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Haïti Pathway Forward (HPF) | Proposition pour sortie de crise axée sur la constitution haïtienne

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HPF: « Une solution haïtienne de sortie de crise en conformité avec la Constitution haïtienne ».

Depuis l’assassinat violent du président haïtien Jovenel Moise en juillet 2021, immédiatement suivi d’un  tremblement de terre majeur dans la partie sud d’Haïti, le pays est en proie à une spirale de faim et à une  violence atroce entretenue par des gangs lourdement armés terrorisant la population, tout en coupant la capitale et contrôlant plus de 65% du territoire national. Les acteurs haïtiens n’ont pas su atteindre un  compromis dans lequel toutes les parties pourraient se retrouver. Beaucoup pensent que cela est dû à  l’intransigeance de certains. Néanmoins, l’insécurité généralisée qui afflige Haïti met en péril l’existence  même de ce pays assiégé. Par conséquent, l’autorité de l’État est énormément affectée au point d’être  complètement dysfonctionnelle. A cela s’ajoutent les déboires économiques d’un pays mal gouverné  conduisant l’Etat au bord de la banqueroute.

Concernant les gangs susmentionnés qui ont créé cette psychose omniprésente de la peur en Haïti  aujourd’hui et compte tenu du fait qu’Haïti est saturé d’armes de guerre qu’elle n’a pas produites, la « Communauté Internationale » devrait fournir une assistance de haut niveau dans le domaine de la sécurité  pour assurer et maintenir l’État de droit. Il est impératif que les États membres de l’ONU inculpent et  traduisent en justice les responsables de la vente, de l’expédition et de la réception d’armes illégales en Haïti. En outre, un soutien militaire et policier international est justifié pour aider la Police Nationale d’Haïti (PNH) aujourd’hui totalement assiégée.

Aujourd’hui, il en faut tant pour résoudre les multiples crises auxquelles Haïti est confrontée dans les  domaines de la sécurité, l’éducation, l’économie et de la santé, en particulier la résurgence du choléra qui a  déjà coûté la vie à des centaines de personnes. La crise humanitaire est imminente. La situation désastreuse qui prévaut aujourd’hui en Haïti exige une action immédiate.

Il est nécessaire de mettre en place une structure destinée à restaurer et renforcer les relations entre les  institutions et parvenir à un compromis tant souhaité par l’ensemble de la population.

Le sinistre spectre d’un effondrement total

Le vide institutionnel créé par la fin du mandat de la Chambre des Députés, ne laissant qu’un tiers du  Sénat, nous offre le sombre spectre d’un effondrement total du Parlement haïtien le deuxième lundi de  janvier 2023. Cela nous laisse une fenêtre d’opportunité pour agir d’urgence avant la disparition de toutes  les institutions du pays.

Le vide constitutionnel et institutionnel dans le système judiciaire tant au niveau de la Cour de Cassation que des autres cours et tribunaux de la République soulèvent de nombreuses questions sur les fondements  mêmes de l’État, incapable d’offrir ne serait-ce que le minimum de services juridiques et administratifs aux populations, créant de plus en plus de vides dans la mission et les droits souverains d’un État. Les trois branches du gouvernement sont inopérantes.

Notre proposition

Face à l’aggravation de la crise haïtienne qui met en péril l’existence du pays, Haïti Pathway Forward,  après de longues consultations avec plusieurs groupes socio-politiques haïtien-américains et de multiples  acteurs politiques et de la société civile en Haïti, lance ce cri d’alarme à l’administration Biden espérant  qu’elle comprendra que sa politique vis-à-vis d’Haïti pourrait contribuer à une catastrophe humaine. Pire  que l’embargo de 60 ans imposé à Haïti en 1805 par les puissances dominantes du monde à la suite de la  révolution haïtienne. Pire que le séisme de 2010 qui a tué plus de 200 000 Haïtiens.

