour laquelle la corruption reste l’un de ses principaux maux ?

Il n’y a pas de cri de droite ou de gauche en ce moment. Je pense que ces dernières années, nous avons constamment constaté que les gouvernements n’ont pas la volonté de lutter contre la corruption, ils ont d’autres priorités, alors que cette lutte est fondamentale pour avancer dans la construction de sociétés plus inclusives et démocratiques et pour garantir le respect de l’environnement. Fondamentalement, nous manquons de volonté politique. Il y a des lois et elles sont relativement bonnes, mais elles ne sont pas appliquées.

-Quels pays sont à un niveau critique dans ce domaine ?

Le pays le plus critique est le Venezuela, avec 14 points. Il est suivi par Haïti, avec 17 points, le Nicaragua, avec 19, le Honduras, avec 23, et le Guatemala, avec 24.

La situation en Amérique centrale est particulièrement alarmante. Dans le cas du Nicaragua, il s’agit d’un pays qui a perdu 10 points au cours des 10 dernières années et qui fait donc partie des pays qui ont connu un déclin important. Le pays a consolidé une dictature, les niveaux d’opacité sont abyssaux et le pouvoir est absolument concentré dans les mains du couple Ortega-Murillo. C’est un pays dans lequel le système fonctionne dans un cadre de corruption.

-Comment la corruption est-elle corrélée à la violence et aux groupes armés ?

Le crime organisé a réussi à infiltrer les institutions publiques dans plusieurs de nos pays, par le biais du financement des campagnes électorales, par exemple, ou en versant des pots-de-vin aux fonctionnaires pour qu’ils ignorent leurs activités, ou encore parce que certains fonctionnaires participent directement à des activités criminelles.

Lorsque les institutions de la justice et lorsque, par exemple, la police sont infiltrées par de tels groupes, elles cessent de remplir leur fonction principale, qui est de protéger la population, et en ce sens, il s’agit d’une forme de corruption. C’est ainsi que la corruption favorise la violence.

Le rapport fait état d’une préoccupation particulière concernant la situation en Amérique centrale. Comment voyez-vous la situation actuelle au Guatemala, au Nicaragua et au Salvador ?

Au Salvador, nous observons également des tendances très alarmantes ces dernières années. Le gouvernement de Nayib Bukele a réussi à coopter différentes institutions étatiques. L’indépendance des procureurs est pratiquement inexistante et les niveaux de transparence et le droit d’accès à l’information dans le pays sont gravement violés. Nous constatons également que les mesures prises par le président pour lutter contre les gangs manquent de transparence, de responsabilité et violent les droits de l’homme, ce qui est totalement contre-productif pour toute forme d’effort de lutte contre la corruption.

Dans le cas du Guatemala, nous constatons une détérioration significative et ce pays est en fait le cinquième pays le plus corrompu de la région. Nous observons une cooptation des institutions étatiques par les élites politiques et économiques, et même par le crime organisé. La cooptation du ministère public est particulièrement alarmante. Au cours des deux dernières années, il a criminalisé et emprisonné des procureurs, des militants et des journalistes.

source: El Tiempo

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