Petrocaribe : Deux milliards 258 millions de dollars nets injectés dans l’économie, pour des effets nuls. Incroyable!

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Errata : Nous nous excusons auprès des lecteurs, dans le numéro précédent, où l’analyse a été faite avec les quatre milliards de dollars, qui contiennent également les dettes déjà  remboursées par Haïti. Le texte suivant présente l’analyse de façon plutôt nette. Carly Dollin

Comme un verre d’eau destiné à étancher une immense soif en plein désert, l’injection d’une somme astronomique nette de plus de deux milliards de dollars dans l’économie haïtienne, au produit intérieur brut (PIB) de moins que 8 milliards de dollars, devait drainer des effets directs, immédiats et durables sur tous les secteurs de la vie nationale. Malheureusement, le Venezuela a juste jeté des perles aux pourceaux.

Imaginer une hausse du revenu de votre mère de 10 000 à 13 000 dollars, sur une période donnée. Les retombées positives en seraient visibles, audibles et perceptibles dans le nouveau salon, par l’acquisition de nouveaux ordinateurs, de matériels didactiques, de meilleurs matelas, des habits neufs, des téléviseurs écran plat et une diète alimentaire plus quantitative et qualitative. Une saine gestion des 28% d’entrée financière additionnelle nette afficherait, avec un brillant éclat, une amélioration substantielle du niveau de vie de la famille.

La coopération économique bilatérale Petrocaribe, totalisant une somme nette (alors un prêt à payer sur le long terme) d’environ 2 milliards et 258 millions de dollars, canalisée dans une économie au PIB de moins que 8 milliards de dollars, devait aussi se sentir, s’exhiber et s’exposer dans les assiettes, les poches, les logements, les services médicaux, le transport, dans les initiatives culturelles, sportives, les bureaux et dans les rues. Les projets de loisirs, d’électricité, de construction d’immeubles publics, de logements sociaux, d’édifices scolaires, d’hôpitaux, de parcs sportifs, centres professionnels, complexes de cinémas, de théâtres, campus universitaires, ne devaient pas souffrir, faute de pénuries financières. Les reflets lumineux de ces milliards devaient rayonner sur les visages des jeunes, les sourires des enfants, les conforts des familles, dans l’odeur aromatisée de l’environnement, dans les rémunérations des professeurs, les salaires des employés, la qualité des tréteaux des commerçants, les contrats signés par les compagnies en contrepartie de services loyaux, dans les chiffres d’affaires et dans les profits des Petites et Moyennes entreprises.

Au niveau macroéconomique, cette coopération aurait dû être une bouffée d’oxygène pour décongestionner les routes, revigorer la monnaie nationale asphyxiée et assurer la stabilité des prix des produits alimentaires. D’intenses mouvements d’attraction au tourisme national et de massifs investissements étrangers auraient dû suivre à travers la sécurité, la paix, la justice sociale, l’harmonie, les emplois décents, la fierté, la dignité, la cohésion sociale, la transparence et l’efficacité qui devaient prédominer dans le cadre des affaires du pays. Les effets d’entrainement et les externalités positives devaient sauter à l’œil dans un décor économique et social chatoyant.

Cet accord économique devait générer des bonheurs immenses, des joies indescriptibles, des changements positifs réels, sur le plan des infrastructures sociales, sportives, culturelles et économiques sur les 27 750 km carrés. Les jeunes auraient dû manifester des intérêts pour étudier chez eux, travailler et investir dans leurs économies au lieu de se jeter aveuglément au Brésil, au Chili et en République Dominicaine pour essuyer des humiliations, des échecs, des décapitalisations, des injustices et des barbaries dans une indignité révoltante.

Avec la mort dans l’âme, Haïti a plutôt assisté à un déchirement du tissu social, des frustrations, des injustices et des fossés béants dans les inégalités économiques et sociales, car cet argent dévolu originellement au développement, faisait l’objet d’une gestion calamiteuse par un régime politique amateur, inculte et cupide.

Le niveau de richesse du pays, coincé dans un rachitisme singulier

De nombreux pays du globe ont marqué d’énormes progrès pour embellir leurs économies et converger vers les objectifs du développement durable (ODD), la prospérité partagée et l’éradication de la pauvreté fixés pour 2030. Le Chili, le Pérou, le Rwanda, l’Afrique du Sud ont dessiné des sentiers florissants en vertu du niveau de climat sociopolitique, ponctué d’un contexte de stabilité et de sécurité favorisant les investissements dans des secteurs porteurs qui ont créé de la richesse et de la prospérité économique pour les générations présentes et futures. A l’autre bout, Haïti se conforte, depuis des décennies, à étaler les mêmes expressions péjoratives et conjuguer les mêmes verbes misérables qui dessinent une amplification poignante de la pauvreté.