– Préoccupé par l’urgence de trouver une solution satisfaisante aux parties porteuses d’éléments de  solutions aux multiples crises haïtiennes;

-Conscient de la psychose de peur qui règne dans le pays causée en grande partie par la permanence des  gangs, qui par leurs actions, détruisent l’espoir, l’économie et la vie sociale;

-Voulant un compromis dynamique efficient et efficace dont toutes les parties se considéreraient comme  porteuses;

-Reconnaissant qu’une solution à la crise actuelle est impérative pour l’avenir d’Haïti et du peuple haïtien:

Haïti Pathway Forward propose ce qui suit:

Un nouveau gouvernement de transition composé d’un Conseil Présidentiel Exécutif composé de cinq (5)  membres et d’un premier ministre, représentant un large échantillon de la société haïtienne en Haïti et  dans sa diaspora :

• L’économiste Fritz A. Jean (The Montana Accord) devrait présider le Conseil Présidentiel Exécutif. M. Jean est un économiste diplômé de la Fordham University et du N.Y. New School et un ancien  gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) ;

• Premier Ministre, Dr Ariel Henry (Montpellier, France);

• Mme. Michèle Pierre-Louis, diplômée de la New York City University et ancienne Première Ministre.

• Mme. Mirlande Manigat, (Sorbonne, France) professeure de droit constitutionnel haïtien, ancienne  Première Dame, ancienne sénatrice et ancienne candidate à la présidence;

• La Société Civile est représentée par le Professeur Eugène Guy Laroche, ancien vice-recteur de  l’Université Notre-Dame en Haïti. M. Laroche fut le premier directeur de l’Unité Centrale de  Renseignement Financier (UCREF), institution créée par la loi du 21 février 2001 relative au blanchiment  des avoirs issus du trafic illicite de stupéfiants et d’autres infractions graves.

• Nous proposons le Dr Garry Conille, ancien premier ministre d’Haïti. Issu de la Diaspora haïtienne, le  Dr Conille a travaillé au cours des vingt dernières années dans de nombreuses régions du monde pour les  Nations Unies et a récemment été promu Directeur Régional de la région Amérique Latine (LAC).

La procédure du choix d’un nouveau Premier Ministre.

a) M. Fritz Jean -en sa qualité de président du conseil – ne sera pas autorisé à participer au processus.

b) Les 5 membres restants se réuniront pour voter entre eux afin d’élire un nouveau Premier Ministre à la tête du gouvernement de transition.

Un mécanisme basé sur la Constitution haïtienne

Haïti Pathway Forward propose une feuille de route inspirée des différents accords et propositions faites  par les acteurs impliqués dans la crise politique en Haïti. Cette approche inclusive prendra en compte la  plupart des propositions majeures.

Une partie de l’accord sera le chapitre III de la Constitution, qui sera adapté pour mieux refléter la réalité. (Remarque : Veuillez trouver ci-joint en annexe une explication détaillée de celle-ci)

Dans l’histoire récente, Haïti a connu deux élections réussies organisées par des gouvernements de  transition: Juge Ertha Pascal Trouillot (1990) et Juge Boniface Alexandre (2006). Dans les deux cas, les  gouvernements étaient bicéphales (président et premier ministre), une forme enracinée dans la  constitution haïtienne.

L’urgence du moment exige la mise en place d’un organe directeur collégial de la présidence et du  gouvernement dirigé par un premier ministre comme l’exigent les lois de la République, évitant ainsi le  chaos total qui plane sur le pays. Un chaos qui déborde déjà sur les pays voisins.

Quelques suggestions sur la façon de faire face à l’effondrement économique d’Haïti. Les autorités haïtiennes ont ignoré les signes avant-coureurs mentionnés dans tous les rapports publiés par  les institutions financières internationales et nationales sur la situation désastreuse croissante de  l’économie haïtienne. Cela a été aggravé par une classe économique dirigeante sans scrupules et  corrompue, de mèche avec les politiciens haïtiens traditionnels qui n’ont pas à cœur le bien-être du peuple  haïtien.

Haïti a besoin d’une aide financière et économique d’urgence pour consolider ses programmes de  développement socio-économique durable. Un plan de revitalisation économique d’Haïti est essentiel au  gouvernement de transition pour gagner la confiance et le soutien du peuple pour les prochaines élections.  Il en va de même pour les opérations de secours humanitaire en cas de catastrophes naturelles et autres  causées par l’homme.

