Home Blog

Haïti Pathway Forward (HPF) | Proposition pour sortie de crise axée sur la constitution haïtienne

0

HPF: « Une solution haïtienne de sortie de crise en conformité avec la Constitution haïtienne ».

Depuis l’assassinat violent du président haïtien Jovenel Moise en juillet 2021, immédiatement suivi d’un  tremblement de terre majeur dans la partie sud d’Haïti, le pays est en proie à une spirale de faim et à une  violence atroce entretenue par des gangs lourdement armés terrorisant la population, tout en coupant la capitale et contrôlant plus de 65% du territoire national. Les acteurs haïtiens n’ont pas su atteindre un  compromis dans lequel toutes les parties pourraient se retrouver. Beaucoup pensent que cela est dû à  l’intransigeance de certains. Néanmoins, l’insécurité généralisée qui afflige Haïti met en péril l’existence  même de ce pays assiégé. Par conséquent, l’autorité de l’État est énormément affectée au point d’être  complètement dysfonctionnelle. A cela s’ajoutent les déboires économiques d’un pays mal gouverné  conduisant l’Etat au bord de la banqueroute.

Concernant les gangs susmentionnés qui ont créé cette psychose omniprésente de la peur en Haïti  aujourd’hui et compte tenu du fait qu’Haïti est saturé d’armes de guerre qu’elle n’a pas produites, la « Communauté Internationale » devrait fournir une assistance de haut niveau dans le domaine de la sécurité  pour assurer et maintenir l’État de droit. Il est impératif que les États membres de l’ONU inculpent et  traduisent en justice les responsables de la vente, de l’expédition et de la réception d’armes illégales en Haïti. En outre, un soutien militaire et policier international est justifié pour aider la Police Nationale d’Haïti (PNH) aujourd’hui totalement assiégée.

Aujourd’hui, il en faut tant pour résoudre les multiples crises auxquelles Haïti est confrontée dans les  domaines de la sécurité, l’éducation, l’économie et de la santé, en particulier la résurgence du choléra qui a  déjà coûté la vie à des centaines de personnes. La crise humanitaire est imminente. La situation désastreuse qui prévaut aujourd’hui en Haïti exige une action immédiate.

Il est nécessaire de mettre en place une structure destinée à restaurer et renforcer les relations entre les  institutions et parvenir à un compromis tant souhaité par l’ensemble de la population.

Le sinistre spectre d’un effondrement total

Le vide institutionnel créé par la fin du mandat de la Chambre des Députés, ne laissant qu’un tiers du  Sénat, nous offre le sombre spectre d’un effondrement total du Parlement haïtien le deuxième lundi de  janvier 2023. Cela nous laisse une fenêtre d’opportunité pour agir d’urgence avant la disparition de toutes  les institutions du pays.

Le vide constitutionnel et institutionnel dans le système judiciaire tant au niveau de la Cour de Cassation que des autres cours et tribunaux de la République soulèvent de nombreuses questions sur les fondements  mêmes de l’État, incapable d’offrir ne serait-ce que le minimum de services juridiques et administratifs aux populations, créant de plus en plus de vides dans la mission et les droits souverains d’un État. Les trois branches du gouvernement sont inopérantes.

Notre proposition

Face à l’aggravation de la crise haïtienne qui met en péril l’existence du pays, Haïti Pathway Forward,  après de longues consultations avec plusieurs groupes socio-politiques haïtien-américains et de multiples  acteurs politiques et de la société civile en Haïti, lance ce cri d’alarme à l’administration Biden espérant  qu’elle comprendra que sa politique vis-à-vis d’Haïti pourrait contribuer à une catastrophe humaine. Pire  que l’embargo de 60 ans imposé à Haïti en 1805 par les puissances dominantes du monde à la suite de la  révolution haïtienne. Pire que le séisme de 2010 qui a tué plus de 200 000 Haïtiens.

