Techno | Fin du moteur thermique en 2035 : l’Allemagne cherche à repousser la date butoir

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  • L’Allemagne s’oppose finalement au vote pour interdire officiellement les voitures thermiques (essence et diesel) à compter de 2035.
  • Le pays, dépendant de son industrie automobile, s’inquiète des effets sur le secteur, et le flou qui subsiste autour des carburants synthétiques (e-Fuel).
  • Certains constructeurs aimeraient a minima un sursis supplémentaire ce qui repousserait l’interdication des voitures polluantes à l’horizon 2040.

Samedi 11 mars 2023 ((rezonodwes.com))–C’est donc 100%, et pas 90% de baisse des émissions de CO2 des voitures et camionnettes neuves qui prendront effet sur le Vieux Continent dès 2035, écrit Automobile Magazine, dans un texte publié l’année dernière rapportant le voté des eurodéputés.

« Les eurodéputés ont tranché ce mercredi 8 juin 2022, faisant de cette date un jour historique. L’interdiction des véhicules thermiques a ainsi été adoptée hier par le Parlement européen a une majorité de 339 voix, sur 612 votants (249 voix contre, 24 abstentions, 93 députés n’ayant pas pris part au vote) à la date proposée par la Commission européenne« .

Après des mois de négociation, et alors que l’on pensait l’Allemagne acquise à la transition du secteur automobile vers les énergies électriques et renouvelables, le pays prend une décision surprise en s’opposant au vote censé officialiser l’interdiction des ventes de voitures thermiques neuves sur le territoire de l’Union Européenne dès 2035, commente pour sa part Presse-Citron.

De fait, toutes les grandes étapes vers l’officialisation de cette interdiction avaient déjà été franchies ces derniers mois, précise-t-elle, ajoutant qu’il « ne restait plus que le vote final en mars pour lui donner force de Loi sur tout le territoire de l’UE. L’Allemagne, où restent localisés parmi les plus grands groupes automobiles du continent, a visiblement été sensible à certains arguments de l’industrie« .

L’Allemagne va-t-elle faire capoter l’interdiction des voitures polluantes à l’horizon 2035 ?

Est critiqué notamment le fait que le flou réside autour des carburants synthétiques – un sujet auquel croient certains fabricants automobiles comme Porsche, Ferrari ou plus récemment le groupe Volkswagen (Olivier Blume qui portait le sujet chez Porsche vient d’en prendre la direction…).

Les carburants synthétiques dont il est question permettraient de prolonger un peu l’intérêt des moteurs thermiques. Pour produire ce type de carburant, il faut en effet capter du CO2 (dans l’atmosphère) et ajouter de l’énergie (électricité) – ce qui peut effectivement si cela est fait dans les règles de l’art déboucher sur une somme à 0 émissions carbonnées.

Les critiques sont toutefois nombreuses. D’un côté, passer aux e-fuel peut donner en apparence plus de temps à certains constructeurs pour achever l’électrification. Le sujet peut également remiser l’électrification à beaucoup plus tard. Ou occasionner un risque que certains de ces carburants soient en fait issus de sources non renouvelables…

Par ailleurs, tout comme l’hydogène, les e-Fuels sont frappés par un handicap : de facto, il s’agit de stocker de l’électricité sous une autre forme, puisque ces carburants nécessitent de l’énergie pour transformer le CO2 capturé en carburant. Ce qui signifie donc de nombreuses pertes énergétiques – et donne un clair avantage comparatif aux véhicules électrique sur batterie en terme d’efficience globale.

Malgré les doutes de l’Allemagne, le texte a encore des chances de passer dans les conditions actuelles. D’abord, tous les constructeurs automobiles allemands ne sont sont pas au diapason sur le e-Fuel et l’électrification. Audi, par exemple, a déjà dit son intention d’achever son électrification d’ici 2033, soit deux ans avant la date butoir prévue par le texte.

Dans un communiqué, le contructeur souligne d’ailleurs : “Audi a pris une décision claire : nous souhaitons achever la transition des moteurs à combustion [vers l’électrique] en 2033 car les véhicules électriques à batterie sont la méthode la plus efficiente pour la mobilité individuelle”.

Les discussions se poursuivent d’ailleurs au plus haut niveau pour tenter d’infléchir la position allemande et maintenir l’horizon 2035 initial. La présidente de la Commission Ursula von der Leyen devrait d’ailleurs participer à une réunion du cabinet dans le courant de la semaine pour trouver un accord sur le sujet.

sources combinées

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