Edito de Haiti-Observateur : Trop c’est trop, le gouvernement se faisant chasser par les gangs!

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Et c’est ce gouvernement qui veut introduire MONTANA dans la marre. Vinn separe ti rès la! alors que le siège du pouvoir judiciaire est occupé par des gangs armés!

Existe-il encore un ministre de la Justice en Haiti? Un doyen du tribunal civil de première instance? Un commissaire du gouvernement?

Edito de Haiti-Observateur:…Nous croyons fermement que les grands potentats de la communauté internationale, par le truchement des Nations Unies, sont responsables de l’état actuel des choses en Haïti.

New York, mardi 28 juin 2022 ((rezonodwes.com))–

Le vendredi 10 juin, comme nous l’avons déjà rapporté, le gang « 5 Secondes », dirigé par Izo, a pris le contrôle du Tribunal de première instance (TPI), logé dans l’ancien quartier chic du Bicentenaire, au bord de la mer, à Port-au-Prince, ci-devant siège de l’ambassade américaine, avant qu’elle ne soit transférée, en 2008, à Tabarre, banlieue de la capitale haïtienne, désormais également sous la menace des gangs.

Une semaine s’est à peine écoulée, depuis que, le jeudi 16 juin, des gangs ont pris le contrôle de l’Autorité portuaire nationale, connue sous son acronyme APN, tuant une personne et blessant deux autres au passage. La semaine précédente, lors de l’opération lancée contre le TPI, les juges, le personnel de l’institution, les avocats et d’autres personnes ont été évacués en toute sécurité. Cependant, les envahisseurs y sont restés, pendant toute une semaine, emportant le meuble dont des pièces étaient mises en vente au Champ de Mars, à proximité du Palais national. Par ailleurs, des documents légaux et judiciaires ainsi que des papiers importants ont été enlevés, dont certains brûlés publiquement.

Voilà deux actions des plus spectaculaires menées par les malfrats durant deux semaines consécutives. Au point que d’aucuns disent s’attendre à ce qu’ ils dirigent leur prochaine action contre le Palais national. Car des personnes y travaillent toujours, en dépit de l’absence d’un président depuis le 7 juillet de l’année dernière, date à laquelle le chef d’État de facto, Jovenel Moïse, a été assassiné. Il était victime d’un assassinat brutal, dans la chambre à coucher de sa résidence, hautement sécurisée, à Pèlerin 5, dans les hauteurs de Pétion-Ville, banlieue élégante de Port-au-Prince.

En l’état actuel des choses, les gangs pourraient même tenter de déloger le Premier ministre de son bureau, à moins que soit conclu un accord visant à donner l’apparence d’un gouvernement fonctionnant régulièrement. Cela est loin d’être farfelu, d’autant plus qu’ on pense que les gangs armés sont de mèche avec le Premier ministre.

Dans la mesure où les criminels contrôlent désormais une grande partie du territoire national, notamment les régions avoisinant la capitale, la République d’Haïti n’existe plus. Par exemple, tel que souvent signalé dans ces colonnes, depuis le 1er juin 2021, les gangs se sont établis à Martissant, banlieue sud de Port-au-Prince, porte d’entrée des régions du Grand Sud d’Haïti accessibles par la Route nationale numéro 2. Imaginez que quatre départements, comme on appelle les 10 mini-États du pays, ont été coupés de la capitale, c’est-à-dire: Sud, Sud-Est, Grand’Anse et Nip pes. De plus, trois villes du département de l’Ouest, relevant administrativement de Port-au-Prince, sont également isolées de Port-au-Prince.

Le fait par le gouvernement central, sous la direction du Premier ministre Ariel Henry, de rester indifférent à l’impératif de chasser les hors-la-loi de Mar tissant, depuis son arrivée au pouvoir, le 20 juillet 2021, a été dénoncé avec vé hémence par des voix autorisées, en Haïti. En tout dernier lieu, on soulignera le communiqué de l’Association des industries d’Haïti (ADIH). Celle-ci indique que « l’insécurité perdure et at -teint des proportions auxquelles nul ne s’attendait », tout en ajoutant « le pays est dans le gouffre ». Car les gangs opèrent en toute impunité, empêchant les citoyens de vaquer à leurs occupations, et causant souvent des pertes tragiques en vies humaines.

Le gouvernement est appelé à assumer ses « responsabilités » à l’égard d’une « population abandonnée à elle-même ». Incroyablement, le « gouvernement assiste impuissant au délabrement de toutes les instances publiques où tout est hors contrôle ». Il est impératif de « rétablir incessamment l’ordre et la sécurité dans le pays livré aux mains des bandits ».