– Préoccupé par l’urgence de trouver une solution satisfaisante aux parties porteuses d’éléments de  solutions aux multiples crises haïtiennes;

-Conscient de la psychose de peur qui règne dans le pays causée en grande partie par la permanence des  gangs, qui par leurs actions, détruisent l’espoir, l’économie et la vie sociale;

-Voulant un compromis dynamique efficient et efficace dont toutes les parties se considéreraient comme  porteuses;

-Reconnaissant qu’une solution à la crise actuelle est impérative pour l’avenir d’Haïti et du peuple haïtien:

Haïti Pathway Forward propose ce qui suit:

Un nouveau gouvernement de transition composé d’un Conseil Présidentiel Exécutif composé de cinq (5)  membres et d’un premier ministre, représentant un large échantillon de la société haïtienne en Haïti et  dans sa diaspora :

• L’économiste Fritz A. Jean (The Montana Accord) devrait présider le Conseil Présidentiel Exécutif. M. Jean est un économiste diplômé de la Fordham University et du N.Y. New School et un ancien  gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) ;

• Premier Ministre, Dr Ariel Henry (Montpellier, France);

• Mme. Michèle Pierre-Louis, diplômée de la New York City University et ancienne Première Ministre.

• Mme. Mirlande Manigat, (Sorbonne, France) professeure de droit constitutionnel haïtien, ancienne  Première Dame, ancienne sénatrice et ancienne candidate à la présidence;

• La Société Civile est représentée par le Professeur Eugène Guy Laroche, ancien vice-recteur de  l’Université Notre-Dame en Haïti. M. Laroche fut le premier directeur de l’Unité Centrale de  Renseignement Financier (UCREF), institution créée par la loi du 21 février 2001 relative au blanchiment  des avoirs issus du trafic illicite de stupéfiants et d’autres infractions graves.

• Nous proposons le Dr Garry Conille, ancien premier ministre d’Haïti. Issu de la Diaspora haïtienne, le  Dr Conille a travaillé au cours des vingt dernières années dans de nombreuses régions du monde pour les  Nations Unies et a récemment été promu Directeur Régional de la région Amérique Latine (LAC).

La procédure du choix d’un nouveau Premier Ministre.

a) M. Fritz Jean -en sa qualité de président du conseil – ne sera pas autorisé à participer au processus.

b) Les 5 membres restants se réuniront pour voter entre eux afin d’élire un nouveau Premier Ministre à la tête du gouvernement de transition.

Un mécanisme basé sur la Constitution haïtienne

Haïti Pathway Forward propose une feuille de route inspirée des différents accords et propositions faites  par les acteurs impliqués dans la crise politique en Haïti. Cette approche inclusive prendra en compte la  plupart des propositions majeures.

Une partie de l’accord sera le chapitre III de la Constitution, qui sera adapté pour mieux refléter la réalité. (Remarque : Veuillez trouver ci-joint en annexe une explication détaillée de celle-ci)

Dans l’histoire récente, Haïti a connu deux élections réussies organisées par des gouvernements de  transition: Juge Ertha Pascal Trouillot (1990) et Juge Boniface Alexandre (2006). Dans les deux cas, les  gouvernements étaient bicéphales (président et premier ministre), une forme enracinée dans la  constitution haïtienne.

L’urgence du moment exige la mise en place d’un organe directeur collégial de la présidence et du  gouvernement dirigé par un premier ministre comme l’exigent les lois de la République, évitant ainsi le  chaos total qui plane sur le pays. Un chaos qui déborde déjà sur les pays voisins.

Quelques suggestions sur la façon de faire face à l’effondrement économique d’Haïti. Les autorités haïtiennes ont ignoré les signes avant-coureurs mentionnés dans tous les rapports publiés par  les institutions financières internationales et nationales sur la situation désastreuse croissante de  l’économie haïtienne. Cela a été aggravé par une classe économique dirigeante sans scrupules et  corrompue, de mèche avec les politiciens haïtiens traditionnels qui n’ont pas à cœur le bien-être du peuple  haïtien.

Haïti a besoin d’une aide financière et économique d’urgence pour consolider ses programmes de  développement socio-économique durable. Un plan de revitalisation économique d’Haïti est essentiel au  gouvernement de transition pour gagner la confiance et le soutien du peuple pour les prochaines élections.  Il en va de même pour les opérations de secours humanitaire en cas de catastrophes naturelles et autres  causées par l’homme.

Nous saluons les récentes mesures punitives adoptées par les États-Unis (Global Magnitsky Act) et le  Canada contre les classes politiques et financières corrompues. À ce titre, les États membres des Nations  Unies doivent également s’engager à veiller à ce que l’impunité de ces acteurs malveillants ne soit pas  tolérée. Nous espérons également que cela s’applique à ceux qui commettent des abus de fonds publics,  des crimes contre l’humanité, des violations du droit international humanitaire et des violations flagrantes  des droits de l’homme. Une assistance internationale sera également nécessaire pour renforcer les faibles  institutions judiciaires nationales d’Haïti. Car, à long terme, les Haïtiens doivent être responsables d’Haïti.