Nous saluons les récentes mesures punitives adoptées par les États-Unis (Global Magnitsky Act) et le  Canada contre les classes politiques et financières corrompues. À ce titre, les États membres des Nations  Unies doivent également s’engager à veiller à ce que l’impunité de ces acteurs malveillants ne soit pas  tolérée. Nous espérons également que cela s’applique à ceux qui commettent des abus de fonds publics,  des crimes contre l’humanité, des violations du droit international humanitaire et des violations flagrantes  des droits de l’homme. Une assistance internationale sera également nécessaire pour renforcer les faibles  institutions judiciaires nationales d’Haïti. Car, à long terme, les Haïtiens doivent être responsables d’Haïti.

La Diaspora haïtienne

Haïti Pathway Forward s’engage à entreprendre une campagne au sein des différentes communautés de la  diaspora haïtienne aux États-Unis et ailleurs pour créer tout au long de la transition un fonds spécial pour  financer les prochaines élections en Haïti. Cet effort devrait s’accompagner de la mise en place d’un  système permettant aux personnes éligibles à l’étranger de voter aux élections en Haïti.

Le Conseil électoral

Haïti a une longue histoire de gouvernements autocratiques. Les récentes élections témoignent que les partis  politiques en Haïti ont rarement accepté la défaite. Par conséquent, les membres actifs des partis politiques  ne peuvent pas organiser d’élections. De ce fait, les membres du Conseil Electoral ne pourront être choisis  par les partis politiques.

De plus, aucun des participants du gouvernement provisoire ne doit être membre actif d’un parti politique.  Et, les membres du gouvernement de transition s’abstiendront de participer aux prochaines élections. Haïti Pathway Forward croit fermement que ce gouvernement de transition devrait être composé de  technocrates choisis parmi la société civile en Haïti et dans sa diaspora.

Une solution haïtienne négociée à la crise haïtienne: un passage inéluctable.

Les querelles intestines ne doivent en aucun cas bloquer l’approche susmentionnée qui vise à générer,  intégrer et consolider ce que les Haïtiens -d’ici et d’ailleurs- ont en commun : une patrie. Cette proposition  est basée, en partie, sur certains des «accords» les plus discutés conclus par les parties prenantes d’Haïti.  Le soutien et l’assistance des amis d’Haïti sont nécessaires pour la résolution définitive de la crise et Haïti  Pathway Forward se veut un facilitateur dans la conjoncture politique actuelle.

La communauté internationale a souvent déploré l’inflexibilité des parties prenantes haïtiennes pour leur  incapacité à trouver un terrain d’entente. Haiti Pathway Forward propose une solution conçue et executée  par les Haïtiens pour un gouvernement de transition qui serait en mesure de faire face aux différentes  crises politiques, économiques, humanitaires et aux violations des droits de l’homme pour enfin arriver à  la préparation des élections transparentes et démocratiques.

La mise en application de cette proposition aura l’effet salutaire d’alléger la souffrance du peuple haïtien  qui se sent aujourd’hui abandonné par le reste du monde.

Sincèrement,                            

Fritz Clarvil, Coordinateur                                
Political Chair

Dr. Daniel Faustin, Chairman                        

Reverend Jean Maurice, Faith-Based Chair

Annexe

Seront partis de l’Accord le Chapitre III de la Constitution qui sera adapté en vue d’une meilleure  conformité à la réalité.

L’article 133 de la constitution restera telle quelle

La Section A article 134 et suivants sera revisitée pour adaptation et meilleure gestion de la gouvernance  tenant compte de la nouveauté objet du moment qui veut qu’un collège présidentiel soit mis place et qui  sera plus représentatif des acteurs à la crise.

Cette motivation en accord avec les partis en place, tout en présentant une dimension historique pour  avoir été utilisé en plusieurs occasions, répond aux besoins du moment car il reflète une représentation  large de tous les secteurs de la vie nationale.

La section B dans une moindre mesure sera aussi visitée et fera l’objet d’une feuille de route.

La section C Traitant des attributions du chef de gouvernement dans son ensemble ne subira pas de  modification, tenant compte de l’acceptation des partis à la gouvernance du PM existant et qui est un  élément clé de la transition en dépit des contraintes et des aléas du moment.