L’inflation galope, flambée spectaculaire du taux de change, les déficits publics s’accroissent, les exportations s’annihilent, les importations touchent les plafonds, diminution drastique des salaires réels, les entreprises sont pillées, chute des chiffres d’affaires. Tous les indicateurs sont au rouge vif ; les records négatifs ont atteint le paroxysme, au cours du règne de l’indignité et l’inculture couplées de l’insouciance et la cupidité au pouvoir.

Au cours de la dernière décennie, Haïti a connu un taux de croissance annuel moyen du PIB de seulement 1.77% et un faible indice de développement humain de 0.50, le classant en 163e position sur 188 pays en 2016. Avec un revenu mensuel moyen en 2018, de seulement 60$ par habitant (Source : Banque Mondiale) ; la précarité et la vulnérabilité économiques putréfient les familles haïtiennes. Selon la même source, la République Dominicaine occupe une position intermédiaire sur l’échelle mondiale avec un indice de développement humain de 0.74 pour un revenu moyen mensuel par habitant per capita de 645 dollars. Le Chili se range tout près des champions et des géants du développement avec respectivement un  IDH de 0.84 et un revenu mensuel moyen per capita de 1260 dollars. En raison des marginalisations et des xénophobies dont ils sont l’objet, les Haïtiens en fuite de la misère au terroir, ne jouissent malheureusement pas, avec des chances égales et de manière convenable, les opportunités offertes par l’économie chilienne.

Tel que le montre la figure 1, sur la période des résolutions Petrocaribe, 2008-2017, le produit intérieur brut du pays (PIB) a stagné avec des croissances rachitiques, affichant une moyenne annuelle de 7.35 milliards de dollars (données de la Banque Mondiale).

Au cours de cette même période, les fonds engrangés de l’accord petrocaribe, à eux seuls, ont avoisiné 4 milliards de dollars. Cette énorme injection financière dans une économie si chétive aurait dû servir un « Big Push » pour embellir et faciliter la respiration à plein poumon de cette économie congestionnée. Lorsque l’on sait que de nombreuses autres sources financières s’ouvraient au pays, telles que les fonds des organisations internationales, des coopérations bilatérales et multilatérales, il est à se questionner si une grande malédiction n’a pas frappé ce beau pays, toujours dans la malchance de se laisser gouverner par des incapables qui l’enfoncent dans l’asthénie, la méfiance, le « lock » continuel et des crises multiformes aiguës. Echec de coordination, gourmandises dans la corruption et les malversations, de graves crimes financiers et la mal gouvernance, ce sont les principaux obstacles qui hypothèquent la bonne circulation financière des fonds investis dans le cœur et les poumons de cette économie qui compte des millions d’habitants croupis dans la vulnérabilité et la misère abjecte.

Le dernier rapport de la Banque Mondiale[1] a fait état de plus de 6 millions d’Haïtiens vivant sous le seuil de pauvreté relative de 2,41 $ par jour et plus de 2,5 millions sous le seuil de la pauvreté extrême, de 1,23 $ par jour. Les promesses présidentielles fallacieuses n’avaient jamais atteint les assiettes et les poches des couches les plus défavorisées. La situation des masses se détériore, celle de la prétendue classe moyenne va decrescendo. Résultat de la mauvaise gouvernance et de l’indifférence d’une élite politique et économique crasseuse qui s’enrichit déloyalement dans un système inique et prédateur qui s’en fout du bien-être collectif.

Les conditions de vie, au de piteux états, sous le règne du régime PHTK

Le graphique 2 dresse, avec une sombre clarté, le délabrement, la détérioration et la chute vertigineuse des conditions de vies de la population haïtienne. Le taux d’inflation et le taux de change sont deux indicateurs très pertinents pour décrire les chocs et les frustrations économiques encaissés par les différentes bourses, qu’elles soient de la masse ou de la classe moyenne. 

A travers ces deux indicateurs macroéconomiques composites, qui ont des répercussions sur tous les autres facteurs économiques, point n’est besoin de visualiser les images pitoyables des enfants des rues, des familles croupies dans la boue immonde, des étudiants frustrés et inquiétés de leur présent et leur avenir, des élèves incapables de manger un pâté, au cours d’une recréation, pour se faire des idées lumineuses accablantes de la précarité de la situation. Cela ne vaudrait pas la peine de fouiller dans les encyclopédies, les multiples rapports techniques, fouler les sols des milieux urbains et ruraux pour cerner la tristesse, la fragilité et la vulnérabilité économiques et sociales qui s’abattent sur cette population bafouée, ridiculisée et oubliée dans les projets sociaux.

