Les blindés de Jovenel Moïse et de Ramil Rameau prouvent lundi leur vraie raison d’être …
À Port-au-Prince, des rassemblements de militants de l’opposition réclamant le départ anticipé du Président Jovenel Moise du pouvoir ont été brutalement réprimés par les forces de l’ordre. À Delmas, à la suite des scènes de violence, des manifestants ont été interpellés par la Police nationale d’Haïti.
Port-au-Prince, lundi 18 mai 2020 ((rezonodwes.com))–Au Champs-de-Mars, des agents du Corps d’Intervention et de Maintien (CIMO) ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les premiers regroupements de protestataires. En réplique, les manifestants ont dressé des barricades de pneus enflammés, lancé des jets de pierre en direction des forces de l’ordre. Une atmosphère de résistance a régné à la première tentative de rassemblements des militants de l’opposition dans la capitale pour marquer la 217ème célébration du bicolore haïtien, pouvait-on observer.
À Delmas, des scènes similaires ont été reproduites. Au Carrefour de la Résistance, un dispositif impressionnant de la PNH destiné à dissuader les opposants politiques a été constaté. Au moins 4 véhicules blindés, des patrouilles renforcées sur l’autoroute de Delmas, des unités spéciales montant la garde dans l’entourage du viaduc ont mis l’épreuve le coup d’envoi de la manifestation.
Pour justifier la décision de réduire les risques de propagation du Coronavirus, la PNH a été instruite d’interdire tout rassemblement, dénonce Josué Merilien, leader de l’Union nationale des Enseignants et Enseignantes d’Haïti (UNNOH). Des citoyens qui s’apprêtaient à regagner les rues ont été contraints de renoncer à leur initiative après que des policiers aient dispersé l’embryon d’une foule de gens.
Sur l’autoroute de Delmas, les plus braves des protestataires ont progressé jusqu’à atteindre Delmas 32 pour ranimer la flamme de la mobilisation. Des casses, des débordements, des échauffourées entre policiers et manifestants ont créé la panique. Des pare-brises de véhicules ont été cassés, des immeubles privés ont essuyé des jets de pierres, a-t-on pu constater. Les agents de l’ordre, pour mater la révolte, ont dû recourir à des arrestations arbitraires de militants politiques. Des initiateurs du mouvement dont Guy Numa de l’organisation ‘’Konbit’’, l’activiste politique Loubenson ‘’Ti Youri’’ Benjamin et le militant Patrice Célestin ont été interpellés par la police pour des faits de destruction de biens publics, d’incitation à la violence, de trouble à l’ordre public avant d’être relâchés.