15 décembre 2025
Et si Haïti était un État ! par Maître Elco Saint Amand
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Et si Haïti était un État ! par Maître Elco Saint Amand

Quelle réflexion ces maux vous inspirent!
Mercredi 11 janvier 2017 [[rezonodwes.com]]– Définir le concept « État » dans le sens de la sociologie politique haïtienne, est fondamentalement une remise en question de toutes les significations de cette constance pluri-millénaire de la justification du contrat social existant entre gouvernants et gouvernés.
Si, dans les conditions nouvellement haïtiennes de redéfinition de l’État, nous sommes en droit de pointer des cheveux, le comportement de nos chefs dont l’immaturité d’une misère étroite de l’esprit, a vite remis en doute leur capacité de sauver la nation. L’État pris dans sa nature première, trace le chemin à parcourir: des objectifs d’harmonie et de stabilité situés dans le temps et l’espace, à germer/à atteindre en permanence.




La révolution entre les guillemets de déchoir la dictature des Duvalier n’a pas su créer un État… L’État de cette affreuse nuit du 7 février 1986, une nuit duvalierienne qui hante davantage le jour du peuple haïtien. Et pourtant, l’après (…) aurait pu être un apport objectif à la définition moderne de l’État-Nation et à l’émancipation d’une nouvelle classe d’hommes devant bâtir: la noblesse populaire. Ce ne fut pas le cas. D’où l’État est une corvée féodale.

Quand le vilain dépasse la « Personne Morale » de l’État!

L’État: une source d’eaux usées. Pour comble d’usage, nos dirigeants ont fait de l’espace physique des institutions nationales, une somme d’énergie nocive pour le vol, la récidive et la corruption etc. Un concept nouveau de définition de l’État. Dans ce pays où l’État est tout, sauf un État, on retrouve un système de « domestic partners »… les mêmes têtes avec leurs queues.

La Constitution de 1987 définit Haïti dans son article premier que: « Haïti est une République, indivisible, souveraine, indépendante, coopérative, libre démocratique et sociale ».

Cette terre de civilisation et de liberté n’a pas accouché l’État en dépit de ses multiples « rendez-vous » avec l’histoire: et Haïti se résume pour l’essentiel à la démocratie féodale où les serfs (bourgeoisie et classe moyenne) sous la coupe des seigneurs nationaux et internationaux nous élisent et/ou placent des valets à la TÊTE du pays comme au Moyen-Âge.

La nature fragile de l’échec continu

Aucun haïtien n’a le monopole d’une vision surprenante de transition « de changement » pour Haïti. En effet, si l’on se réfère au dynamisme du développement humain; la meilleure vision d’une parfaite définition de l’État aurait été la somme des visions de tous les sujets: noble, clergé et plèbe.

Comment définir l’État?

Une conscience collective des échecs historiques s’avère utile:

a) fouiner dans notre culture ancestrale b) chercher le pourquoi de notre présence sur cette terre c) transformer les cendres de notre épopée encore fumants, les transformant en volonté de vivre ensemble d) créer des solides institutions d’État e) donner le pouvoir aux plus capables d’entre nous f) bannir le clientélisme au sein des grands espaces de pouvoir g) faire l’inventaire des ressources humaines et matérielles.



De là, nous serons en mesure de définir l’État – notre État d’Haïti mais pas dans son état actuel. En substance, aujourd’hui sur la base de la mauvaise gouvernance, nous sommes devenus « un coin étatique » où la défaite en coulisse, empêche l’implantation de l’État de Droit. Ce faisant, nous ne sommes que des individus aux instincts subjectifs.

Les faits de notre quotidien!

Une société d’impunité dans toute son essence…

Au point de vue de valeurs humaines, nous n’avons plus de société!

Une génération qui s’en va et s’en vient avec les mêmes acteurs, les mêmes discours et surtout les mêmes promesses fallacieuses… Cela traduit la quête de richesse cultivée depuis la nuit des temps par ces « payas » à la tête de cet État bourgeois aux côtés de notre peuple de manfouben.

Un Exécutif malade, un Législatif amnésique, un Judiciaire handicapé, voilà les composants périodiques de ce qui reste de la petitesse étatique!

Quand les nobles d’argent vendent la dignité des plébéiens!

Qu’est ce qui reste?

– un instinct de survie qui répond à une dépendance socio-institutionnelle de la République envers la communauté internationale: qui fait des rois malheureux et faibles d’esprit. Au sein du fait social haïtien, le plus minable d’entre nous est un « gran nèg » parce qu’il pratique le népotisme dans un esprit de « desservant » en lieu et place de faire de la politique pour servir.

Rien ne fonctionne!

La justice est mise au défît de courir après les délinquants… Les élections sont trafiquées… Le Parlement devenu un refuge pour les « sanzavé »… L’Exécutif – fugitif- pantin – hâbleur – nablot – flatteur – ti sousou … Bourgeoisie – partis politiques sans une politique arrêtée…

Les multiples questionnements soulevés par ce misérabilisme successif sur la volonté de l’instauration d’un État-Nation, nous imposent une considération introspective de notre devoir de citoyens-individus de rétribution à Haïti.

Dans tout cela: qu’est ce qui reste volontiers de ce concept d’État d’Haïti qui pourrait concentrer notre réflexion sur tout le mal qui ronge le pays? Quelle Réflexion ces Maux vous inspirent bien !



Me. Elco Saint Amand, av.

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