Michel Martelly, la figure emblématique du régime kwashiorkor PHTK, a reçu les clés de l’Administration du pays en Mai 2011, avec un taux d’inflation de seulement 7.9%. A la même époque, l’agent économique avait besoin de seulement 40.25 gourdes en contrepartie d’un dollar américain, pour entreprendre ses activités comme consommateur ou entrepreneur. A sa sortie de la fonction présidentielle en février 2016, l’amateur administratif Michel Martelly a laissé le pays avec un creux économique titanesque, se reflétant dans des hausses vertigineuses du taux d’inflation et du taux de change, passant respectivement de 7.9% à 14.3% et de 40.25 gourdes à 60.1 gourdes pour un dollar. Pendant l’année de transition 2016-2017, l’administration de Jocelerme Privert a su maintenir l’inflation et le taux de change quasiment au même niveau dont il a hérité. Entre Martelly et Privert, ces indicateurs sont passés respectivement de 14.3% à 13.9% ; et de 60.1 gourdes à 68.1 gourdes pour un dollar. Le taux d’inflation a donc connu une légère diminution pendant que la gourde avait perdu seulement 7 points, au cours de cette année de transition politique occasionnée par les acteurs principaux de Sweet-Micky qui ont pris la politique d’assaut, comme dans une prestation improvisée pour interpréter Michael Jackson ou Marvin Gaye.

Aujourd’hui encore, ces deux indicateurs macroéconomiques mettent en lumière, les reflets et les effets négatifs de l’amateurisme politique. L’ingénieur Jovenel Moïse, intronisé à la Maison Blanche Haïtienne en février 2017, a pris les clés entre les mains de Jocelerme Privert avec un taux d’inflation de 13.9% pour le mettre en ce mois d’octobre au niveau colossal de 19.5%. Il a hérité d’un taux de change de 68.1 gourdes pour un dollar qu’il a placé à la barre spectaculaire de 93.12 gourdes pour un dollar. Définitivement, ce mauvais Moïse, qui a déjà étonné les esprits par ses exhibitions, ses cruautés, ses violations des principes institutionnels, en profanant le territoire national avec des mercenaires étrangers, à son service, bat des records sur tous les fronts. Il détrône son prédécesseur dans les mensonges multicolores ; il a raflé la ceinture de champion aux criminels financiers, il a damé le pion au champion de l’indécence et de l’impudeur personnifiée. Si son prédécesseur récompensait les « gouyad » par des motos ; lui, il n’hésite pas de fourrer ses mains dans les maigres caisses de l’Etat pour octroyer une voiture à une fillette en contrepartie de « gouyad » dédiés à la présidence. Parallèlement, les petits génies qui obtiennent des moyennes scolaires proches de 10/10 sont négligés et ne fascinent pas une présidence qui n’a d’yeux, d’oreilles et de financements que pour les activités Ti-Sourit et Ti-Mamoun. BIC ne cessera de demander « Eske Tèt Nou Drèt ? ».

Définitivement, les crises aiguës, la descente aux enfers, le cynisme, les préjudices, les violences économiques et sociales, enveloppés dans des gabegies et des corruptions à outrance, des insouciances et des insensibilités inhumaines ont pris des degrés extraordinaires au pays avec l’amuseur public Michel Martelly et se sont amplifiés avec l’ingénieur actuel à la Maison Blanche. Ces deux  imposteurs et usurpateurs, d’un régime politique kwashiorkor, ont battu tous les records négatifs. Au niveau socioéconomique, le pays n’a jamais été aussi fragilisé, vilipendé, humilié et pulvérisé. A ce stade d’entêtement farouche d’un certain Moïse traître, hypocrite et instable, passionné de la chaise bourrée, mais décrié et dégouté par tous les secteurs de la vie nationale qui exige sa démission, Haïti est comme une véritable poudrière que la moindre étincelle peut en faire sauter.

Contre toute attente, le Petrocaribe est plutôt générateur de frustration et d’inégalité

Si l’ancien président R. Préval exerçait une grande prudence dans les dépenses des fonds Petrocaribe, qu’il percevait comme une source exceptionnelle, un dernier recours à interpeller pour répondre aux besoins urgents du pays ; les capitaines cupides du PHTK s’y jetaient, sans retenu, comme de fous amateurs de casinos à Las Vegas.

