Qui devrait représenter l’Afghanistan aux Nations unies ce mois-ci ? C’est une question complexe aux nombreuses implications politiques.
Le gouvernement soutenu par l’Occident, pendant 20 ans, s’est effondré le 15 août.
Mercredi 22 septembre 2021 ((rezonodwes.com))–Les talibans, les nouveaux dirigeants du pays depuis quelques semaines, contestent les lettres de créance de l’ancien ambassadeur de leur pays auprès des Nations unies et veulent s’exprimer cette semaine lors de la réunion de haut niveau des dirigeants mondiaux organisée par l’Assemblée générale, indique l’organisme international.
La question à laquelle sont confrontés les responsables de l’ONU survient un peu plus d’un mois après que les talibans, chassés d’Afghanistan par les États-Unis et leurs alliés après le 11 septembre 2001, ont repris le pouvoir alors que les forces américaines s’apprêtaient à se retirer du pays à la fin du mois d’août. Les talibans ont stupéfié le monde en s’emparant de territoires avec une rapidité surprenante et une faible résistance de la part des militaires afghans formés par les États-Unis. Le gouvernement soutenu par l’Occident s’est effondré le 15 août.
De hauts responsables du département d’État américain ont déclaré qu’ils étaient au courant de la demande des talibans. Toutefois, l’un des responsables a déclaré que le comité « prendrait un certain temps pour délibérer« , ce qui laisse entendre que l’envoyé des talibans ne pourrait pas prendre la parole à l’Assemblée générale lors de cette session, du moins pendant la semaine des dirigeants de haut niveau.
L’Afghanistan doit prononcer le dernier discours lors de la dernière journée de la réunion de haut niveau, le 27 septembre. La commission n’a pas été précisé qui prendrait la parole si le comité se réunissait et que les Talibans se voyaient attribuer le siège de l’Afghanistan.
Lorsque les talibans ont gouverné de 1996 à 2001, l’ONU a refusé de reconnaître leur gouvernement et a préféré donner le siège de l’Afghanistan au gouvernement précédent, dominé par les seigneurs de la guerre, du président Burhanuddin Rabbani, qui a finalement été tué par un attentat suicide en 2011. C’est le gouvernement de Rabbani qui a fait venir Oussama ben Laden, le cerveau du 11 septembre 2001, du Soudan en Afghanistan en 1996.
Les Talibans ont déclaré vouloir une reconnaissance internationale et une aide financière pour reconstruire le pays ravagé par la guerre. Mais la composition du nouveau gouvernement taliban pose un dilemme aux Nations unies. Plusieurs des ministres intérimaires figurent sur la liste noire des terroristes internationaux et des bailleurs de fonds du terrorisme, établie par les Nations unies.
Les membres de la commission d’accréditation pourraient également utiliser la reconnaissance des Talibans comme levier pour faire pression en faveur d’un gouvernement plus inclusif qui garantisse les droits de l’homme, en particulier pour les filles qui n’avaient pas le droit d’aller à l’école sous leur ancien régime, et pour les femmes qui ne pouvaient pas travailler.