La Diaspora haïtienne

Haïti Pathway Forward s’engage à entreprendre une campagne au sein des différentes communautés de la  diaspora haïtienne aux États-Unis et ailleurs pour créer tout au long de la transition un fonds spécial pour  financer les prochaines élections en Haïti. Cet effort devrait s’accompagner de la mise en place d’un  système permettant aux personnes éligibles à l’étranger de voter aux élections en Haïti.

Le Conseil électoral

Haïti a une longue histoire de gouvernements autocratiques. Les récentes élections témoignent que les partis  politiques en Haïti ont rarement accepté la défaite. Par conséquent, les membres actifs des partis politiques  ne peuvent pas organiser d’élections. De ce fait, les membres du Conseil Electoral ne pourront être choisis  par les partis politiques.

De plus, aucun des participants du gouvernement provisoire ne doit être membre actif d’un parti politique.  Et, les membres du gouvernement de transition s’abstiendront de participer aux prochaines élections. Haïti Pathway Forward croit fermement que ce gouvernement de transition devrait être composé de  technocrates choisis parmi la société civile en Haïti et dans sa diaspora.

Une solution haïtienne négociée à la crise haïtienne: un passage inéluctable.

Les querelles intestines ne doivent en aucun cas bloquer l’approche susmentionnée qui vise à générer,  intégrer et consolider ce que les Haïtiens -d’ici et d’ailleurs- ont en commun : une patrie. Cette proposition  est basée, en partie, sur certains des «accords» les plus discutés conclus par les parties prenantes d’Haïti.  Le soutien et l’assistance des amis d’Haïti sont nécessaires pour la résolution définitive de la crise et Haïti  Pathway Forward se veut un facilitateur dans la conjoncture politique actuelle.

La communauté internationale a souvent déploré l’inflexibilité des parties prenantes haïtiennes pour leur  incapacité à trouver un terrain d’entente. Haiti Pathway Forward propose une solution conçue et executée  par les Haïtiens pour un gouvernement de transition qui serait en mesure de faire face aux différentes  crises politiques, économiques, humanitaires et aux violations des droits de l’homme pour enfin arriver à  la préparation des élections transparentes et démocratiques.

La mise en application de cette proposition aura l’effet salutaire d’alléger la souffrance du peuple haïtien  qui se sent aujourd’hui abandonné par le reste du monde.

Sincèrement,                            

Fritz Clarvil, Coordinateur                                
Political Chair

Dr. Daniel Faustin, Chairman                        

Reverend Jean Maurice, Faith-Based Chair

Annexe

Seront partis de l’Accord le Chapitre III de la Constitution qui sera adapté en vue d’une meilleure  conformité à la réalité.

L’article 133 de la constitution restera telle quelle

La Section A article 134 et suivants sera revisitée pour adaptation et meilleure gestion de la gouvernance  tenant compte de la nouveauté objet du moment qui veut qu’un collège présidentiel soit mis place et qui  sera plus représentatif des acteurs à la crise.

Cette motivation en accord avec les partis en place, tout en présentant une dimension historique pour  avoir été utilisé en plusieurs occasions, répond aux besoins du moment car il reflète une représentation  large de tous les secteurs de la vie nationale.

La section B dans une moindre mesure sera aussi visitée et fera l’objet d’une feuille de route.

La section C Traitant des attributions du chef de gouvernement dans son ensemble ne subira pas de  modification, tenant compte de l’acceptation des partis à la gouvernance du PM existant et qui est un  élément clé de la transition en dépit des contraintes et des aléas du moment.

Néanmoins pour les décisions de gouvernance le collège de l’Exécutif (trois membres qui auront les  attributions du Président) agira conjointement avec le Premier ministre en vue de la gestion des affaires de  l’État durant la transition.

Addendum

Cette proposition présentée par Haïti Pathway Forward est copiée aux gouvernements des États membres  suivants faisant partie du Conseil de sécurité des Nations Unies:

France  

Fédération Russe  

Chine

Royaume-Uni  

Albanie

Brésil

Gabon  

Ghana  

Inde  

Irlande  

Kenya  

Mexique  

Norvège

Emirats Arabes Unis

Et, aux organisations régionales :  

Organisation des États américains (OEA)  

CARICOM

Union africaine  

Union européenne

Haiti Pathway Forward is a coalition of faith-based groups, Haitian American private citizens and former U.S. military officers  working to effect positive change in US policy towards Haiti.

