Flashback –
Alors que l’ex-DG de la PNH, Godson Orélus, se trouvait la semaine dernière à la Cour d’Appel des Gonaives pour être entendu dans l’affaire d’armes illégales débarquées à Saint-Marc en 2016, le journal de la Floride Miami Herald, nous apprend que les frères Junior et Jimmy Joseph de Global Dynasty Corps., LLC à Orlando, sont poursuivis devant les tribunaux américains. Ils sont accusés de « conspiration avec un sénateur d’Haïti et d’autres pour expédier des armes à feu et des munitions en provenance des États-Unis vers Haïti sans permis »
Miami, samedi 2 février 2019 ((rezonodwes.com))–Anderson Sullivan, investigateur de US Homeland Security, invité à témoigner au tribunal fédéral, a déclaré que Junior Joseph partageait via WhatsApp les documents d’expédition des armes vers Haïti avec Hervé Fourcand et son frère Jimmy.
Dans le dossier de transaction de vente d’armes illégales à Haïti, en 2016, « jusqu’à présent, seuls les frères Joseph sont accusés aux États-Unis« , écrit Miami Hérald. Mais, lors de l’audience, poursuit l’auteure du texte, Jacqueline Charles, « les noms de Godson Orélus ainsi que ceux du responsable de l’académie de police, Francène Moreau, et du sénateur haïtien, Hervé Fourcand, ont tous été mentionnés« .
Miami Herald a relaté que « parmi les documents que Junior Joseph a présentés aux officiels américains, quand il a placé auprès du Département d’Etat et du ministère du Commerce, une demande de licences d’exportation d’armes vers Haïti, se retrouve un certificat dûment signé par Godson Orélus« , le DG de la PNH en charge à l’époque.
Robert Berube, l’avocat de Junior Joseph, qui a tenté de séparer son client de son frère, a déclaré vendredi au juge William P. Dimitrouleas, que « le gouvernement (haïtien) n’a pas prouvé l’existence d’un accord (entre son client et Jimy) pour exporter des armes en Haïti« , rapporte le quotidien de Miami.
A la lumière des informations, le nom d’un des principaux commanditaires de cette cargaison illégale d’armes, a été révélé. Il s’agit de Kevin Beary, directeur du développement des affaires chez Point Blank Enterprises, l’entreprise vers laquelle s’est dirigé Junior Joseph pour « placer sa commande » en mai 2016.
Joseph pour justifier l’achat de ces « armes de guerre », raconta à Beary que « le chef de la police haïtienne [Godson Orélus] s’inquiétait de la récente attaque d’un poste de police par un militant. Il avait besoin de vêtements balistiques légers pour certains de ses officiers« .
Selon Miami Herald, le patron de Beary dont le nom n’a pas été révélé, avait clairement spécifié à Junior Joseph, par e-mail et nous citons textuellement “remember, export licenses are required for Haïti..” « Rappelez-vous bien qu’il vous faut un permis d’exportation d’armes vers Haïti« . Junior Joseph s’empressa de répondre au patron de Beary que tout est conforme pour les achats à travers un courriel : « We already have an export license« .
Tout s’est révélé faux par la suite, rapporte Jacqueline Charles, citant les autorités fédérales qui accusent Junior et Jimmy Joseph « de conspiration avec un sénateur d’Haïti et d’autres pour expédier des armes à feu et des munitions en provenance des États-Unis vers Haïti sans permis« .
Miami Herald qui suit de près le développement du procès des frères Joseph, a noté que « l’affaire a été portée vendredi devant le jury après que Junior Joseph eut choisi de ne rien dire davantage pour assurer sa défense à la barre« .
Junior qui a été déclaré coupable vendredi, pourrait passer un long séjour en prison. Quant à l’acte d’accusation considéré comme le plus grave, à savoir « conspiration visant à exporter des armes à feu sans licence« , il encourrait 20 ans d’emprisonnement et une amende de 250 000 dollars et à trois ans de mise en liberté surveillée.
Sa sentence devrait être prononcée le 12 avril prochain.
Rappelons que le 8 septembre 2016, la ville de Saint Marc a été en pleine ébullition après l’information qu’une importante cargaison d’armes de guerre et de munitions a été découverte, à la Douane de Saint-Marc par des agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH).