Gangs et Conflits : À Petite-Rivière de l’Artibonite, la situation sécuritaire dégénère, les affrontements se multiplient
par Hervé Noel
Les changements opérés dans la chaine de commandement de la Police nationale d’Haïti (PNH) dans l’Artibonite ont une forte incidence sur la réalité sécuritaire dans le département. Une nette recrudescence des affrontements armés a déjà causé au moins une dizaine de morts, selon André Saint-Louis, notable à Petite-Rivière de l’Artibonite.
Lundi 18 juillet 2022 ((rezonodwes.com))–
Une séquence audiovisuelle, virale sur les réseaux sociaux, résume la barbarie perpétrée par des bandits liés à la base « Gran grif » sur des membres de la population civile. Les criminels ont exécuté à l’arme blanche et à l’aide de fusils de poing un citoyen suspecté d’appartenir à une fraction armée rivale à Savien.
La vidéo scandalise et appelle les autorités policières à intervenir de manière célère afin de dompter cette organisation criminelle qui endeuille les familles.
André Saint-Louis, notable de Petite-Rivière de l’Artibonite, qui intervenait, lundi, sur les ondes de Radio Kiskeya, indique que les conflits armés ont repris depuis une semaine. Des civils armés de « Gran grif » affrontent des membres de la population civile qui défient les criminels.
Le décompte des victimes, non exhaustif, fait état d’au moins une dizaine de morts liés aux affrontements armés. Cinq corps sans vie ont été répertoriés et des cas de citoyens portés disparus, inquiètent la communauté.
À Petite-Rivière de l’Artibonite, patelin du PM, l’insécurité qui prévaut interpelle. Pour André Saint-Louis, le pourrissement de la situation est à mettre sur le compte des décisions adoptés par les autorités du pouvoir de facto.
Cette analyse découle des changements opérés dans la chaine de commandement dans le département ayant contribué à détérioration du climat.
Le transfert de l’ancien directeur départemental de la PNH dans l’Artibonite (DDA/PNH) Jacques Ader, reconnu comme l’un des architectes dans l’élimination du puissant chef de gang Odma et le dédain affiché pour le Sous-Commissariat de Moreau, construit par Jovenel Moise, mais jusque-là inopérant ; confortent la thèse d’une insécurité planifiée, de l’avis d’André Saint-Louis.
À ce stade, le groupe criminel « Gran grif » s’est replié pour se renforcer. Des hommes de « 400 Mawozo », des bandits du groupe criminel « Izo », des assassins du gang « Kokorat san ras » ont intégré la base « Gran grif », alerte André Saint-Louis.
Hervé Noel
