Mexique | Un document officiel piraté révèle que 47% des militaires gardent leurs distances avec les autorités, affectant ainsi le succès des opérations anti-gangs

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Mexique – Près de la moitié des militaires ne font pas confiance aux autorités locales en raison de leurs liens avec la criminalité dans ce pays.

Vendredi 28 octobre 2022 ((rezonodwes.com))–

Près de la moitié des commandants en charge des régions et zones militaires du pays ne font pas confiance aux autorités civiles locales en raison d’indications selon lesquelles elles seraient liées au crime organisé.

C’est ce que révèle un diagnostic basé sur une enquête du système d’intelligence militaire dans les commandements territoriaux, élaborée par le ministère de la Défense nationale (Sedena), dans le but d’évaluer l’utilisation faite des informations de renseignement générées pour affaiblir la structure des principales organisations criminelles.

L’évaluation trouvée dans les courriels divulgués par les pirates informatiques de Guacamaya mesure, entre autres, si les produits de renseignement sont livrés en temps utile et de manière complète, la réaction adéquate des troupes à la réception de l’information, le traitement et l’utilisation des produits de renseignement et la coordination avec les autorités civiles.

L’évaluation la plus faible concerne la coordination avec les autorités civiles, où 53% des commandants entretiennent une bonne et étroite relation avec les autorités civiles, tandis que 47% restent à distance, ce qui affecte ou entrave le succès des opérations.

« L’obtention de résultats positifs par l’exploitation des informations fournies aux militaires dépend dans une plus large mesure d’une bonne coordination et d’un bon échange d’informations avec les autorités civiles, ce qui ne peut parfois pas être réalisé en raison de la méfiance qui existe de la part des commandants à différents niveaux, car ils ont des indications qu’ils sont probablement liés à des groupes criminels locaux », prévient le diagnostic piraté.

Selon le document daté du 23 avril 2021, les produits de recherche réalisés par le système de renseignement militaire fournissent des caractéristiques d’adresses, de véhicules ou de personnes liées au crime organisé.

Ces informations, est-il souligné, contribuent à l’arrestation de dirigeants, d’opérateurs financiers et de membres d’organisations criminelles, ainsi qu’à la saisie de drogues, d’armes, d’avions et de laboratoires clandestins, entre autres.

Cependant, une fois que le produit du renseignement est remis aux commandants territoriaux, l’information se heurte à divers obstacles qui l’empêchent de se traduire en une opération positive.

Le diagnostic énumère parmi les inconvénients que l’information est délivrée avec peu de temps pour agir ou qu’elle est incomplète en termes de localisation précise des cibles.

Il met également en évidence le manque de troupes à proximité de la scène du crime, les défaillances technologiques courantes qui retardent la livraison des produits de renseignement et les fuites d’informations.

« Comme il s’agit d’informations techniques d’opportunité, dans la plupart des cas, elles sont disponibles avec une courte marge de tolérance pour l’action des troupes, en fonction de leur situation géographique », explique le document.

« Il y a des situations dans lesquelles il n’y a pas de troupes à proximité de l’endroit où il va passer ou dans lesquelles il y a des véhicules, des bateaux ou des avions qui transportent des drogues, et il n’est pas possible de corroborer les informations fournies par ce centre, ce qui a un impact négatif sur les résultats qui peuvent être obtenus, même lorsque les données ont été fournies dans leur intégralité », détaille le diagnostic du renseignement militaire.

Selon le document, dans 87 % des cas, les informations sont complètes et suffisantes pour obtenir des résultats ; dans 77 % des cas, les troupes utilisent les informations en temps utile, et dans 76 % des cas, les commandants traitent les informations de manière adéquate, avant, pendant et après les opérations militaires.

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