Néanmoins pour les décisions de gouvernance le collège de l’Exécutif (trois membres qui auront les  attributions du Président) agira conjointement avec le Premier ministre en vue de la gestion des affaires de  l’État durant la transition.

Addendum

Cette proposition présentée par Haïti Pathway Forward est copiée aux gouvernements des États membres  suivants faisant partie du Conseil de sécurité des Nations Unies:

France  

Fédération Russe  

Chine

Royaume-Uni  

Albanie

Brésil

Gabon  

Ghana  

Inde  

Irlande  

Kenya  

Mexique  

Norvège

Emirats Arabes Unis

Et, aux organisations régionales :  

Organisation des États américains (OEA)  

CARICOM

Union africaine  

Union européenne

Haiti Pathway Forward is a coalition of faith-based groups, Haitian American private citizens and former U.S. military officers  working to effect positive change in US policy towards Haiti.

Kenya | La famille du policier décédé à Washington, après une rencontre avec Emmelie Prophète et Frantz Elbe, demande les résultats de l’autopsie

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Aucun haut fonctionnaire de la police et du bureau de l’inspecteur général n’a assisté aux funérailles de l’inspecteur de la police kenyane décédé aux États-Unis.

La famille de Walter Nyamata, un inspecteur de police kenyan de haut rang décédé en février à Washington DC, aux États-Unis, exige désormais des réponses.

L’officier, qui était l’assistant personnel de l’inspecteur général adjoint Noor Gabow, faisait partie d’une équipe effectuant une mission de reconnaissance dans le cadre de l’initiative de déploiement Kenya-Haïti. Il a participé à des rencontres secrètes avec l’ex-ministre de facto de la Justice, Emmelie Prophète et le DG en disgrâce de la PNH, Frantz Elbe.

Le corps de l’officier de 39 ans, découvert dans un hôtel de la capitale américaine, a été enterré le vendredi 16 mars dans le village de Nyatieko, dans le comté de Nyamira.

Après la cérémonie d’enterrement, samedi dernier, le père, s’adressant à un média, a souligné que le gouvernement n’avait pas encore fourni d’explications sur les circonstances entourant la mort de leur parent.

Selon le père, les autorités n’ont pas fourni le rapport d’autopsie, les conclusions de l’autopsie ou le certificat de décès.

« Nous avons demandé le rapport provisoire pour montrer les résultats de l’autopsie, et ils ont refusé de nous le donner. Même le certificat de décès fourni par les États-Unis n’a pas encore été délivré », a déclaré le père du défunt.

« Lorsque le corps est arrivé au Kenya, ils nous ont interdit de le voir. Plus tard, ils nous ont appelés à la maison funéraire Lee, où nous avons confirmé qu’il s’agissait bien de notre fils. »

La famille a également révélé que le frère du descendant, qui réside actuellement aux États-Unis, a également été empêché de voir le corps quelques instants après qu’il ait été déclaré mort, sous prétexte qu’il était maintenant sous la garde des États-Unis.

Les familles endeuillées, venues en masse pour le départ de l’homme de service, se sont inquiétées de l’absence de hauts fonctionnaires de la police et du bureau de l’inspecteur général.

La famille cherche à obtenir des réponses sur ce qui est arrivé à son parent, car le gouvernement l’a laissée tomber.

Le père, révélant sa dernière conversation avec le défunt avant qu’il ne parte en voyage, a noté qu’il était en effet en compagnie de ses collègues, dans le cadre d’une mission planifiée à court terme.

« Il nous a dit qu’il ne reviendrait pas bientôt à la maison parce que la date du voyage aux États-Unis approchait à grands pas », a raconté le père.

En 122 ans, des millions de dollars : le prix payé par Haïti pour son indépendance en tant que premier pays Noir au monde

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La France contraint Haïti à payer une dette exorbitante en échange de la reconnaissance de son indépendance. Apres l’indépendance, on estime que sur les 425 000 esclaves, seuls 170 000 sont restés pour travailler à la reconstruction du nouveau pays

Il y a 220 ans, Haïti est devenue la première nation indépendante d’Amérique latine, la plus ancienne république noire du monde et la deuxième plus ancienne république de l’hémisphère occidental après les États-Unis.