Une quinzaine de corps sans vie retrouvés dans la banlieue de Port-au-Prince sur fond de violence « programmée » des gangs.

0

Quatorze corps ont été retrouvés lundi dans une banlieue de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, après une attaque par des membres de gangs qui ravagent le pays depuis des semaines, a rapporté un correspondant de l’AFP.

Des habitants ont déclaré à l’AFP qu’ils ne connaissaient pas les circonstances des décès, mais que la banlieue aisée de Pétion-Ville était attaquée par des criminels armés depuis le début de la journée de lundi.

Des témoins ont déclaré que des membres de gangs avaient attaqué une banque, une station-service et des maisons dans la zone.

Depuis deux semaines, Haïti est en proie à un soulèvement de groupes bien armés qui affirment vouloir renverser le Premier ministre du gouvernement de doublure Ariel Henry.

La semaine dernière, M. Henry a accepté de se retirer pour permettre la formation d’un gouvernement intérimaire, sous la pression des pays voisins des Caraïbes et des États-Unis.

L’UNICEF, l’agence des Nations Unies pour l’enfance, a dressé un bilan désastreux de la situation en Haïti, déclarant dimanche qu’il s’agissait d’une « scène digne de Mad Max » et avertissant que les gens souffraient de « famine et de malnutrition », les groupes d’aide n’étant pas en mesure d’accéder à la population.

Notons toutefois que l’Unicef et aucune autre organisation internationale en mission en Haïti ne se sont jamais prononcées sur l’incapacité d’Ariel Henry à diriger le pays, alors qu’il a toujours été dénoncé pour sa connivence avec les gangs criminels en « mission spéciale ».

HAÏTI : RETOUR À LA CASE TRANSITION ?

0

Par: Frédéric Thomas

Haïti est en proie à une nouvelle vague de violence. Les bandes armées mènent des attaques coordonnées contre des sites stratégiques et symboliques. Ainsi, les deux plus grandes prisons ont été assaillies et vidées – près de cinq mille détenus sont en fuite –, une dizaine de commissariats incendiés, des ministères pillés, tandis que le port et l’aéroport de Port-au-Prince ont suspendu leur activité.

Jimmy Cherizier, alias Barbecue, le principal chef de gang, a déclaré vouloir en finir avec le premier ministre, Ariel Henry. Il parle de « révolution  » et évoquait une « guerre civile » si celui-ci ne démissionnait pas. La police a largement déserté les rues, le gouvernement ne s’est manifesté que par des communiqués saluant le courage des policiers et instaurant un état d’urgence, sans effet. Quant à Ariel Henry, en dehors du pays depuis le 25 février, il restait muet, coincé à Porto Rico, dans l’incapacité de revenir en Haïti. Lâché par Washington, qui le soutenait pourtant à bout de bras jusque-là, il a annoncé, tard dans la soirée du lundi 11 mars, par le biais d’un message vidéo préenregistré, son départ et celui de son gouvernement.
Comment en est-on arrivé là ?

LECTURE ET DIPLOMATIE BIAISÉES

Il faut se défier des lectures biaisées, empreintes de stéréotypes néocoloniaux, relayant complaisamment les propos de chefs de gangs, coupables d’exactions et de viols systématiques. La rhétorique antigouvernementale de Barbecue est opportuniste et ne s’accompagne d’aucun projet politique. Il cherche plutôt à surfer sur l’impopularité du premier ministre et à légitimer son action, tout en renforçant son pouvoir dans la perspective du prochain déploiement d’une force internationale, sous autorité kenyane. Enfin, la première république noire indépendante n’est pas un pays maudit, au bord d’une guerre civile. Ce ne sont pas deux franges de la population qui s’affrontent, mais bien des bandes armées qui utilisent la terreur pour asseoir leur pouvoir.

Des tontons macoutes à aujourd’hui, les gangs existent depuis longtemps en Haïti. Ils naissent sur le terreau de la pauvreté, des inégalités et de la privatisation de la violence orchestrée par un État prédateur. La classe politique et l’oligarchie les instrumentalisent afin de s’assurer le contrôle de quartiers et d’une clientèle électorale. Utilisées à grande échelle par le pouvoir pour briser le mouvement social de grande ampleur de 2018-2019 contre la vie chère, la corruption et l’impunité, les bandes armées se sont structurées et renforcées, au point de s’autonomiser de leurs tuteurs traditionnels et de contrôler la quasi-totalité de Port-au-Prince.

