Conquête spatiale, aberration ufologique d’une certaine « science »!

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Jeudi 17 novembre 2022 ((rezonodwes.com))–

L’homme contemporain, à la fois prométhéen et faustien, ne sait qu’incinérer le destin terrestre et vivre dans la tératologie d’une mégalomanie aux inepties les plus démentes, qu’enjolive le prétexte scientifique des tenants d’un certain scientisme officiel médiatisé. Quand l’axiologie nie les valeurs spirituelles et morales, les plus sublimes conquêtes technologiques et envols scientifiques seront toujours détournés voire principalement utilisés au service de la réification de l’homme par l’homme, du crime, de la cruauté de certains hommes pour dominer et massacrer leurs semblables…

Ainsi, après le nucléaire et son danger encore présent d’hécatombe planétaire, l’ère des satellites est-elle ternie par la surveillance des peuples et pays par des puissances militaires bellicistes; la percée de la cybernétique se vautre dans la fange assassine des drones sicaires; et des mythes loufoques sont concoctés pour manipuler l’imaginaire collectif! 

De Gagarine à la station spatiale, l’espace est souvent brandi pour saluer le pouvoir de la science et le génie humain. En effet, ces petites prouesses de l’espèce dans l’espace, constituent un coup de force de la science qu’est l’astronomie, qui a su apporter certaines réponses rationnelles en quantifiant, là où les astrologues ne savaient que qualifier les astres en interprétant selon les lubies de leur humeur, des « signes » émanant des corps célestes.

Pourtant, après tout ce qui a été fait pour déblayer la science de la gangue sédimentaire de certains mythes puérils infantilisants avec leurs dogmes arbitraires et leurs superstitions, aujourd’hui, des savants osent produire la science et la technologie en mythe, où elles seraient capables de tout, même de nous faire habiter de manière définitive, ailleurs que sur terre ! C’est d’ailleurs pour infantiliser les foules que le mythe en question a aménagé une place à cette énormité abrutissante, que les hommes pourraient vivre sur d’autres planètes, dans d’autres mondes que le terrestre. Des savants s’autorisent d’introniser l’imaginaire de la résidence humaine en planète étrangère afin de justifier la détérioration de la terre par les chefs des structures qui soutiennent le système économique et dont dépendent le financement des recherches et les confabulations desdits savants avec leur mythologie « scientifique ».

Aujourd’hui, une certaine idéologie dominante maniaque de l’excès et du paroxysme, de plus en plus portée vers l’extrême, se permet un nouveau fantasme : l’astromanie. Qu’est-ce que l’astromanie ? Je réponds que c’est la nouvelle forme tarée de voyeurisme pseudo scientifique qui agite ceux qui guettent partout dans l’interstellaire, la prochaine future exoplanète d’accueil pour l’homme !

En effet, l’excentricité multiforme et omniprésente se pavane partout en exposant la nudité des esprits. L’espace, parce qu’il est le ciel au-dessus de nos têtes, ne manque pas de constituer le canton de refuge, le postiche d’un enchantement subreptice et facticement scientifique pour le populo en mal d’émerveillement et de prophétie technologique au cœur d’un monde désenchanté.

Dans cette cascade de bêtises déversées au quotidien par les médias, on retrouve la promesse de faire habiter l’espèce humaine, dans les décennies à venir, sur des exoplanètes (nouvelles planètes à découvrir) ou tout simplement sur l’une de nos voisines du système solaire que des « dieux de l’astrophysique » parviendront à apprêter.