Ces résultats font suite à la seule révolte d’esclaves réussie de l’histoire de l’humanité. Il y a de quoi être fier d’une nation qui figure depuis longtemps en tête d’autres listes bien plus douloureuses. Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques et l’un des plus pauvres du monde, selon toutes les organisations qui établissent de tels classements, y compris la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.

Le pays, dirigé par des conzes et des apatrides sans colonne vertebrale pour la plupoart, nommés par la communauté internationale, est actuellement embourbé dans une crise politique et sociale massive, sans président depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, et avec le Premier ministre Ariel Henry contraint de démissionner cette semaine sous la pression des gangs armés qui contrôlent la capitale, Port-au-Prince.

Haïti a été victime de l’esclavage, de la révolution, de la dette, de la déforestation, de la corruption, de l’exploitation et de la violence. Sans parler de la colonisation, de l’occupation américaine, des révoltes, des coups d’État et des dictatures jusqu’à l’arrivée en 1957 de François « Papa Doc » Duvalier, qui a imposé l’un des régimes les plus corrompus et répressifs de l’histoire moderne, qui a duré 28 ans et a causé de nombreuses atrocités et détournements de fonds.

Il n’est pas surprenant que ni les infrastructures, ni l’éducation, ni la santé, ni aucun autre bien public n’aient été une priorité.

Et ce, dans un pays qui a la malchance d’être situé sur la principale ligne de faille entre les plaques tectoniques nord-américaine et caribéenne et sur la principale trajectoire des ouragans de la région, ce qui rend les catastrophes naturelles encore plus désastreuses.

Au milieu de tant de malheurs, il en est un qui apparaît incongru aux yeux des contemporains : pour avoir déclaré son indépendance, Haïti a dû payer une lourde indemnité à la puissance coloniale dont il s’est libéré.

De Ayiti à Hispaniola en passant par Saint-Domingue

Christophe Colomb est arrivé sur l’île qui abrite aujourd’hui les républiques d’Haïti et de la République dominicaine en décembre 1492.

Assumant qu’il s’agissait d’un territoire de la couronne espagnole, Christophe Colomb nomma l’île Hispaniola ou Hispaniola, rencontra les indigènes, qui étaient des Taïnos, les appela « Indiens » et passa avec eux son premier Noël dans le Nouveau Monde.

Si l’exploitation des gisements d’or et la production de sucre ont d’abord enthousiasmé les colonisateurs, la découverte d’énormes richesses sur le continent américain a fait baisser l’intérêt pour Hispaniola, en particulier pour la partie occidentale de l’île.

Les boucaniers anglais, hollandais et français se disputent ce que les Taïnos appelaient Ayiti.
Ceux qui voyageaient sous le drapeau de Louis XIV, le « Roi Soleil » français, ont progressivement pris le contrôle de ce coin de l’île et, en 1665, la France l’a officiellement revendiqué et l’a baptisé Saint-Domingue.

Trente ans plus tard, Madrid cède officiellement un tiers d’Hispaniola à Paris.

La perle des Antilles

Les Français ont fait de Saint-Domingue l’une des colonies les plus riches du monde et la plus lucrative des Caraïbes.

En 1789, 75 % de la production mondiale de sucre provenait de Saint-Domingue, tout comme une grande partie de la richesse et de la gloire de la France.

La « perle des Antilles » produisait également du café, du tabac, du cacao, du coton et de l’indigo, et occupait la première place mondiale pour la production de chacune de ces cultures à un moment ou à un autre au cours du XVIIIe siècle.

L’énorme richesse produite par la fabuleuse colonie a été obtenue en important des dizaines de milliers d’esclaves par an et en mettant en œuvre un système d’esclavage sévère.

La révolution des gens de couleur de Saint-Domingue

L’écho de la Révolution française de 1789 atteint la riche colonie où les « gens de couleur » et les esclaves commencent à se demander comment la Déclaration des droits de l’homme s’applique à leur situation.

En 1791, un homme d’origine jamaïcaine, Boukman, devient le chef des esclaves africains d’une grande plantation à Cap-Français.

