Haiti totalement démunie face au monstre cyclonique Matthew!

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Le billet de la rédaction : Matthew, une autre preuve de nos dénuements! par Claudy Briend Auguste

Lundi 3 octobre 2016 (rezonodwes).- Quand le séisme du 12 janvier 2010 a frappé notre pays, de plein fouet, notre Capitale tout particulièrement, le temps mis par les autorités responsables pour venir en aide aux victimes et sinistrés, a révélé l’ampleur de l’état de délabrement de nos systèmes de gouvernance, pour un Etat déclaré indépendant depuis 1804.




La faillite d’une politique à prendre nos dirigeants pour des seigneurs, non comme des guides, était dûment constatée. Leur gestion de la chose publique est piteuse et lamentable. Même autour d’eux, malgré un lustre apparent de leur appareillage luxueux, c’est le dénuement total.

Sans vouloir être un oiseau de mauvais augure, un « autre 12 janvier » mettrait encore tout actuel ou futur gouvernement dûment et durement à l’épreuve comme ce test passé aujourd’hui à la ville de Jérémie, pour citer en exemple, détruite par un ouragan, un soir d’octobre 1954. Et 62 ans plus tard, les mêmes inquiétudes envahissent le cœur de cette brave population qui ne reçoit pas toujours des visiteurs enchantés à cause de l’impraticabilité de la route d’accès pour atteindre la Cité des poètes.




Le président Jocelerme Privert que nous tous, patriotes conséquents, attendions dimanche au pied du mur, pour la concrétisation du scrutin du 9 octobre 2016, dans la plus grande transparence, fait face aujourd’hui à une situation qu’il n’a pas créée. Mais, cependant, il a pour devoir de relever le défi. En tout premier ordre, diminuer chez la population civile, les impacts du cyclone Matthew. La mort d’un seul homme est la mort de l’homme.

La présidence devrait être à tout instant au volant du contrôle de la situation en s’assurant que chacun remplisse bien son rôle et veiller à ce que le malheur des uns ne fasse le bonheur des autres. D’autant plus, nous sommes en fin de campagne électorale. S’il en est besoin pour faciliter la réélection d’un sénateur, ou de permettre à un député candidat au Sénat, pour un profiteur de la misère et de la naïveté du peuple, « Matthew » donne une rare occasion de prouver sa largesse, en exigeant du gouvernement le contrôle d’une bonne partie des fonds à « distribuer ». A toute époque, peu importe les circonstances, un grand orateur avec du charisme réussira à prendre des imbéciles pour des cons.




Revenons à la campagne électorale. Trois candidats annoncent une trêve à quatre jours de la fin du délai légal imparti pour rassembler autour de soi, les sympathisants. C’est bien dommage que le mot « environnement » qui aurait pu nous donner moins d’inquiétudes, dans le futur, quand il pleut, il tonne, n’ait pas été au centre des vrais sujets de débats remplacés par des discours creux et utopiques.

Jocelerme Privert, en huit (8) mois de présence au Palais national, confronte l’histoire dans tout son sens. Non seulement, le deuxième lundi de janvier 2017 ne devrait pas trouver un Parlement dysfonctionnel, avec la non-tenue d’un scrutin en octobre 2016, mais aussi il doit présentement trouver des abris de secours sûrs pour des dizaines de milliers de gens déplacés des zones à risque d’inondations et d’éboulements de terrains. Et là encore, déplacer la population vers des abris de fortune, ne serait-elle pas même pour une nuit dans le dénuement le plus total et passer entre elle le virus du choléra ? Pa fè’yo kouri pou la pli épi yon tonbé nan la rivyè.

La mobilisation doit être générale et sans démagogie. Le passage de « Matthew », si nous n’étions pas toujours nus comme un vers et n’avions jamais vécu dans le plus complet dénuement, sachant bien que la saison cyclonique s’étende de juin à novembre, serait une simple formalité. La population n’aurait qu’à se mettre à couvert et laissant le champ libre aux autorités de patrouiller les rues. Cependant vu nos dénuements, même étant à l’abri dans une maison, certains courent encore des risques, de voir s’envoler sous leur tête les toitures des maisons.

Presque partout ailleurs, chez nous, la nuit la plus longue d’octobre ne sera pas seulement celle de l’avant-veille des élections ou la nuit du dépouillement des bulletins, pou véyé koken ak zonbi, mais c’est cette nuit du lundi à mardi. Nuit au cours de laquelle nous aurons à passer dans la peur, la crainte que Matthew, quelque part fasse du mal, cause du tort irréparable à un frère, une sœur dénudés et dépourvus d’infrastructures adéquates, pour parer à toute éventualité depuis qu’ils habitent un pays dénudé, dirigé par des dirigeants aux bourses bien garnies qui tiennent ce pays dans le dénuement pour mieux asseoir les bases de leur richesse et être des éternels candidats à chaque élection.

Que le passage de Matthew, tout compte fait, connaisse un dénouement heureux, en dépit de toute preuve de nos dénuements ! Lagè avèti pa touyé kokobé, arrêtez d’être incrédules ! Heureusement que les élections arrivent tout de suite, nous pouvons les sanctionner pour nous avoir menti sur leur programme d’environnement.

cba Claudy Briend Auguste

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