Président autoritaire, de plus en plus contesté et dénoncé pour ses liens avec les bandes armées, Jovenel Moïse nomma Ariel Henri Premier ministre peu de temps avant son assassinat. Nomination contestée en Haïti, mais consacrée par la communauté internationale ; c’était un gage de continuité et de stabilité. Ce fut surtout la garantie du statu quo et de l’impunité.

Au fur et à mesure que se multipliaient les assassinats et les enlèvements, l’incurie et l’impopularité du gouvernement devenaient plus évidentes. Mais, la communauté internationale s’obstinait à faire d’Ariel Henry la clé de voûte de toute solution, appelant l’opposition politique et la société civile à se rallier à lui. Sachant que son pouvoir dépendait davantage de l’arbitrage international que de la souveraineté nationale et qu’il jouissait du soutien de Washington, le Premier ministre s’adressait d’abord aux acteurs internationaux plutôt qu’à la population.

Le 7 octobre 2022, le Premier ministre demandait l’envoi d’une force armée multinationale pour lutter contre l’insécurité ; demande d’emblée soutenue par l’ONU et Washington. Deux mois plus tard, sous les applaudissements des acteurs internationaux, était mis en place un nouvel accord gouvernemental prétendument consensuel : des élections seraient organisées en 2023 pour assurer une passation de pouvoir le 7 février 2024. Le gouvernement ne fit même pas semblant de prendre ses promesses au sérieux.

Ariel Henry laissa passer l’échéance. Mais, fin février, il annonçait incidemment que des élections se tiendraient en août 2025 – et donc qu’il resterait au pouvoir d’ici là – mettant le feu aux poudres. Et la communauté internationale de découvrir, avec trente mois de retard, qu’il n’y avait personne en Haïti pour soutenir ce gouvernement.

UNE TRANSITION ?

Le sentiment qui domine en Haïti est celui d’un énorme gâchis, d’un gaspillage de temps sur fond de violence exacerbée. De colère aussi envers ce gouvernement et la communauté internationale, sans le soutien de laquelle, il serait tombé bien plus tôt. Retour à la proposition d’une « transition de rupture » avancée par un large éventail d’acteurs de la société civile, le 30 août 2021. Mais, les conditions actuelles rendent cette transition autrement plus compliquée.

Au cours d’une réunion internationale, ce lundi 11 mars en Jamaïque, un accord a été avancé pour constituer un conseil présidentiel de sept membres – issus des partis politiques, du secteur privé et de la société civile – qui devra nommer un Premier ministre par intérim. L’urgence ne doit cependant pas servir de prétexte pour occulter les responsabilités – y compris internationales –, faire l’économie d’une analyse des causes de la situation actuelle et écarter une réelle transition au profit d’une solution plus immédiate : un autre gouvernement fonctionnel qui entérine les décisions passées. Pas plus qu’elle ne doit hypothéquer la soif de changement de la majorité des Haïtiennes et Haïtiens qui entendent rompre le cycle d’impunité, de dépendance et d’ingérence.

VOIR EN LIGNEHaïti : « Ce ne sont pas deux franges de la population qui s’affrontent, mais des bandes armées qui utilisent la terreur pour asseoir leur pouvoir »

Alerte ! Laboule 12 sur le point de devenir un nouveau « territoire perdu », malgré l’état d’urgence déclaré

0

Laboule12: image d'archives

Situation Critique à Laboule 12 : Les Appels à l’Aide se Multiplient Face à l’Invasion des Bandits

Lundi 18 mars 2024 ((rezonodwes.com))–La quiétude de Laboule 12 connue jusqu’à lundi matin est soudainement menacée, faisant craindre l’émergence d’un nouveau  » territoire perdu « . Des cris d’alarme s’élèvent, évoquant une situation gravissime où des gangs ont infiltré la région, semant le chaos et la terreur.

« Des bandes en mission commandée pillent les maisons », affirment des habitants, sans faire état de victimes. Les réseaux sociaux bruissent d’appels à l’aide urgents, alors que la localité est aux prises avec une recrudescence de l’insécurité pour activer l’occupation du territoire, avancent-ils.

Les images qui circulent sur les réseaux sociaux en disent long. Depuis les premières heures de la matinée, le calvaire des habitants de Laboule est insoutenable, les maisons sont fouillées et des véhicules volés, raconte une habitante de Laboile 12, craignant pour sa vie, malgré la présence de deux véhicules blindés de la police sur les lieux.