Sur le modèle de la révolution française, le 22 août de cette année-là, les esclaves détruisent les plantations et exécutent tous les Blancs vivant dans la région.

C’est la première action d’un soulèvement qui se transforme en guerre civile puis en bataille frontale contre les forces de Napoléon Bonaparte, et qui mettra 12 ans à atteindre son objectif : chasser les Français.

Le 1er janvier 1804, Haïti déclare son indépendance et Jean-Jacques Dessalines devient son premier souverain, d’abord en tant que gouverneur général, puis en tant qu’empereur Jacques Ier d’Haïti, titre qu’il se donne lui-même.

Dessalines ordonne la mise à mort de tous les Blancs.

C’est ainsi que le massacre d’Haïti a eu lieu entre le début du mois de février et la mi-avril de cette année-là, causant la mort de 3 000 à 5 000 hommes et femmes blancs de tous âges.
N’ayant pas l’intention de cacher ce qui s’est passé, Dessalines fait une déclaration officielle : « Nous avons rendu à ces véritables cannibales guerre pour guerre, crime pour crime, indignation pour indignation. Oui, j’ai sauvé mon pays, j’ai vengé l’Amérique ».

Le bilan

La longue lutte pour l’indépendance a donné aux esclaves une autonomie, mais elle a aussi détruit la plupart des plantations et des infrastructures du pays. Le coût humain est également énorme : on estime que sur les 425 000 esclaves, seuls 170 000 sont restés pour travailler à la reconstruction du nouveau pays.

La vengeance contre les Blancs, prise après la capitulation de la France, a suscité le mépris de nombreuses nations. Aucune ne reconnaît Haïti sur le plan diplomatique.

De plus, ce qui s’était passé à Saint-Domingue était le pire cauchemar de toutes les puissances qui avaient des colonies dans le voisinage, et elles ont donc laissé Haïti en « quarantaine » pour éviter la contagion.

C’est ainsi que l’inimaginable se produisit.

Le 17 avril 1825, le président haïtien Jean-Pierre Boyer signe l’ordonnance royale de Charles X.

Une voie à sens unique

L’ordonnance promettait à Haïti la reconnaissance diplomatique de la France en échange d’une réduction de 50 % des droits de douane sur les importations françaises et d’une indemnité de 150 millions de francs (environ 21 milliards de dollars d’aujourd’hui), payable en cinq versements.

Pourquoi une indemnité ?

Parce que le nouveau pays devait indemniser les planteurs français pour les biens qu’ils avaient perdus, non seulement les terres mais aussi les esclaves.

Et si le gouvernement haïtien ne signait pas l’accord, le pays resterait non seulement isolé diplomatiquement, mais serait bloqué par une flottille de navires de guerre français déjà au large des côtes haïtiennes.

Ces 150 millions de francs-or équivalent au revenu annuel du gouvernement haïtien multiplié par 10. Il n’est donc pas surprenant que, lorsqu’il s’agit d’effectuer le premier paiement, Haïti doive emprunter.

La France n’y voit aucun inconvénient, à condition que l’emprunt soit contracté auprès d’une banque française.

La dette de l’indépendance

C’est ainsi que commença officiellement ce que l’on appelle la dette de l’indépendance.

Une banque française a prêté à Haïti 30 millions de francs – le montant de la première tranche due – et a déduit automatiquement 6 millions de francs pour les commissions.

Avec ce qui restait, soit 24 millions de francs, Haïti a commencé à payer des réparations à la France, c’est-à-dire que l’argent est passé directement des coffres de la banque française au Trésor français.

À ce moment précis, Haïti doit 30 millions de francs à la banque française et 6 millions de francs de plus en dette totale envers la France qu’avant le premier paiement.

C’est une spirale sans fin pour rembourser une dette énorme qui, même réduite de moitié en 1830, est trop élevée pour le pays caribéen.

Il a dû emprunter des sommes considérables auprès de banques américaines, françaises et allemandes à des taux d’intérêt exorbitants, ce qui l’a contraint à consacrer la majeure partie de son budget national aux remboursements.

