Il y a 174 ans, le 27 mai 1848, l’esclavage était aboli en Guadeloupe, mais pour cela, la France fait payer le prix fort à Haïti d’avoir osé emboiter le pas

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Dr. Josué Renaud de NERHO: « Au Sommet des Amériques, Dr. Ariel Henry n’ira représenter que ses principaux tuteurs, le Core Group et les oligarques haïtiens, il devrait être un véritable cynique et un sans pudeur d’aller évoquer le nom du brave peuple haïtien à Los Angeles devant tous ceux qui ont mis Haiti à genou après la rançon payée pour l’Indépendance« .

Une simple question se pose maintenant: Ariel Henry, invité au Sommet des Amériques, qu’a-t-il fait autant pour son peuple que Maduro, Diaz… n’en ont pas fait? Combien de voix a-t-il obtenu aux dernières élections? Sa politique de gouvernement, son budget ont-ils été sanctionnés par le législatif?

La Guadeloupe célèbre le 174e anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Elle est devenue effective le 27 Mai 1848, après la publication du décret d’émancipation signé par le Gouverneur Jean-François Layrle., soit exactement 40 ans après la Proclamation par Jean-Jacques Dessalines de l’Indépendance d’Haiti.

L’arrivée du texte officiel, de Paris, le 5 juin 1848, de l’abolition de l’esclavage en Guadeloupe, ne fera que confirmer un état de fait, alors que la France fait payer à Haiti le potassé et toutes les conséquences qui s’en suivent

Samedi 28 mai 2022 ((rezonodwes.com))–Haïti, après treize ans d’une bataille féroce avec les Français, a fini par écraser les soldats de Napoléon Bonaparte à la bataille de Vertieres où le général Capois La Mort s’est si bien distingué, au point que le cruel général Donatien Rochambeau a fait arrêter la bataille pour saluer la bravade de Capois La Mort. Pour l’intellectuel haïtien Jean H. Charles, dans Dissecting the Ransom! publié sur Rezo Nòdwès, le New York Times a fait un exercice monumental comparé au Projet 1619, disponible gratuitement pour la première fois aux non-abonnés en français et en créole.

La rançon que la Guadeloupe n’a pas versée en 1748 contrairement à Haiti

A la mort d’Henry Christophe, la France essaya à nouveau avec Alexandre Pétion qui fut plus conciliant à la proposition de paiement d’une dette pour la reconnaissance de l’Indépendance ; finalement à sa mort, Jean Pierre Boyer en 1825 se soumit à la pression de Charles X pour négocier une indemnité sur Haïti pour la reconnaissance de son indépendance d’une valeur de 150 millions de francs, dix fois le montant qui fut payé pour l’acquisition de la Louisiane par les Etats-Unis.

Ce montant étant supérieur au budget d’Haïti, un prêt de 30 millions de la France est organisé pour payer les deux premiers versements. Par la suite, l’indemnité a été réduite à 60 millions de francs ; il a fallu attendre 1947, sous la présidence de Dumarsais Estime, pour qu’Haïti s’acquitte enfin de sa dette. Toutefois, Haiti n’est jamais sorti de la domination de la France, membre influent du Core Group qui a refait l’histoire en 2004, ensuite en 2021, placé Dr. Ariel Henry au pouvoir par un tweet scandaleux. Celui-ci est le seul chef d’Etat auto-proclammé de la région appelé à participer en juin à Los Angeles à un sommet de dirigeants « démocratiquement élus ».

La rançon haïtienne est une obligation légale selon la loi Taubira. Tout a commencé en août 2001, lorsque l’ancienne ministre française de la Justice Christine Taubira, alors représentante de la Guyane française, a exhorté ses collègues à adopter une loi stipulant que l’esclavage était un traitement cruel et inhumain infligé à un groupe de personnes. Mon esprit juridique, écrit le professeur Jean H. Charles, (qui a étudié le droit à l’Université d’État d’Haïti et à l’Université de Tulane) m’a dit que la France s’était aventurée dans une région qu’aucune autre ancienne nation esclavagiste ne ferait.

D’autre part, le 27 mai 1848, le gouverneur de la Guadeloupe, Jean-François Layrle, proclame l’abolition de l’esclavage dans l’île alors que la France exigea à Haïti une forte rançon pour anéantir à jamais son économie et entraver son développement durable.

Une liberté octroyée, alors même que le texte de loi voté par Paris, un mois plus tôt, n’est pas encore parvenu dans la colonie. C’est que devant l’impatience des esclaves (un thème rayé dans le vocabulaire des haïtiens), le gouverneur Layrle n’a pas vraiment le choix.

Les autorités traînent des pieds

Au moment où le gouverneur Jean-François Layrle est averti par courrier de l’émancipation décrétée en Martinique, la Guadeloupe est depuis près d’un an en pleine turbulence. Les événements parisiens sont connus. Il ne fait aucun doute que les jours de l’esclavage sont comptés. 

Mais voilà, essentiellement pour des questions de gros sous, c’est-à-dire, l’indemnisation des anciens propriétaires, les débats durent…

Devant l’inéluctable, les autorités coloniales jouent la montre et font preuve d’une relative mansuétude vis-à-vis des esclaves. C’est ainsi, que l’on peut constater une augmentation importante du nombre d’affranchissements.

Les esclaves refusent d’attendre plus longtemps

Mais, pour autant, chez les esclaves, la colère monte. En mars, puis en avril, les appels au calme du gouverneur se multiplient. En gros, il confirme que la liberté va être octroyée mais qu’en attendant, il s’agit de faire preuve de patience et de soumission à ceux qui demeurent encore les maîtres. Mais, rien n’y fait…

Début mai, on évoque le rassemblement de près de 13 000 esclaves au niveau de la Rivière-Salée.
Du jamais vu en Guadeloupe.
Il n’est plus temps d’attendre.

Le gouverneur décide alors de convoquer en urgence, le 27 mai 1848, à 6 heures, le conseil privé chargé de l’assister. Un seul point est à l’ordre du jour : l’abolition immédiate de l’esclavage. Trois heures après, le vote de l’Assemblée en faveur de l’abolition est unanime. Et dans la foulée, une proclamation est rédigée. 
L’arrivée du texte officiel, de Paris, le 5 juin, ne fera que confirmer un état de fait

Le délai d’acheminement oblige, l’abolition a été décrétée le 28 mai à Saint-Martin. Quant à Saint-Barthélemy, compte tenu de ses liens avec la Suède, l’abolition de tous les esclaves y intervient le 9 octobre 1847 soit plusieurs mois avant que l’abolition ne soit prononcée à Paris.

source: France | Haiti : Dissecting the Ransom! | Rezo Nòdwès (rezonodwes.com)
Il y a 174 ans, l’esclavage était aboli en Guadeloupe – Guadeloupe la 1ère (francetvinfo.fr)

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