L’ADIH attire l’attention sur la fer-meture définitive de plusieurs entre-prises pour cause d’insécurité perma-nente. Il est inquiétant de rappeler les faits suivants : « L’Administration générale des douanes (AGD) est perpétuellement en grève, paralysant le cours des activités de ses membres, des importateurs et des exportateurs » Et de dire : « À tout cela s’ajoute la Douane qui est dysfonctionnelle, menant à des raretés et produits de première nécessité, occasionnant également des pertes graves liées à l’impossibilité d’exporter la pro-duction nationale; la pénurie constante de carburant; les actes de kidnapping les vols journaliers de gangs, entre autres ». Pour conclure : « La population est arrivée à bout! »

À noter également, en ce qui concer-ne la suppression des activités commerciales et industrielles en Haïti, Gregory Brandt, président de la Chambre de commerce et d’industrie franco-haïtien-ne, avait déclaré précédemment : « Au cours de l’année fiscale 2021-2022, Haïti a perdu USD 250 millions $ en raison d’investissements haïtiens en République dominicaine ».

La situation des gangs armés, en Haïti, a été discutée lors d’une session spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU, jeudi dernier, 16 juin, au cours de laquelle Helen Ruth Meagher La Lime, la représentante spéciale, en Haïti, du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a présenté un rapport détaillé sur les événements qui se sont déroulés dans ce pays. En tant que chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), elle voulait s’assurer que les ressources nécessaires lui seraient fournies, car le mandat du BINUH est appelé à se renouveler, pour une année supplémentaire, à compter du 15 juillet.

Mme La Lime a noté « qu’une recrudescence de la violence inter-gangs a provoqué le déplacement de centaines de familles dans plusieurs quartiers pauvres de Port-au-Prince, en plus de renforcer le sentiment d’insécurité qui imprègne la société haïtienne».

Bien qu’elle ait abordé des questions autres que les problèmes causés par les gangs, la référence aux bandes criminelles est revenue comme un leitmotiv, tout au long de sa présentation. En voici un extrait : « Ces derniers mois ont été marqués par plusieurs incidents inquiétants et de graves violations des droits de l’homme perpétrés par les gangs contre les populations civiles. Entre le 1er février et le 31 mai, nombre d’agressions et de viols ».

Elle continue ainsi : « En outre, les épisodes répétés de violence des gangs ont entraîné le déplacement de seize mille personnes des quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince de Bas-Delmas, Bel-Air, Martissant, Tabarre-Issa et Toussaint Brave, dans la région métropolitaine de Port-au-Prin -ce, depuis le début de l’année ».

Elle affirme : « Il est du devoir des autorités haïtiennes de mettre fin à la violence, de protéger la population, d’assurer un libre accès humanitaire à ceux qui en ont besoin, de fournir une aide d’urgence à ceux dont la condition l’exige, notamment, en urgence aux dépla cés, en plus de tenir les auteurs de ces actes responsables de leurs cri-mes».

Considérant que le personnel onusien est officiellement déployé dans le pays depuis 1993, doté de diverses missions, soit « d’appui à la justice » et de la « stabilisation du pays », par le renforcement de la démocratie, il est déconcertant de prendre connaissance de la présentation de Mme La Lime. Surtout lorsqu’elle déclare : « Alors que les effectifs de la police nationale haïtienne ne sont toujours pas proportionnels par rapport à la taille de la population du pays, l’état d’insécurité chronique souligne clairement les limites d’une approche de la question des gangs centrée sur l’application de la loi. Il est urgent d’adopter une stratégie plus globale pour s’attaquer à ses causes sous-jacentes ».

Peut-on imaginer que ce n’est que maintenant, comme l’a souligné Mme La Lime, que « (…) l’exécutif réalise des progrès notables dans la révision et le renforcement de la législation sur la gestion des armes et des munitions qui, une fois adoptée, contribuera à réglementer l’importation, l’achat et l’utilisation des armes à feu dans le pays »? De plus, après toutes ces années passées sous supervision de l’ONU, est-ce seulement maintenant « pour assurer que l’opportunité d’un renouveau démocratique des institutions haïtiennes [aura lieu]; … que le droit de chaque Haïtien de vivre dans un environnement pai-sible et stable soit respecté »?

Nous croyons fermement que les grands potentats de la communauté internationale, par le truchement des Nations Unies, sont responsables de l’état actuel des choses en Haïti. Ils ont regardé passivement, sinon aidé sournoisement, les différents gangs qui ont prospéré en Haïti, sous leur regard, à compter des chimères de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide, à la nouvelle génération de bandits légaux mis en place par le « Bandit légal » auto-proclamé lui-même, l’ancien président Michel/ Michael Martelly, de concert avec son ancien alter-ego et ex-Premier ministre Lau rent Salvador Lamothe.

Il est donc urgent de débarrasser le pays de ces gangs. Car rien de bon ne peut être accompli en Haïti avec des criminels omniprésents, et prenant le contrôle du pays. Trop c’est trop! Prenons le taureau par les cornes. Il faut s’at taquer à ce problème ! maintenant

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