Le Premier Ministre bis de facto, Patrick Michel Boisvert, qui a également été Ministre des Finances sous Michel Martelly lors de la dilapidation des fonds de Petro Caribe, est mis à rude épreuve avec ses communiqués sur l’état d’urgence renouvelé pour la 5ème fois. Il apparaît que ses annonces sont loin de contraindre les gangs à continuer d’endeuiller la population, tout en appauvrissant la classe moyenne déjà démunie.

Dans une scène de désolation, les quelques habitants encore sur place ont exprimé leur détresse par des appels déchirants. Malgré les assurances de la police, le défi est maintenant lancé pour empêcher la création d’un nouveau « territoire perdu » qu’Ariel Henry et ses ministres et alliés ont été incapables d’empêcher au cours de leurs 30 mois de pouvoir sans partage.

Éclipse solaire du 8 avril : fermetures d’écoles annoncées dans plusieurs régions des États-Unis

0

Des centaines d’écoles devraient fermer leurs portes par crainte pour la sécurité lors d’une éclipse solaire le mois prochain, qui plongera plusieurs États dans l’obscurité.

La lune semblera recouvrir toute la surface du soleil au début de l’après-midi du lundi 8 avril.

La trajectoire de la totalité commencera au Mexique et s’étendra ensuite sur de vastes étendues des États-Unis qui tomberont dans l’ombre totale. Cette éclipse survient quelques mois seulement après que les Américains ont assisté à une éclipse « en anneau de feu » en octobre de l’année dernière. Des millions d’observateurs du ciel assisteront au spectacle solaire le mois prochain, et les amateurs d’astronomie vivant ailleurs aux États-Unis devraient affluer dans les États situés sur la trajectoire de l’éclipse.

Cependant, malgré toute cette excitation, certains craignent que l’éclipse ne s’avère dangereuse, car le jour bascule soudainement dans l’obscurité. Les autorités ont émis des avertissements selon lesquels le fait de regarder directement le soleil pourrait entraîner des lésions oculaires permanentes, mais il y a aussi d’autres préoccupations.

Les experts ont déclaré que les conducteurs pourraient être distraits sur les routes, qui, dans certaines régions, connaîtront une augmentation du trafic en raison de l’afflux de personnes venant de l’extérieur de la ville pour regarder l’éclipse. Les autorités craignent également que l’affluence ne mette à rude épreuve les ressources locales et les premiers intervenants.

Haïti | Panorama du lundi matin : Port-au-Prince continue de compter ses morts

0

Encore une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur Haïti à huis clos : pour quel résultat !

Port-au-Prince, Haïti -Alors que les habitants de la banlieue de la capitale tentent de faire face aux flambées de violence qui ensanglantent les rues, la Police nationale d’Haïti peine à fournir un bilan précis des pertes subies dans le camp des bandits du G-9 et de leurs alliés lors des affrontements qui ont éclaté le week-end dernier. Ces combats, qui auraient opposé des unités spéciales de la police à des bandits associés au chef de gang Jimmy Cherisier alias Barbecue, ont laissé dans leur sillage des traces de deuil et d’effroi.

La rue Pan-Américaine de Pétionville, naguère très dynamique, est aujourd’hui la scène d’un spectacle macabre, où des corps sans vie jonchent le sol. Des témoins affirment que des individus armés circulant à moto auraient ouvert le feu sur des passants innocents, semant la terreur au sein d’une population déjà éprouvée par une série d’actes de violence récurrents.

Malgré la gravité de la situation et le renouvellement répété de l’état d’urgence décrété par Patrick Boisvert, Premier ministre bis de facto, l’absence notable d’une présence officielle, telle qu’un juge de paix ou des forces de l’ordre, sur les lieux de la tragédie interroge sur la capacité des autorités à assurer la sécurité des citoyens.

Cette vague de violence intervient dans un contexte politique tendu, marqué par la demande de démission du Premier ministre de facto, Ariel Henry. Alors que le pays est plongé dans l’incertitude, avec un gouvernement paralysé et des ministres absents de leurs fonctions, la crise prend des proportions alarmantes. Même en l’absence physique du ministre de facto de la justice et des communications, des déclarations officielles continuent d’être publiées, jetant le doute sur la légalité et l’efficacité du gouvernement actuel.

À l’aube d’une semaine décisive, le destin d’Haïti reste incertain. Les défis persistent et le pays est confronté à une période déterminante où chaque décision peut avoir des conséquences à long terme sur son avenir.