Les dessous de cette parodie de paix conclue entre des gangs de Village-de-Dieu, des criminels de Grand-Ravine et des assassins de «Ti Bwa», consistent à intensifier le calvaire des usagers de la route nationale numéro 2. Selon Méhu Changeux, les bandits poursuivent en toute impunité leurs exactions : enlèvement et séquestration contre rançon, détournement de camion et paiement de droit de passage
C’est un pacte scellé entre trois caïds opérant dans l’entrée Sud de Port-au-Prince pour maintenir le statu quo. Les bandits dirigés par «Izo» (Village-de-Dieu), «Ti Lapli» (Grand-Ravine) et Chrisla (Ti Bwa) n’ont pas renoncé aux pratiques criminelles visant à assassiner, kidnapper, rançonner des usagers de Martissant et des quartiers environnants, révèle le président de l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (APCH).
Pour Méhu Changeux, cette stratégie, au gout du déjà vu, expérimentée par les hors-la-loi vise à berner l’opinion afin d’agir dans l’ombre d’une parodie de paix pour consolider des actes répréhensibles envers la population civile.
Moins de 24 heures après l’annonce d’une trêve sur les offensives armées entre les bandits de Gand-Ravine soutenus par les hommes de Village-de-Dieu contre les criminels de «Ti Bwa», les opérations d’enlèvement et séquestration contre rançon, les actes de détournement de camion de marchandises ont repris.
Selon le syndicaliste, une camionnette assurant le trajet Port-au-Prince/Carrefour et ses occupants ont été attaqués, mardi 6 décembre, avant d’être libérés après versement d’une rançon. L’entente trouvée s’inscrit également dans une dynamique de faciliter à chaque corps armé d’opérer sans contrainte, à tour de rôle.
Au regard de cet accord tacite, le gang de Village-de-Dieu, la fraction armée de Grand-Ravin et le groupe de «Ti Bwa» dispose d’un jour, chacun selon son rang, pour exiger aux chauffeurs un montant exorbitant comme droit de passage sur la route nationale numéro 2.
Sur le plan armement et exposition de fusils de grand calibre, le tableau reste inchangé. Les bandits défilent sur le long de la route en exposant leur arsenal de guerre, dans une totale impunité. Il demeure imprudent de faire foi aux annonces de paix formulées par les gangs, met en garde Méhu Changeux.
Le discours lié à une paix retrouvée résulte d’un piège tendu par les gangs afin d’attirer plus de victimes dans leurs filets. Après avoir constaté une diminution du trafic sur la route et un refus de certains usagers à fréquenter Martissant, les gangs armés s’invitent à une entente afin de multiplier leurs exactions et augmenter leur butin.
La PNH s’est abonnée au silence et le Sous-Commissariat de Martissant est déserté par les policiers renforce la suprématie des gangs armés.
Hervé Noël
vevenoel@gmail.com