Finalement, en 1947, Haïti a fini d’indemniser les propriétaires de plantations de la colonie française qui était autrefois la perle des Antilles. Il aura fallu 122 ans pour rembourser la dette de l’indépendance.

source : BBC News Mundo

Tabarre | La zone d’entrée de l’ambassade des États-Unis plongée dans le black-out suite à l’attaque de la centrale électrique et des sous-stations par des vandales

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Des régions d’Haïti – y compris une zone située à l’extérieur de l’ambassade des États-Unis – sont maintenant plongées dans l’obscurité à la suite d’attaques de vandales contre une centrale électrique et quatre sous-stations électriques à Port-au-Prince, a déclaré la compagnie nationale d’électricité du pays.

Électricité D’Haïti (EDH), compagnie d’Etat en faillite, a déclaré dans un communiqué sur X que « plusieurs locaux de la compagnie ont été sabotés », que de nombreux matériels ont été endommagés et que des documents ont été détruits « lors des derniers actes de vandalisme perpétrés ces dernières semaines ».

« Ces actes de vol et de sabotage ne font qu’aggraver la situation financière et technique de l’entreprise », ajoute le communiqué, notant que quatre sous-stations électriques et la centrale électrique de Varreux à Port-au-Prince ont été « détruites et rendues complètement dysfonctionnelles », coupant l’électricité à des dizaines de zones, y compris « l’entrée de l’ambassade des États-Unis » et un hôpital local.

« Des documents importants, des installations électriques, des câbles, des onduleurs, des batteries ainsi que des ordinateurs et du matériel de bureau ont été emportés par ces voyous », a également indiqué l’EDH.

Les autorités s’efforcent de rétablir l’électricité dans les zones touchées.

US Marine Anti-Terrorism sur place en Haïti, selon des responsables

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Une unité spécialisée des Marines dans la lutte contre le terrorisme est sur le terrain en Haïti depuis jeudi pour aider à protéger l’ambassade américaine et éventuellement évacuer le personnel, a déclaré le Commandement Sud des États-Unis à Fox News.

Ce fait nouveau intervient alors que le commandant de l’U.S. Southern Command, le général Laura Richardson, a déclaré à la commission des forces armées du Sénat lors d’une audition ce matin que l’U.S. SOUTHCOM était prêt à mener une opération d’évacuation du personnel américain en Haïti si cela s’avérait nécessaire.

« Nous sommes prêts à tout moment à faire face à n’importe quel type de crise », a déclaré le général Richardson, ajoutant que « nous avons mis en place toutes les mesures nécessaires (…) pour que tous les plans soient activés ».

Une quinzaine de corps sans vie retrouvés dans la banlieue de Port-au-Prince sur fond de violence « programmée » des gangs.

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Quatorze corps ont été retrouvés lundi dans une banlieue de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, après une attaque par des membres de gangs qui ravagent le pays depuis des semaines, a rapporté un correspondant de l’AFP.

Des habitants ont déclaré à l’AFP qu’ils ne connaissaient pas les circonstances des décès, mais que la banlieue aisée de Pétion-Ville était attaquée par des criminels armés depuis le début de la journée de lundi.

Des témoins ont déclaré que des membres de gangs avaient attaqué une banque, une station-service et des maisons dans la zone.

Depuis deux semaines, Haïti est en proie à un soulèvement de groupes bien armés qui affirment vouloir renverser le Premier ministre du gouvernement de doublure Ariel Henry.

La semaine dernière, M. Henry a accepté de se retirer pour permettre la formation d’un gouvernement intérimaire, sous la pression des pays voisins des Caraïbes et des États-Unis.

L’UNICEF, l’agence des Nations Unies pour l’enfance, a dressé un bilan désastreux de la situation en Haïti, déclarant dimanche qu’il s’agissait d’une « scène digne de Mad Max » et avertissant que les gens souffraient de « famine et de malnutrition », les groupes d’aide n’étant pas en mesure d’accéder à la population.

Notons toutefois que l’Unicef et aucune autre organisation internationale en mission en Haïti ne se sont jamais prononcées sur l’incapacité d’Ariel Henry à diriger le pays, alors qu’il a toujours été dénoncé pour sa connivence avec les gangs criminels en « mission spéciale ».