La décision du ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle du gouvernement de facto (MENFP), Nesmy Manigat de procéder, le 23 mai dernier à la réouverture de l’École nationale de la République du Pérou se relève de la pure démagogie, de l’avis du Syndicat des inspecteurs de l’Éducation nationale d’Haïti (SIENNAH). Le banditisme et la criminalité qui sévit dans le quartier de Martissant met la vie des écoliers et du corps professoral en danger.
Vendredi 10 juin 2022 ((rezonodwes.com))– À Martissant, les élèves de l’École nationale de la République du Pérou sont livrés à la boucherie, soutient le SIENNAH. Les conditions pour la réouverture de l’établissement scolaire, dysfonctionnel depuis plus de 15 mois, ne sont pas réunies, rappelle le bureau exécutif du SIENNAH.
En conférence de presse, le coordonnateur du syndicat évoque le climat délétère qui s’installe dans l’entrée Sud de Port-au-Prince, en proie au banditisme et à la criminalité.
Les familles ont pratiquement déserté la zone, les conflits entre groupes armés n’ont pas cessé, les écoles privées et d’autres institutions publiques ont fermé en raison du climat délétère, dresse le coordonnateur du SIENNAH Mibsam Jeannis.
De tels comportements jugés irresponsables, selon le syndicat, renvoie à questionner l’économie d’une telle mesure quant à l’obstination du ministre à exposer la vie du personnel scolaire.
Sans la prise en compte de la situation générale de Martissant, la décision de lancer les activités scolaires à l’École nationale de la République du Pérou, s’apparente à un « show médiatique » dans l’ultime objectif de mobiliser l’attention par la perception d’accomplir des exploits, dénonce le syndicat.
Le ministre Manigat accroché à son fameux et creux slogan « Lekòl pa ka tann » tient profit de ses actions sensationnelles de façade pour soutirer des fonds de l’international, déplore Mibsam Jeannis.
Hervé Noel
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