Vendredi 23 avril 2021 ((rezonodwes.com))–« Les massacres de La Saline, Bel Air et Cité Soleil perpétrés sous le régime de Jovenel Moise, ont été motivés par des raisons politiques et qualifiés de crimes contre l’humanité« , a déclaré jeudi Maitre Mario Joseph.
Me. Joseph a fait ces déclarations en marge de la présentation du rapport de l’Observatoire haïtien des crimes contre l’humanité (Ohcch), selon lequel 268 personnes ont perdu la vie aux mains de gangs armés de 2018 à 2020.
À La Saline, située à quelques mètres du siège législatif et abritant l’un des marchés informels les plus lucratifs, au moins 240 personnes ont été tuées, 45 autres ont été blessées et 25 femmes ont été violées en novembre 2018, confirme le document.
Presque un an plus tard, cela s’est produit dans le quartier de Bel-Air, à proximité du Palais national, et que l’Ohcch décrit comme un « centre névralgique des manifestations populaires ».
Là, 24 personnes ont été tuées, cinq ont été blessées et 28 maisons ont été incendiées ainsi que 11 véhicules.
En mai 2020, c’est à Cité Soleil, que des gangs pro-pouvoir PHTK ont tué quatre personnes et en ont blessé 20 autres, indique le rapport.
Selon le journaliste Hérold Jean François, l’un des principaux problèmes du pays est l’impunité et la permissivité, qui ont augmenté sous le gouvernement de facto de Jovenel Moise.
Jean François souligné que les auteurs des crimes « ne sont pas du tout inquiétés » et organisent des massacres dans les quartiers populaires « dans l’indifférence totale des dirigeants ».
Le texte souligne que la situation actuelle est le résultat d’un long processus électoral marqué par des fraudes et les faibles participations de la population, tandis que les actes de répression contre les opposants au régime dictatorial s’intensifient et que les gangs se développent.
Le rapport accuse les acteurs étatiques et non étatiques d’avoir commis des crimes contre l’humanité ces dernières années et recommande l’ouverture d’une enquête afin que les responsables soient traduits en justice, tout en encourageant les Nations unies à dénoncer le phénomène.