Le système électoral, ce pilier de la démocratie, comment est-il perçu en Haiti?

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Attention! Depuis l’élection de Dessalines en tant que premier chef d’État nommé par acclamation, Haïti n’a jamais connu d’élections crédibles, libres et honnêtes jusqu’au 16 décembre 1990. Quels que soient les dires et les actions d’Ariel Henry, qui a un passé chargé et un dossier de présumé participation au magnicide du 7 juillet 2021, il est tout à fait incapable de garantir la tenue d’élections libres et crédibles. Pa pran medesinn sou pentad mawon.

C’est au centre de tabulation que se déroule le vrai scrutin en Haiti. Pierre-Louis Opont en sait davantage!

Le système électoral est un élément crucial de toute démocratie. Il permet aux citoyens de participer directement ou indirectement à la prise de décision de leur pays. En Haïti, ce mode de suffrage universel direct a été instauré pour la première fois en 1950, à la faveur de la Constitution de 1950 rédigée aux Gonaives. Depuis lors, les élections haïtiennes ont été marquées par des irrégularités et des fraudes, ce qui a entraîné une perte de confiance totale du peuple haïtien dans le processus électoral du pays où supercheries, soudoiement, crimes, bourrages d’urnes…sont les principales règles.

Dans cette analyse, nous allons nous intéresser à la perception du système électoral en Haïti, en nous basant sur une comparaison entre les élections avortées du 28 novembre 1987, l’élection pike kole de janvier 1988 et l’élection du 16 décembre 1990.

Contexte historique

Haïti a connu une histoire politique tumultueuse depuis son indépendance en 1804. Des coups d’État et des régimes autoritaires ont souvent marqué la vie politique haïtienne. En 1986, le dictateur Jean-Claude Duvalier a été renversé après 29 ans de règne. Cette période de transition a été marquée par des mouvements de protestation et des affrontements violents entre différentes factions politiques. Les élections de 1987 étaient censées être le premier pas vers une transition démocratique réussie.

Perception du système électoral en Haïti :

La perception du mode de scrutin en Haïti est fortement marquée et aujourd’hui encore par un manque de confiance envers les autorités électorales et le processus électoral en général. Les citoyens haïtiens ont souvent considéré que les élections étaient truquées et que les résultats étaient manipulés en faveur du parti au pouvoir.

Cette perception a été renforcée par les événements qui ont suivi les joutes électorales de 1987 avortées dans le bain de sang et de 1988 au résultat programmé à l’avance par l’armée en faveur des Manigat.

En effet, rappelons que les élections de novembre 1987 ont été avortées après que des groupes armés eurent ouvert le feu sur des paisibles votants qui s’étaient rendus tôt aux urnes pour permettre au pays de se frayer un passage vers la démocratie. protestaient contre les fraudes électorales. Quant aux élections de janvier 1988, organisées pour remplacer les élections avortées, elle ont également été marquées par de graves irrégularités et des fraudes massives.

Comparaison entre les scrutins de 1987, 1988 et 1990 :

L’élection de décembre 1990 a été considérée comme un tournant dans l’histoire politique d’Haïti. En effet, ces élections ont été tenues dans un contexte de transition démocratique et de libéralisation politique qui furent de courte durée. Elles ont été organisées par un gouvernement provisoire qui avait été mis en place après la chute du Général Prosper Avril, encadré de son super ministre Anthony Virgine Saint-Pierre ayant refait surface aujourd’hui auprès de Mirlande Manigat.

Contrairement aux deux élections précédentes, l’une avortée et l’autre, une sélection organisée entre copains-coquins, le processus électoral de 1990 a été considéré comme libre et équitable. Les résultats ont été acceptés par la majorité des partis politiques, y compris les forces armées d’Haiti asservies quoique des contre-ordres allaient être exécutés moins d’un an plus tard. Jean-Bertrand Aristide, un prêtre catholique qui avait été un ardent défenseur des droits de l’homme et de la justice sociale, a remporté les élections avec une large majorité. Malheureusement, trop entêté et orgueilleux, n’a pas su tracer la vraie voie à la démocratie et à l’épanouissemnet du peuple haïtien.

L’élection de 1990 a été un tournant dans l’histoire politique d’Haïti. Elle a été considérée comme libre et équitable, ce qui a renforcé la confiance des citoyens haïtiens dans le processus électoral. Bien que des problèmes subsistent encore aujourd’hui, notamment en ce qui concerne la transparence et l’impartialité du processus.

Il est tentant de se persuader que des voeux pieux suffiront à transformer un gouvernement illégal et illégitime comme celui de Ariel Henry en une entité capable de réaliser de bonnes actions en Haïti. Malheureusement, la réalité est bien différente.

Un gouvernement qui a accédé au pouvoir par un simple tweet ne dispose pas des fondements nécessaires pour exercer ses fonctions de manière efficace et juste. Nous devons travailler ensemble pour rétablir un gouvernement légitime qui puisse travailler pour le bien commun et améliorer les conditions de vie de tous les citoyens. Cela ne sera pas facile, mais c’est notre devoir en tant que membres responsables de la société.

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