Des centaines de contrats[2], sans respect des normes démocratiques de passation de marchés publics, ont été signés sous l’Administration Martelly-Lamothe. Dans une myriade de programmes[3] bidon de type Ti-Manmi Cheri, “Ban m Limyè Ban m Lavi”, Kore Etidyan, EdePèp, ces amateurs administratifs ont mobilisé des milliards de dollars qui n’ont donné aucun résultat probant dans les poches ni dans les assiettes d’une population, devenue encore plus pauvre. Pendant que le signataire originel de cette coopération y a dépensé, dans la discrétion, en quatre résolutions, 577 millions de dollars; les gestionnaires cancres, issus de la matrice du Group Konpa Sweet-Micky, promus aux postes  les plus prestigieux de la nation, ont saboté les rêves et les objectifs poursuivis dans cette coopération Bolivarienne qui visait l’érection des infrastructures et des structures vitales qui devaient assurer une assise économique pour attirer les investissements et promouvoir le développement équilibré au pays.

La lecture du rapport de la Cour des Compte interdite aux fainéants et aux cardiaques, classant ces gabegies de crime financier du siècle, a exposé avec une triste lumière les immenses dégâts causés par les chefs de file de ce pouvoir qui n’ont que l’argent comme référence dans les exploits et les succès humains. Au lieu de cibler les intérêts collectifs pour sortir les masses de la misère ignoble, assurer l’éducation des enfants, offrir des cadres adéquats pour des soins de santé à la population, octroyer des sièges à l’université pour accueillir les étudiants, favoriser des emplois décents aux professionnels, les sommes accumulées du fonds petrocaribe ont été déviées pour enrichir des poches individuelles, des insensibles, des corrompus et des dilapidateurs qui sont aujourd’hui dans l’œil du cyclone du réveil populaire du petrochallenge.

Insouciance, indifférence, mépris et insensibilité des faussaires de ce régime politique, couplés d’une arrogance, d’une avarice, d’une cupidité et  d’une avidité surprenantes, les milliards de dollars octroyés par le Venezuela à Haïti, dans le cadre de cet accord économique, ont plutôt aggravé les fossés entre les classes sociales. Les plus faibles sont engloutis, les moyennes sont transformées en pauvres, les nantis se sont enrichis illicitement en paraphant des contrats juteux, avec des lettres de crédits de dizaines de millions de dollars, avec l’Etat haïtien en contrepartie de services qu’ils ne fournissent pas adéquatement.

Des contrats avec des firmes inexistantes et entre des petits copains et des officiels subalternes incapables de défendre les intérêts collectifs, les fonds Petrocaribe ont été détournés par les criminels financiers, sans commisération pour les plus vulnérables. D’une part, les représentants de l’Exécutif s’arrangeaient pour remplir leurs poches dans des délits d’initiés, des trafics d’influence, des surfacturations et des pluri-facturations pour accroître déloyalement leurs comptes en banque dans des commissions illégales et des pots de vin. D’autre part, les sénateurs, députés, ministres, directeurs généraux et conseillers spéciaux, ont créé de connivence avec des acteurs influents du pouvoir, des firmes bidon pour décrocher des contrats en toute déloyauté.

Ces crimes, ces fraudes et ces trafics d’influence commis par des personnalités sans science ni conscience, sont punis par la loi et donc ne sont pas approuvés par l’institution et les textes de lois du pays. Ce n’est pas le système qui a poussé ces caméléons politiques, avec de nombreux anneaux chez les orfèvres, à commettre leurs forfaits sur la population. Ils sont tout bonnement, pour la plupart, des êtres indignes dotés ni de compétence ni de raison pour représenter convenablement les intérêts supérieurs de la nation et défendre les projets de société au profit des enfants, des jeunes et de la société.  Haïti ne peut réitérer la bêtise de se laisser gouverner par de telles déceptions.

