Le régime « autoritaire » d’Ariel Henry, selon le classement 2022 de Democracy Indice, pourrait-il organiser des élections « crédibles » en Haiti?

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Une élection crédible nécessite la participation libre et équitable de tous les partis politiques représentatifs et structurés, ainsi que la transparence et l’intégrité du processus électoral.

Dimanche 5 février 2023 ((rezonodwes.com))-Le mois de janvier a été difficile pour le gouvernement de facto du Dr. Ariel Henry, qui a obtenu de mauvaises notes en matière de gouvernance. Les indices de corruption, l’inefficacité administrative et la mauvaise gestion des finances publiques, tout au long de l’année écoulée, ont été largement mis en lumière dans plusieurs rapports publiés par des institutions internationales. Cela a entraîné une perte de confiance totale envers les autorités en place qui claironnent à longueur de journée, pour plaire la galerie, vouloir réaliser des élections « honnêtes et crédibles » en 2023.

Toutefois, avec un faible score de 2,81 sur 10 obtenu dans le classement mondial de l' »Indice de Démocratie 2022″ établi par The Economist Unit, le régime PHTK3 présidé par le Dr. Ariel Henry depuis aout 2021, relégué au rang de « gouvernement autoritaire », arriverait-il à conduire le pays à bon port tout en se démarquant des violations flagrantes de la Constitution et des lois du pays?

Un régime autoritaire du genre de celui-ci soutenu sans réserve par la communauté internationale en Haiti, nonobstant le rejet mille fois exprimé par la majorité des Haïtiens, a-t-il intérêt à travailler pour le bien-être de son peuple en commençant par lui permettre de choisir un leader patriote honnête et éclairé?

L’organisation d’élections crédibles sous un régime autoritaire est un sujet de débat complexe. Le gouvernement « corrompu » d’Ariel Henry – selon le rapport de Transparency International – qui a encore la voix au chapitre dans les tribunes internationales, peut organiser des élections soi-disant « crédibles » en utilisant plusieurs tactiques, au regard de cette analyse.

Tout d’abord, il doit parvenir à contrôler les médias pour influencer l’opinion publique en faveur du parti Tèt Kale-PHTK/SDP-Fusion au pouvoir, comme c’est le cas actuel avec de faux sondages sur « pour ou contre l’envoi d’une force d’occupation en Haïti » qui vient tout juste de célébrer ses 219 ans de l’indépendance. De plus, le régime de facto peut restreindre la participation d’autres partis politiques – les grands ténors – en limitant leur accès aux moyens de campagne ou en les empêchant de faire campagne librement. La coalition au pouvoir pourrait également avec l’aide des gangs G9 et alliés qui ceinturent la Capitale, poursuivre la violence aveugle ou la répression pour dissuader les citoyens de soutenir d’autres partis politiques. Enfin, il peut manipuler les résultats électoraux en ajustant les votes ou en faisant disparaître des bulletins de vote au Centre de Tabulation où se joue réellement le scrutin à la fin de la journée.

En outre, dans un régime autoritaire, l’indépendance de la commission électorale peut être compromise, ce qui peut également entraver la crédibilité des élections. Les observateurs internationaux et les citoyens peuvent également avoir peu de confiance en un processus électoral sous la surveillance étroite du régime autoritaire parrainé par des institutions internationales fermant leurs yeux sur certaines exactions.

Cependant, il est important de noter que de telles tactiques sont loin de garantir une élection crédible. Au contraire, elles peuvent susciter la méfiance et le scepticisme de la population à l’égard du processus électoral et remettre en question la légitimité du gouvernement issu de ces élections.

En conséquence, il est peu probable qu’un régime autoritaire puisse organiser des élections crédibles inspirant confiance aux électeurs. Pour que les élections soient considérées comme crédibles, elles doivent être organisées de manière transparente et impartiale, avec des garanties pour la liberté de choix des citoyens et l’intégrité du processus électoral.

En conclusion, pour que les élections éventuellement à venir en Haïti, sous l’égide d’un gouvernement légitime se démarquant des dictats des oligarques, des gangs et de leurs patrons, soient considérées comme crédibles et inspirent confiance aux électeurs, il est nécessaire d’avoir une structure politique stable et démocratique. Les régimes autoritaires ne peuvent pas garantir ces conditions, car ils sont souvent associés à la corruption, à la discrimination et à la restriction de la liberté d’expression.

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