L’organisation américaine « Black Alliance for Peace « condamne le renouvellement de la Mission de l’ONU en Haïti (BINUH)

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Les rues de Port-au-Prince semblent avoir retrouvé une certaine quiétude. Les gangs armés, après avoir assassiné des centaines de paisibles citoyens à Cité Soleil, ont pris une pause et Madame Helen Lalime , la représentante du Secrétaire des Nations Unies en Haïti, a réussi son pari : faire renouveler le mandat du Bureau Intégré des Nations Unies BINUH.

 Alors que des représentants de l’Accord de Montana, sur injonction du Core Group, se plaisent à négocier un partage de ce qui reste de pouvoir politique et d’avantages économiques en Haïti avec Ariel Henry , responsable par sa passivité et sa complicité de ce récent massacre à  Cité Soleil,   pour aboutir à un référendum bidon et des élections truquées, l’organisation américaine  « Black Alliance for Peace » se pose encore beaucoup de questions et condamne le renouvellement du mandat de BINUH, la mission inefficace et impopulaire de l’ONU en Haïti

Lundi 18 juillet 2022 ((rezonodwes.com))–

Le vendredi 15 juillet, le Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) a adopté à l’unanimité la résolution prorogeant le mandat du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) pour un an (jusqu’au 15 juillet 2023). Le vote a eu lieu deux jours après avoir été reporté par la République populaire de Chine, qui souhaitait des consultations supplémentaires et des ajustements importants à la résolution co-rédigée par le Mexique et les États-Unis.

Black Alliance for Peace (L’Alliance noire pour la paix) s’est félicitée de ce retard, ainsi que de plusieurs des objections au renouvellement du BINUH soulevées par la Chine et soutenues par la Fédération de Russie. En examinant les termes du renouvellement du BINUH, nous continuons de condamner la Mission des Nations Unies en Haïti comme une occupation étrangère et comme une violation de la souveraineté du peuple haïtien, comme nous l’avons souligné la semaine dernière dans notre communiqué de presse et lettre ouverte au président mexicain Andrés Manuel López Obrador, et dans nos communications avec les représentants des gouvernements chinois et russe.

Néanmoins, nous reconnaissons que les ajustements apportés à la résolution – menés par la Chine et soutenus par la Russie – représentent un pas en avant contre l’approbation souvent automatique de l’hégémonie occidentale dirigée par les États-Unis en Haïti. Ces ajustements comprenaient la priorisation de l’autorité des institutions régionales (comme la CARICOM) en partenariat avec les autorités haïtiennes sur les conseillers de police de l’ONU, ainsi que l’appel aux États pour qu’ils mettent fin au trafic d’armes et de munitions aux combattants non étatiques en Haïti. Pourtant, les ajustements suggérés par la Chine sont insuffisants parce que l’accent est mis uniquement sur la recrudescence actuelle de la violence paramilitaire, et non sur l’occupation de l’ONU elle-même.

Nous demandons à nouveau : qu’a fait la mission de l’ONU au cours de sa présence militarisée de 18 ans en Haïti, à part fomenter la douleur et la violence sur le peuple haïtien ? Pourquoi le BINUH et la représentante spéciale des Nations Unies en Haïti, Helen La Lime, jouent-ils un rôle aussi démesuré dans la politique haïtienne ? Quand les États-Unis, le Canada et la France assumeront-ils la responsabilité de leur promotion du coup d’État de 2004 contre le président démocratiquement élu d’Haïti ? Pourquoi la Mission des Nations Unies et les dirigeants occidentaux d’Haïti continuent-ils de soutenir le Premier ministre de facto non élu, le Dr Ariel Henry, et son impopulaire Pati Ayisyen Tèt Kale (PHTK) – le gouvernement de droite violent installé par l’Occident et la cause directe de la crise actuelle ? Pourquoi ne pas écouter le peuple haïtien qui appelle à la fin de l’ingérence et de l’occupation étrangères ?

Nous notons également, avec déception, la façon dont la Communauté des Caraïbes (CARICOM) s’est pliée à plusieurs reprises aux souhaits impérialistes des États-Unis et a soutenu le renouvellement complet de la Mission de l’ONU. Dans leur prochaine «délégation» en Haïti, nous encourageons la CARICOM à reconsidérer cette position et à soutenir plutôt la souveraineté noire, en travaillant pour faciliter la fin de la mission des Nations Unies en Haïti. Il ne peut y avoir de justice et d’autodétermination en Haïti sans la fin de la mission de l’ONU et le rétablissement du contrôle haïtien des affaires d’Haïti.

L’Alliance noire pour la paix appelle les organisations de la société civile et les États-nations régionaux des Amériques à surveiller la situation, à s’opposer à la poursuite de l’occupation étrangère et à soutenir la souveraineté en Haïti. Nous voulons rappeler à la CARICOM et aux dirigeants des Amériques : Les Amériques ne peuvent être libres et souveraines que si tous les pays sont libres et souverains. Nous disons non à l’occupation, oui à l’autodétermination.

Source : https://blackallianceforpeace.com/bapstatements/2022unmandaterenewal

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