Le bateau tangue, ballottée par les vagues en furie d’une mer démontée. A la barre, un capitaine, hagard, semble naviguer dans des amas de nuages, secondé par des marins ivres-morts
Lundi 20 janvier 2020 ((rezonodwes.com))– Lancée dimanche, la saison carnavalesque 2020 donne déjà un avant goût de ce que pourrait être le quotidien des Haïtiens dans les mois, semaines et jours de l’année qui vient à peine de commencer : un cauchemar peuplé de cortèges de morts et d’atrocités sous le regard impassible et complice des autorités qui ne pensent qu’à s’accrocher au pouvoir envers et contre tous.
Une personne a été tuée par balle durant la première soirée d’exercices pré-carnavalesques, a confirmé la Mairie de Port-au-Prince qui a placé des postes médicaux avancés (PMA) pour dispenser les premiers soins aux fêtards sur le parcours des DJ’s choisis à l’occasion.
A quelques pas des lieux de défoulement populaire, dans les quartiers situés à l’entrée sud de la capitale, la guerre des gangs fait rage et les cas de kidnapping explosent.
Des tirs nourris d’armes automatiques ont été entendus durant tout le week-end. Plusieurs personnes, bandits ou simples passants, ont perdu la vie ou ont été blessées à l’occasion de cet épisode de conflit entre des groupes de Gran Ravin, de Ti Bwa, de Village de Dieu et de Baz Pilate.
Des images et vidéos affluant sur les réseaux sociaux montrent l’ampleur du drame que vit les résidents de ces quartiers , dont la plupart se terrent chez eux, en attendant de pouvoir fuir leur résidence à la moindre accalmie.