Edito de Haïti-Observateur: Suite aux derniers événements, Ariel Henry doit partir !

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78 policiers assassinés depuis l’arrivée au pouvoir, le 20 juillet 2021, d’Ariel Henry

CORE Group et alliés, les jeux sont faits!

À la suite de l’assassinat de cinq policiers, pris dans une embuscade par des bandits armés non loin de Pétion-Ville, suivi de la tuerie de sept autres, à Liancourt, dans le département de l’Artibonite, il paraît clair que la Police nationale est devenue la cible privilégiée des malfrats. Après avoir tourné leurs ressources criminelles sur la population, ces derniers virent leurs armes sur la principale institution sur laquelle le pays dépend pour les éliminer définitivement. Quand le Premier ministre Ariel Henry, bien que de facto, mais assume le rôle de numéro 1 de l’institution policière, banalise les crimes perpétrés contre ses membres, il ne peut continuer à porter les deux chapeaux qui lui ont été attribués par la communauté internationale se substituant (de quel droit ?) au peuple haïtien.

Nous avons déjà toute une série de griefs contre le chirurgien politicien placé aux commandes du pays, depuis déjà plus de dix-huit mois : incompétence politique, incapacité à diriger le pays, la montée de l’insécurité, complicité avec les gangs armés, corruption endémique, pour ne citer que ceux-là. Considérant la manière dont il a géré le dossier des policiers, abandonnés à la merci de criminels perpétrant impunément sur eux leur forfait, le moment est venu d’effectuer un changement de personnel, à la primature. De toute évidence, le pays doit se donner d’autres moyens d’arriver à cette fin, les formules offertes par la Constitution pour aboutir à ce changement ayant été ignorées, car les acteurs présents sur l’échiquier renvoient celles-ci aux calendres grecques.

Comme on dit en créole, plenyen yanm nan, men plenyen bit la tou (l’igname idéale dépend de la plantule enfouie assez profondément dans une terre bien dégagée). Ainsi, les méfaits reprochés au Dr Henry s’adressent aussi à ses patrons de la communauté internationale ayant fait choix de lui pour cette fonction, et qui n’ont jamais cessé de l’appuyer. Dans le même ordre d’idées, les critiques formulées contre la hiérarchie policière, individuellement le directeur général de l’institution, concerne le Premier ministre de facto, qui a fait choix de Frantz Elbé pour assurer le leadership de la PNH.

Faut-il embrasser la théorie accréditée dans plusieurs secteurs faisant croire que la destruction de la Police nationale entre dans le cadre d’un projet dont l’exécution est confiée aux régimes PHTKistes, tour à tour dirigés par Michel Joseph Martelly, Jovenel Moïse, présidents de la République, ainsi qu’Ariel Henry portant les deux chapeaux de la présidence et du Premier ministre ? La réponse est plus qu’évidente, puisqu’ils ont tous bénéficié d’un mandat qui leur a été octroyé par le CORE Groupe et le Bureau intégré des Nations Unies (BINUH), à la remorque de Washington. Dans la mesure où la Police haïtienne a pour mission de protéger le pays, tout acte d’assassinat causé sur la personne d’un de ses membres exprime la volonté d’ éliminer l’institution.

Le bilan de policiers tués, au cours des cinq dernières années, constitue un témoignage éloquent de cette volonté, qui n’a nullement impressionné les diplomates étrangers, surtout ceux des pays qui se présentent comme des bastions de la démocratie. Alors que ces derniers connaissent tous les cris lâchés, à quelque coin que ce soit, dans le pays, car ayant déployé leurs espions, bien rémunérés, sur tout le territoire du pays. Donc, pas question de prétendre ignorer l’évolution de cette campagne criminelle contre la PNH. Pourtant, les diplomates de ce syndicat d’ambassadeurs de l’occident, à Port-au-Prince, dit de CORE Group, ont choisi de l’ignorer.

