Lettre ouverte à Mathias, artiste haïtien persécuté par le pouvoir Tèt Kale

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Dimanche 19 janvier 2020 ((rezonodwes.com))–

Cher Mathias

Je t’écris ces quelques lignes depuis mon exil doré en France. Comme bon nombre de membres de la diaspora haïtienne, j’aurais bien aimé , en ce moment même, être à tes côtés dans ce nouveau combat, désormais le tien ! Ton combat contre l’impunité, la mauvaise gouvernance et la corruption qui gangrènent notre grande nation. 

À tes débuts dans le militantisme, j’ai longuement hésité à te prendre au sérieux. J’avais peur en effet , et à juste titre, que tu ne sois un futur candidat en campagne, comme avant toi, Gracia Delva, Jacques Sauveur Jean, Zokiki, Jean Bertrand Aristide pour ne citer qu’eux.

Une fois en responsabilité, ces ex militants autoproclamés des droits humains, se sont révélés bien pire que ceux qu’ils dénonçaient.

Mon soutien comme futur candidat, sois en sûr, tu ne l’auras probablement jamais. Si bien sûr, telle est ta volonté de te porter candidat dans un futur proche. Contrairement aux idées reçues et très en vogue dans notre pays, je crois fermement que l’on peut être utile à son pays, sans être pour autant, Sénateur, Député ou Président de la République.
Toutefois, dans la volonté du pouvoir en place de te réduire au silence, je viens, par la présente, t’apporter un soutien public et sans faille.

Le pouvoir en place, par la voix de son appareil judiciaire au pas, cherche par tout moyen, à étreindre la flamme révolutionnaire qui s’est soudain, réveillée en toi.

Cher Mathias, en « vandalisant » les gerbes de la honte, déposés sur le monument érigé en hommage aux victimes du 12 janvier par Monsieur Moïse, tu as agi par procuration, d’abord au nom des trois cent mille morts de Goudou Goudou puis, en mon nom personnel. Cette dictature en marche doit être dénoncée. Tu le fais au quotidien cher Mathias et sois en fier ! Dans leur folie, les dirigeants haïtiens font fi des principes les plus élémentaires des droits de la personne prévus par le droit positif haïtien et notamment, les accords et les traités internationaux auxquels nous sommes parties.

Et en l’espèce, le principe d’égalité devant la loi, la liberté de conscience, la liberté d’opinion et j’en passe. 

Comment un juge, garant des libertés, peut-il te poursuivre, sur le seul fondement de l’article 415 du code pénal ? Comment ne pas s’étonner que ce même juge, laisse en liberté le sénateur ayant tiré à vue, sur un  manifestant ou encore, ces sénateurs ayant avoué en public, avoir reçu des pots-de-vin en contre-partie de leur vote ?

Que dire aussi, des dilapidateurs des fonds petrocaribe, le président en fonction compris. 
Désormais, seul dépositaire du pouvoir législatif, du pouvoir exécutif et du pouvoir judiciaire, Jovenel se voit en apprenti dictateur. 

Tiens bon Mathias. Nous sommes déjà beaucoup à t’être reconnaissants. Une chose est certaine, ton combat rentre dans la même lignée, que ceux menés il y a plus de deux siècles par nos aïeux, contre le colonialisme et le l’imperialisme européen.
Yon jou, lap jou. 

Isaac Raphaël Dieuphene
Paris, 17 janvier 2020

4 COMMENTS

  1. Bien, Me l’artiste Mathias mérite effectivement notre soutien contre la malpropreté du Phtk qui, par cette ordure de Jovenel, est en train de détruire ce qui reste du pays.

  2. Bon ayiti otorite yo tet anba vre wi,ou imajine w pou frod ki fet nan leta pa janm gen yon arestasyon,kob petro gaspiye yo gagotel antre yo jistis pa janm fet epi youn ak goumen pou dwa l ak devwa l se li yo bzwen arete,m pa konprann nou menm non dwet long nan leta sa yo,matyas kouraj pep ki vle chanjman kanpe avew

  3. J’apprecie le cote’ historique de votre lettre, mon COMBAT! Vous faites Allusion a’ des aigris…, des patekwe…, des tigrangou et des roulibe’. Comme vous dites pour ne citer qu’eux. Vous ne pouvez pas mettre le professeur Leslie Francois Manigat dans le lot des Rats et Cafards.

    Je comprends le geste symbolique de Mathias, mais comme Jean Leopold Dominique, il n’a pas assez de perspicacite’ pour comprendre le combat contre Jovenel Moise n’est pas son combat. Bourik ap travay pou Chwal garyonnen. En 1990, j’evitais de ne pas embrasser JB Aristide et Marc Louis Bazin. L’histoire m’a donne’ raison! Laissons les morts ensevelir les morts, dit-on. JB Aristide tounen move FATRA a. Sak paka fe fimye a. Une certaine presse pro-secteur dit democratique tente de faire passer Preval pour le plus grand president des annees perdues et de la Sogener… Sanble tout moun te jwenn pa yo.

    La dictature n’est pas en marche. En aucun cas, Jovenel Moise ne peut pas reussir la’ ou’ l’apprenti sorcier JB Aristide avait echoue’. Les faux policiers et les chimeres ne pouvaient pas sauveur l’idole des « Analfabet pa bet. » Vekele.

    A bien des egards, le vote contre le Venezuela de Maduro est loin d’etre la panacee. Par rapport a’ la Strategie et l’identite’ des acteurs, « pays lock » a echoue’. Pour une question d’ethique, Me Jean Danton Leger ne pouvait pas accepter de devenir l’avocat de la Sogener (Blackout et Malfaiteur, dixit l’Etat Haitien par l’intermediaire de ses avocats) comme l’un des potentats de « pays lock. » Et avant, Me Andre Michel etait l’avocat du petrovoleur Patrick Norame’, l’associe’ de Privert.

    Je crois aussi, « yon jou lap jou, » mais ce n’est pas demain. Les tivisye, les carrieristes….et les allie’s de l’oligarchie sont plus nombreux sur le terrain politique. Les Delpe, Cabeche… Manus n’occupent pas le haut du pave’. La lutte continue..

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