Mercredi 8 mars 2017 ((rezonodwes.com))– Sitôt les yeux fermés, le cadavre de l’ex président est exploité à fond pour entretenir quelques illusions et désirs chimériques, voire poursuivre la longue logique improductive de cette notion de « haine personnelle », marque de cette incapacité au dépassement de soi, devenue la touche personnelle de certains membres d’une famille politique, contre leurs membres dissidents.
Pas tous heureusement! Il y en a encore d`assez lucides et braves pour placer le blâme là où il est et s’atteler à travailler afin d’arriver à la définition d’une base idéologique, devant permettre la prise de conscience et l’émergence d’un véritable mouvement populaire dans le pays.
Mais, les démagogues nostalgiques veillent et entendent faire le procès de l’ex Président décédé pour satisfaire leur ego et peut être, des désirs inavoués et inavouables; alors que le mouvement lavalas, dès le départ, portait en son sein le « péché originel » et était donc condamné à périr.
Car, sans véritable base idéologique, que celle d’ un « déisme naïf » centré autour d’un homme et institué à des fins de manipulation politique pour certains et de gains personnels pour d’autres, le mouvement lavalas ne pouvait tenir la route, quitte à se cristalliser en transformateur de changement réel.
Ce » déisme » que les détracteurs de l’ex Président cultive encore en s’attaquant sans vergogne à un cadavre ne pouvant se défendre.ne peut, en fait, que nuire au mouvement. La raison est simple et impersonnelle! En politique , en Haiti , comme partout ailleurs, on déteste la notion de « dieu » en politique. Elle sous-entend un « absolutisme royal » qu’ on tend à rejeter à tout prix!
Ce procès lâche intenté au cadavre de René Préval est destiné à manipuler l’opinion avec ce slogan de trahison. Trahison dont se serait rendu coupable l’ex président à l’endroit de son ancien ami Jean Bertrand Aristide? Un compte, somme toute personnel, découlant de relations personnelles entre deux individus et qu’on voudrait pourtant qu’un pays exangüe, miné économiquement et politiquement puisse y prendre part, entre pour et contre, et en crachant sur le cadavre frais de l’ancien dirigeant.
On entend donc régler ses comptes personnels avec un cadavre ? Trahison à un idéal? à une vision? Quel idéal?
Plus de dix ans après le passage de » lavalas » au pouvoir, on est encore en peine à définir cet idéal lavalassien. C’ est ce qui explique en partie l’échec de ce mouvement qui s’était voulu au prime abord un mouvement de masse, mais que les tenants des couches moyennes n’ont pu ou su conduire à terme et ont transformé en un » mouvement démagogique » avec des coups de « Pèp, Pèp » , qui ne trompent plus personne, sinon qu’ eux mêmes!
Le président Préval a t’-il trahi une vision? Ce qui motiverait ce déversement de » haine personnelle contre son cadavre? Sans philosophie, sans idéal, il ne saurait y avoir de vision ! C’est cette absence de vision certaine qui a fait échouer ce grand mouvement « rassembleur que fut à priori lavalas »
L’ ex Président René Préval s’est à n’en pas douter rendu responsable de mauvaise gestion et de cette mauvaise gouvernance « caractérisée » de tous les pouvoirs et gouvernements ayant dirigé l`Haiti de l’après 1986. Corruption, détournements de fonds, trafic d’ influence, décisions incompatibles avec les intérêts du pays etc…
Il aurait comme tout ancien dirigeant haïtien mérité de rendre des comptes à la nation de sa gestion.
Que la Nation juge l’ex Président sur sa gestion de l’Etat, ses gabegies, son « lese grennen » ses mauvaises décisions et non sur une quelconque loyautè à une famille politique ou son infidélité à un « dieu » pour laquelle on entend faire payer sa dépouille.
Kathleen Desravines
2 Comments