6 octobre 2025
Haïti-Observateur | Le Canada préfère envoyer ses militaires au lieu de livrer les équipements à la PNH pour combattre les gangs
Actualités Corruption Economie Élections Insécurité|Kidnapping PHTL livre Haiti à l'Occupation étrangère Société

Haïti-Observateur | Le Canada préfère envoyer ses militaires au lieu de livrer les équipements à la PNH pour combattre les gangs

Le Canada qui fut un témoin de premier plan du génocide en Rwanda en 1994, et qui n’a jamais dans le temps colonisé un quelconque pays, voudrait faire son expérience en Haiti, un territoire libre et indépendant depuis 1804.

par Haïti-Observateur

Ariel Henry, un allié encombrant pour ses supporteurs. La livraison des équipements militaires, un vrai défi. Le Canada préfère envoyer ses militaires…La communauté internationale ne peut prétendre ignorer la profondeur de l’océan de corruption dans lequel nagent Ariel Henry et ses collaborateurs.

New York, mercredi 12 octobre 2022 ((rezonodwes.com))–Les espoirs suscités par l’ambassadeur du Canada en Haïti faisant croire que les équipements importés par l’équipe Ariel Henry, en vue de doter la Police nationale de moyens de se mesurer aux gangs armés, risquent de s’évanouir, a commenté Haiti-Observateur dans son édition hebdomadaire parue mercredi.

« S’il a pris des mois et des mois depuis qu’a été lancé le projet d’armements, pour le compte de la PNH, qui traîne encore, laissant les demandeurs, encore et toujours, dans l’expectative, il faut attribuer cette hésitation à la méfiance à l’égard des décideurs d’Haïti entretenue dans les milieux officiels internationaux ».

En dépit que M. Sébastien Carrière, ambassadeur du Canada en Haïti, a fait savoir, en peu de mots, que des « coupe-files » ont été mis à contribution, et que des obstacles ont été surmontés pour « rendre captives ces commandes », rien n’a été fait. « Les équipements seraient livrés prochainement », a assuré M. Carrière.

Ces dernières paroles du diplomate canadien, a souligné Haiti-Observateur, « ont réjoui plus d’un, surtout le Premier ministre de facto, mais encore plus la hiérarchie policière, qui ne savait plus comment rassurer les troupes [sans demande de déclaration de l’état d’urgence] se trouvant en situation d’infériorité par rapport aux gangs armés dotés d’ armes dix fois plus puissantes que celles dont ils sont équipés, forcés trop souvent de battre en retraite, au lieu, au moins, de se faire humilier, lors des affrontements, au pire se faire massacrer par les criminels ».

Fait surprenant, le dernier message de l’ambassadeur Carrière contraste avec le premier, quand il disait désapprouver la position émise par ceux qui pensent que la commande d’armes faites par Haïti ne serait pas honorée. Il déclarait de telles personnes ignorantes des normes de gestion de pareille requête. Aussi, imputait-il le retard à la « procédure », indiquant qu’il fallait respecter « les procédures » en pareils cas.

Il semble que M. Carrière ait pour responsabilité de temporiser avec Ariel Henry et son équipe, en attendant que soit trouvée une formule d’aide. Mais suivant l’allure qu’a prise la crise, le jeu force à couper. En dépit de tout ce que les interlocuteurs internationaux peuvent reprocher au Premier ministre de facto, comment peuvent lui tenir la dragée haute, par rapport à cette requête d’une extrême urgence?

Les accusations de corruption fusent de partout

La communauté internationale ne peut prétendre ignorer la profondeur de l’océan de corruption dans lequel nagent Ariel Henry et ses collaborateurs. Les accusations fusent de toutes parts. Quand bien même ses protecteurs feraient la sourde oreille, les faits de ces crimes reviennent comme un leitmotiv, apparaissant dans plusieurs rapports et faisant les frais de nombreuses conversations.

Il est porté à la connaissance de l’opinion publique les déprédations du régime en place sur la caisse publique, précisant que les hommes et femmes au pouvoir s’enrichissent presque au lendemain de leur entrée dans le gouvernement, sautant sur l’occasion pour acheter maisons, véhicules de haute gamme, s’engageant dans les détournements de fonds de l’État, une pratique qui caractérise quasiment toute l’administration publique.

Ce phénomène prend plusieurs formes. Car, non seulement de hauts commis de l’État donnent dans la contrebande de toutes sortes, mais certains, au su et au vu des grands décideurs du pouvoir, sont impliqués dans le commerce illégal d’armes et de munitions ou encore, même dans le trafic de stupéfiants.

Les dirigeants n’ignorent pas que les hauts fonctionnaires détournent les fournitures de toutes natures mis à leur disposition, comme, par exemple le rationnement d’essence et d’autres matériels dont ils reçoivent allocations. Ce qui favorise l’enrichissement illicite, pratique que l’Exécutif feint d’ignorer, parce que lui aussi patauge dans cette corruption.

En ce qui concerne les armes et munitions récemment commandées, il faut bien comprendre que quand bien même le Canada aurait reçu la commande, les différents partenaires internationaux fonctionnent en vases communicants. Vu le passé d’Haïti, pays dont les dirigeants excellent dans l’art de la corruption, il faut passer cette candidature au peigne fin. Dans les milieux diplomatiques, on dit que la commande d’armes effectuée par le gouvernement est examinée minutieusement. Or, dans l’exécution d’une telle commande, on s’attarde longuement sur la manière dont le matériel fourni sera traité sur le terrain. Par exemple, si des armes octroyées ou vendues à Haïti finissent par aboutir à des propriétaires non autorisés, la conclusion est qu’elles ont été détournées par les responsables. Plus les armes sont so-phis tiquées davantage de soins est mis à l’analyse du dossier, avant d’aboutir à la conclusion d’agréer ou de rejeter la demande. Ou encore de la modifier.

Selon toute vraisemblance, la réponse que la demande d’intervention militaire faite auprès de la communauté internationale n’est pas celle qu’attend Ariel Henry, surtout qu’au sein du Congrès américain, l’idée du déploiement de militaires internationaux en Haïti ne fait pas bonne recette. Il est aisé de comprendre pourquoi le Canada voudrait mieux envoyer des militaires au lieu d’expédier la quincaillerie militaire à l’intention de la PNH.

Selon le principe secours à voisin en danger, il est impératif de répondre à l’aide sollicitée par le Dr Henry, qui a son mérite. Le Canada a de bonnes raisons de vouloir faire le travail lui-même. À la lumière de les faits, l’urgence est telle que même si le transfert de ces armes est bel et bien effectué, la période d’entraînement sera trop longue pour éviter que s’allonge la liste des victimes, toutes catégories confondues.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.