par Jean Robert Bossé
Lundi 12 décembre 2022 ((rezonodwes.com))–
Durant tout le règne de Jovenel Moïse et en dépit de sa gouvernance catastrophique, caractérisée par des exécutions sommaires de manifestants, de militants politiques, de journalistes, de médecins, de femmes enceintes, de bébés dans les bras de leurs mères, du Bâtonnier Monferrier Dorval à proximité de la résidence de Jovenel Moïse, de l’étudiant Grégory Saint-Hilaire dans l’enceinte de l’École Normale Supérieure (ENS) et de kidnapping de professeurs, d’étudiants, d’élèves, de commerçants, d’avocats, de médecins, d’infirmières et de marchand(e)s de saucisses, l’Académicien Dany LAFERRIÈRE n’avait jamais souhaité prendre position.
Il était confortablement resté coincé dans son immortalité. Nous avons même cru que son immortalité à l’Académie Française lui avait enlevé son humanité et l’interdisait d’avoir une opinion politique quelconque. Et rien de tout cela ne pouvait se réaliser sans le silence complice de bon nombre de nos compatriotes, y compris Dany LAFERRIÈRE lui même. Le mépris caractérisé de certains de nos hommes et femmes de lettres à l’endroit de nos frères et sœurs qui croupissent et végètent dans la crasse et l’insécurité est manifeste. A l’exception de quelques-uns, ils n’ont jamais fait entendre leur voix à chaque fois que le pouvoir PHTK terrorise la population et pille ses ressources.
Curieusement, suite aux sanctions prises par le Canada contre certains délinquants, notamment Michel Joseph MARTELLY, il est monté au créneau pour dire que le Premier Ministre Justin TRUDEAU était allé trop vite. Si Trudeau est allé trop vite, l’immortel Dany LAFERRIÈRE est allé trop loin en voulant voler aux secours d’un voyou, d’un hors la loi (BANDI LEGAL), d’un drogué qui a pourri l’existence de toute une nation. Pire encore, il (Dany) est même allé jusqu’à se demander pourquoi le Canada n’avait-il pas pris des sanctions contre le Président Donald TRUMP, lorsqu’il avait envoyé ses partisans, armes au poing, à l’assaut du Capitole (Congrès américain) le 6 janvier 2021.
Plus loin dans cet entretien accordé à Radio Canada, Dany LAFERRIÈRE nous apprend, à nous haïtiens et haïtiennes de l’intérieur et de la Diaspora, que nous étions tous choqués du fait qu’un chef d’état étranger se permet d’appliquer des sanctions contre un ancien président d’un autre pays. Nous devons dire à Dany qu’il a été très mal informé. Personne n’a été choqué, Monsieur l’Académicien, sauf les phtkistes et ceux ou celles qui chantent à l’unisson les chansons obscènes de Sweet Micky au cours de ses soirées musicales et de débauche. Or, rappelons que lorsque le candidat Michel MARTELLY, qui se trouvait en quatrième position à l’élection présidentielle de 2011, a été plaçé en deuxième position pour être élu, par la suite, président d’Haïti, Dany LAFERRIÈRE n’avait pas dénoncé l’ingérence de cette même communauté internationale, dont fait partie le Canada.
Il a qualifié les sanctions canadiennes contre Michel MARTELLY d’acte colonisateur et cavalier de la part du Premier ministre Justin Trudeau. Pourtant, après l’assassinat de Jovenel Moïse, dans la soirée du 6 au 7 juillet 2021, le Core Group, rebaptisé de Syndicat des Ambassadeurs par la population haïtienne, à travers un tweet, a fait de Ariel Henry Premier ministre et président en cachette. Y a-t-il un acte plus colonisateur que celui-là ? Dany LAFERRIÈRE n’en a cure. Il ne s’est pas non plus exprimé contre le traitement inhumain, discriminatoire et raciste infligé aux compatriotes haïtiens en provenance du Chili et du Brésil par la Police étasunienne à la frontière américano-mexicaine.
Au lieu de prendre la défense de Michel MARTELLY, pourquoi ne se donne-t-il pas la peine de faire entendre sa voix en signe de solidarité avec nos frères et sœurs victimes de la frénésie des ultranationalistes dominicains de l’autre côté de la frontière?
Jean Robert BOSSÉ
10 décembre 2022