En effet, commençons avec le rapport du « Centre d’analyse et de recherche sur les droits de l’homme », qui relève ceci : « 14 policiers sont assassinés en 2018, 39 en 2019, 29 en 2020, 31 en 2021 et 54 en 2022 ».

À son tour, présent à tout instant pour dénoncer les violateurs des droits humains, dans le pays, le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) ayant pour directeur exécutif Pierre Espérance, fait état de 78 policiers assassinés depuis l’arrivée au pouvoir, le 20 juillet 2021, d’Ariel Henry.

En clair, cette campagne anti-PNH s’est intensifiée, cette année, puisque plus d’une vingtaine d’agents sont tombés victimes de gangs armés affichant encore plus d’audace et d’assurance dans leurs actions criminelles.

Il faut également attirer l’attention sur d’autres déboires de la PNH, notamment l’incendie samedi soir, 28 janvier, du commissariat de Police de Pernier, commune de Pétion-Ville, par le gang de Kraze Baryè (Détruire les barrières), dirigé par Vitelhomme Innocent, avant qu’il ne soit rasé par ces mêmes bandits, revenus sur les lieux, le lendemain, avec des bulldozers. À Liancourt, dans l’Artibonite, théâtre du massacre des sept policiers ayant mis la presque totalité des policiers en colère, au point de déclencher une rébellion nationale, le sous-commissariat a été abandonné par sa garnison. Celle-ci a quitté ces installations tout en exprimant son intention d’y retourner quand les autorités compétentes auront mis les troupes en mesure, non seulement de se défendre, mais encore, et surtout, d’as-surer la protection de la population.

Par ailleurs, pour cause de manque de moyens de se défendre contre les malfrats, au moins une dizaine de sous commissariats, à travers le pays, ont été abandonnés, à la cloche de bois, depuis des mois, un autre volet dans la campagne anti-PNH et l’installation permanente de l’insécurité.

Comment expliquer une situation aussi grave, sans que la communauté internationale, par le truchement des Nations Unies, ne tire la sonnette d’alar me sur ce phénomène, qui favorise l’implantation de l’insécurité avec tant d’insolence, dans le pays? À moins que les attaques dirigées sur les policiers entrent dans la logique d’une stratégie bien définie s’exécutant normalement. Dans ce cas, on comprend mieux la stratégie que mènent les uns et les autres, dans l’octroi de moyens à la Police pour mener à bien leur campagne contre les gangs armés. Suite à ces constats, on appréhende bien la réalité selon laquelle le directeur général de la PNH se montre réticent à lancer des actions punitives décisives contre les malfrats, après leurs attaques meurtrières contre des policiers. Ainsi que la récupération des cadavres de ceux qui sont tombés victimes, afin d’empêcher que ceux-ci ne soient livrés en pâture aux chiens.

Le peuple haïtien affiche quotidiennement son intention d’en finir avec Ariel Henry, qui continue de s’accrocher au pouvoir, grâce à l’appui de la communauté internationale. Aujourd’hui, la presque totalité de l’institution policière se soulève contre lui. Voyant des membres de la PNH tombés chaque semaine, depuis quelque temps, et en série, ces derniers jours, les policiers, à travers la République, vomissent le leadership du Premier ministre de facto, par l’unique moyen qu’ils croient, désormais possible, pour se débarrasser d’une équipe incompétente et criminelle, avant qu’elle n’exécute le plan d’anéantissement de la PNH, feuille de route, apparemment à elle remise par ses patrons.

Sans l’ombre d’un doute, la Police haïtienne, au nom du peuple haïtien, entend chasser le Dr Henry de la primature. Ceux qui osent lui jeter la pierre, à cause de sa levée de boucliers, contre des criminels au pouvoir, ont la responsabilité d’en débarrasser le pays. De cette manière, ils éviteront aux policiers, justement en colère, de finaliser un acte dont la légitimité n’est pas universellement acceptée. CORE Group et alliés, les jeux sont faits!

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