Haiti : Des dizaines de familles de rapatriés dans une lamentable situation!

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par GARR

La situation des familles migrantes résidant dans les sites d’hébergement « Maletchipe et Parcs Cadeau I et II », à Anse-à-Pitres (Sud-est) est très préoccupante. 55 de ces familles dont 15 à Maletchipe et 40 aux Parcs cadeau I et II ont déclaré n’avoir pas été touchées par le programme de relocalisation exécuté par l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM) en 2016. Car,  elles  n’ont pas eu l’occasion de participer au recensement effectué.




A côté de ces familles non relocalisées, 30 autres bénéficiaires du programme qui visait plus de 500 familles, sont de retour depuis plusieurs mois dans les sites. Ils disent être obligées d’occuper à nouveau les sites parce qu’ils n’ont pas les moyens financiers pour renouveler le contrat de bail à loyer.

Rappelons que la majorité de ces familles migrantes avaient fui les menaces dont elles étaient l’objet en République Dominicaine de la part des militaires et civils dominicains avant la fin du Plan National de Régularisation des Etrangers (PNRE) en juin 2015.

28 femmes allaitantes dont 15 au Parc Cadeau II, 10 au Parc Cadeau I et 3 au site de  Maletchipe ont été dénombrées. 8 femmes enceintes résident également aux sites d’hébergement de Parc cadeau I et II dans des conditions infrahumaines. Les abris que ces familles utilisent pour dormir sont fabriqués en paille et en carton. Ils peuvent uniquement parer du soleil et non de fortes pluies, a observé le GARR lors d’une visite effectuée en mai 2017.

Ces femmes enceintes et allaitantes disent vivre aux dépens de leurs maris qui, selon elles, sont des travailleurs transfrontaliers.

«Les autorités haïtiennes ne font aucun cas de nous ici dans les sites. Il n’y a que le GARR à continuer de nous apporter au moment opportun des kits alimentaires et hygiéniques et voire nous appuyer financièrement dans le commerce.», ont expliqué plusieurs d’entre elles.




Par ailleurs, elles se sont montrées très préoccupées par la saison cyclonique qui commence depuis le 1er juin 2017 et qui, selon elles, pourrait aggraver leur situation. Car, à n’importe quel moment, de gros vents et de fortes inondations peuvent survenir.

«Nous nous rappelons que beaucoup d’entre  nous avaient été victimes de l’épidémie du choléra en 2015 en raison des fortes pluies qui s’abattaient sur Anse-à-Pitres. Cette année encore nous éprouvons déjà une grande panique.», ont déclaré 2 femmes allaitantes interrogées sur place.

Ces familles abandonnées à leur sort ont indiqué qu’elles resteront dans le site d’hébergement parce qu’elles n’ont pas où aller par manque de moyens financiers leur permettant de louer une maison. Elles disent espérer une intervention urgente des  autorités haïtiennes.

Il convient de souligner que 15 décès et plus d’une soixantaine de cas d’infection au choléra avaient été enregistrés au cours des mois d’octobre et de novembre 2015 à la frontière d’Anse-à-Pitres. Les personnes ayant été les plus touchées étaient les résidentes et résidents des 5 sites d’hébergement de ladite commune frontalière dont le Parc Cadeau II.




Face aux conditions infrahumaines dans lesquelles vivent les résidents des sites d’hébergement d’Anse-à-Pitres, le GARR appelle les autorités haïtiennes à voler au secours en toute urgence de ces personnes vulnérables qui nécessitent une attention soutenue au moment de la saison pluvieuse. Ce qui permettra d’éviter de nouveaux cas de décès et d’infection au choléra dans les prochains jours.

Garr Haiti

http://www.garr-haiti.org/index.php/nouvelles/actualite/haiti-rd-relations-fr/item/1865-ha%C3%AFti-environ-85-familles-migrantes-vivent-encore-dans-des-conditions-lamentables-aux-sites-d%E2%80%99h%C3%A9bergement-maletchipe-et-parcs-cadeau-i-et-ii

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