Port-au-Prince, 29 juillet 2024 —
Haïti : De la terreur des Tontons Macoutes aux gangs fédérés par le régime PHTK-Tèt Kale
Chaque époque a son symbole de terreur en Haïti. Les Tontons Macoutes, formés le 29 juillet 1958 et éradiqués le 7 février 1986, imposaient la paix par la peur. Aujourd’hui, sous le régime PHTK-Tèt Kale néo-duvaliériste, ce sont les gangs fédérés qui régissent la vie en société. Tolérés, tout comme les « kokorat » sous le régime Lavalas, ces gangs, bien que non « institutionnalisés » comme les Tontons Macoutes, cherchent activement à obtenir l’impunité en fin de mission.
Aujourd’hui marque le 66e anniversaire de la création des Volontaires de la Sécurité Nationale (VSN), mieux connus sous le nom de Tontons Macoutes, une milice redoutable instaurée par François Duvalier pour asseoir son pouvoir et semer la terreur en Haïti.
François Duvalier, arrivé au pouvoir en 1957 grâce à des élections truquées et soutenu par l’armée sous l’influence des États-Unis, a fondé les Tontons Macoutes le 29 juillet 1958. Cette milice, fer de lance de sa dictature, est tristement célèbre pour ses exactions : arrestations arbitraires, tortures, viols, disparitions et assassinats, perpétrés en toute impunité jusqu’à la chute du régime Duvalier le 7 février 1986.
Les Tontons Macoutes, dépendant directement du président, exerçaient des fonctions de police en ville et à la campagne, surveillant également les côtes et les frontières aux côtés des forces armées régulières, conformément aux articles 2 et 5 de l’arrêté du 7 novembre 1961. Cette milice personnelle servait également à contrôler l’armée et à prévenir tout coup d’État.
Recrutés parmi toutes les couches de la société haïtienne — bourgeoisie, classe moyenne, masses défavorisées — les membres des Tontons Macoutes ne recevaient pas de salaire, créant une atmosphère de méfiance et de délation généralisée. La peur s’installait dans les cœurs et les esprits, chacun surveillant son voisin pour rester dans les bonnes grâces du régime.
Après la chute de Jean-Claude Duvalier en 1986, et en l’absence d’un système judiciaire fonctionnel, de nombreux Tontons Macoutes ont été victimes de la violence du déchoukage et du supplice du collier. Le pays a également connu des scènes de pillage, marquant la fin brutale d’une ère de terreur.
Pour ne pas oublier : Les Tontons Macoutes, symboles d’une terreur d’État, continuent de hanter la mémoire collective haïtienne.