L’avenir et le devenir d’un pays est assuré par des personnalités de science et de conscience

Le gouvernail d’un navire est assuré par des capitaines formés à cet effet. Des individus immatures et incompétents ne peuvent pas se réveiller un beau matin avec à l’esprit le rêve de concrétiser leurs chimères de diriger un pays et qu’on les laisse faire. Un ministre, un premier ministre, un président sont censés être des experts et des connaisseurs des rouages du système et de l’Administration Publique. Les dossiers stratégiques d’une nation – exposant des enjeux de taille avec les relations diplomatiques internationales, des réflexions, des discussions avisées et des négociations intenses et dynamiques pour renforcer, orienter, canaliser et éventuellement repenser les coopérations bilatérales et multilatérales- doivent être délégués à des citoyens avisés. De telles fonctions, exigeant science et conscience, ne peuvent être dévolues  à n’importe qui venant de n’importe où et entreprenant n’importe quoi. La carte accusatrice du système, comme responsable de nos malheurs, est juste un prétexte classique des dilapidateurs au pouvoir. Ce sont les hommes et les femmes convoqués à piloter le système qui doivent être à la hauteur. Paul Kagame du Rwanda, Fidel Castro du Cuba, Nelson Mandela de l’Afrique du Sud sont des exemples notoires de capitaines ayant conduit leurs navires au bon port. Sens du devoir, sentiment d’appartenance à leurs pays, recherche du bien-être collectif, respect des deniers publics sont des éléments communs à ces leaders et grands visionnaires de l’humanité. Haïti doit calquer sur ces exemples pour comprendre que l’harmonie sociale et la prospérité équilibrée dans un pays ne saurait être l’apanage de la stupidité et de l’idiotie.

Ce n’est décidément pas une grande surprise que nous ayons atteints ce bas niveau, car nous avons pris ou nous avons été imposés de très mauvaises options, lors des dernières élections. Des présidents, des sénateurs et des députés sans image, sans prestige, sans expérience, sans capacité, sans dignité, on ne saurait espérer récolter de la farine à partir d’un sac de charbon. Aucun pays ne peut gagner à la loterie. La gouvernance avisée requiert de la culture ; elle s’apprend et elle se renforce dans les échanges diplomatiques, avec des conseillers et des instituts voués dans la mission de former des cadres. Sous cette administration inculte, Haïti est devenue une entité chaotique ingouvernée ; elle patauge dans les bas-fonds de l’insalubrité, de l’immoralité, l’usurpation, l’imposture, l’indécence et l’indignité.

En raison de la gourmandise, des intérêts mesquins, de la cupidité et de l’avarice des acteurs politiques du régime politique en place, le constat d’une croissance équilibrée et soutenue, visée par l’accord Petrocaribe, n’a pas été au rendez-vous. Au contraire, la pauvreté est devenue plus aigüe, la peur, les frustrations, l’insalubrité, le blackout, les odeurs puantes, la précarité des structures et des infrastructures sociales et économiques hypothèquent le bonheur des plus de onze millions d’habitants et enlèvent la saveur à la vie sur ce beau territoire transformé en un espace effroyable pour monter des films d’horreurs.

A ce stade, le pays a besoin de ses forces vives pour se mobiliser à nettoyer les écuries d’Augias, pour redresser la barque de la nation et redorer son blason. Les engagements politiques et sociaux ne sont définitivement pas une option, mais une obligation imposée aux hommes et aux femmes dignes de la République pour donner de l’espoir et sauver des vies.

Les enfants ont besoin d’aller à l’école, les jeunes à l’université, les professionnels au travail. Les commerçants sont impatients de s’installer devant leurs tréteaux, les chauffeurs derrière leurs volants et les entrepreneurs dans leurs compagnies pour répondre aux exigences quotidiennes de subvenir aux besoins de leurs familles. La vie a besoin de récupérer son sens sur cette surface de 27 750 km carrés, en feu et en sang. Cela s’assure avec des personnes de valeurs, de vrais leaders et des visionnaires ; pas avec des usurpateurs, des traîtres, des hypocrites, des flatteurs et des cupides.

Femmes et hommes de bien du terroir et de la diaspora, la presse haïtienne, Haïti a trop souffert avec des sénateurs, députés, magistrats et présidents sans science ni conscience, impliquez-vous autrement pour assurer le bien-être et le bonheur de ces plus de onze millions d’âmes désespérées et en détresse !

Carly Dollin
carlydollin@gmail.com


[1] https://www.banquemondiale.org/fr/country/haiti/overview

[2] https://www.youtube.com/watch?v=XYksCufX01w&fbclid=IwAR2XWBs8ZEz-Nu5iLsCGyJPX7SS7ugzRnIUhisoz-IOZf0qqV_1wEI9r6hA

[3] https://www.miamiherald.com/latest-news/article184819023.ece/binary/Rapport_PETRO_CARIBE_OCTOBRE_2017_Final_Complet.pdf

Le niveau de richesse du pays, coincé dans un rachitisme singulier

Figure 2 : Haïti – Taux d’inflation et taux de change, au cours des 4 dernières présidences

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