On sait déjà que Mars qui fut à un moment en vue au point que certains envisageaient d’y acheter des hectares comme futurs propriétaires, est aujourd’hui plus que jamais renouvelée comme prochain lieu d’hébergement des hommes! Dans ce ridicule entretenu par certains scientifiques, il faut éviter de voir juste de l’excentricité individuelle desdits savants mais une idéologie crapuleuse des hautes sphères de l’économie mondiale, ceux qui, pour la croissance économique pyramidale, exigent constamment de la production exponentielle, sollicitant la Terre jusqu’au bout de ses seuils de tolérance, abusant les ressources jusqu’à la dernière limite possible…

Ainsi, la vilenie de nos savants vendus, stipendiés qui n’osent expliquer au peuple, qu’à moins de transformer l’espèce humaine en une tout autre qui aurait par exemple du chlore dans ses veines plutôt que du sang, qui respirerait de l’hydrogène plutôt que de l’oxygène, qui boirait du méthane liquide plutôt que de l’eau et mangerait des roches plutôt que du pain, il n’y a pas de planète autre que notre Terre pour nous. 

Dans ce fouillis de logique fantasque, me revient la phrase de Gandhi qui disait « la vie est un mystère à vivre et non un problème à résoudre ».  Car l’homme d’aujourd’hui, après avoir transformé sa planète en déchetterie, au lieu de faire le nettoyage encore possible préfère viralement chercher à abandonner ce qu’il a rendu infect, pour aller infester un autre monde qu’il infectera.

Alors que les nouveaux mythologues de la science, forts de leur scientisme, cette idéologie de toute-puissance de la science pouvant tout, baissent éhontés leur froc et exposent la hideur de leur nudité, façonnent le mythe d’une nouvelle chance alterplanétaire à la portée d’une humanité perdue à elle-même, le système politico-économique abject, le mode de production ignoble se prévaut de leur soi disant science et prospectives cosmologiques pleines de sordides vaticinations astronomiques, pour, sans devoir rien changer, asséner à la terre et à l’environnement, ses derniers coups fatals pour la croissance industrielle et financière.

Le virus capitaliste de la production, sans état d’âme – continue donc avec la complicité crapuleuse de certains scientifiques et celle balourde des masses qui croient aux  médias – de transformer la planète bleue si belle et si vivante avant l’homme, en déchetterie sidérale, où les premiers déchets sont en fait le quarteron de charognards érigés en surhommes qui décident du mode économique.

Indigne de ce don de Dieu aux espèces vivantes végétales et animales dont les métazoaires complexes auxquels nous appartenons, l’homme du vingt et unième siècle en fouinant partout quelque trace de vie microscopique pour étayer sa thèse de la vie humaine possible à l’extérieur de la Terre, prouve que le progrès de l’homme de l’espace comparé à l’homme des cavernes, ne constitue ni amélioration des tempéraments, ni élévation des caractères. Le progrès est resté négatif. L’animalité primitive armée par la science, la technique et la technologie ne fait qu’outiller l’animal humain de moyens sans cesse accrus et perfectionnés pour s’autodétruire, dénaturer voire exterminer la vie en général.

Ce qu’il convient d’appeler la téléologie extraterrestre de l’humain, doctrine ufologique à rebours, prêchée par les scientifiques prophètes d’une vie humaine possible sur d’autres planètes, n’est en fait qu’un signe additionnel de la ravageuse crise du sens de nos sociétés. Crise qui prouve, par les singeries débiles de ses dires et thèses bêtifiantes, que notre société a atteint les confins abêtissants du délire et ne vit plus qu’aux bornes de l’imaginaire extravagant, psychédélique du vide et de la non-signification…

Comme je l’ai écrit ailleurs: « L’homme prométhéen ne meurt jamais que de ses mains et de sa liberté. La liberté anomique et agressive, liberté par la force et sans loi qu’il s’octroie, se retournera toujours contre le sens et contre lui. »

L’homme de l’espace, malgré ses mégalomanies d’avoir conquis l’interstellaire, se retrouve encore dans le dilemme de Babel: la déroute du sens et la viscérale confusion de ses dévolus avec une omnipotence appelée de ses vœux, et dont il ne mesure point les ultérieures funestes conséquences.

Du troglodyte figé aux parois de ses ombres et illusions à l’homme de l’espace suspendu au cordon de son vaisseau, les mêmes atavismes d’une espèce à l’esprit décomposé, détourné de sa vérité, corrompent tout et dénaturent le sens du progrès où pourtant l’humain voudrait identifier voire contempler la face même de son essence.   

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

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