Affaire Jovenel Moïse : Jacques Sincère auditionné par le juge d’instruction Garry Orélien

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Sans un communiqué officiel, le juge instructeur Garry Orélien a décidé de changer d’adresse. Dorénavant, les auditions en lien à l’enquête sur l’assassinat de l’ancien Président de la République, Jovenel Moïse, se feront dans un bureau aménagé à l’École de la magistrature (EMA), à Frères.

Mercredi 8 décembre 2021 ((rezonodwes.com))–

Le juge Garry Orélien, en charge de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse, s’octroie un nouveau cadre pour poursuivre les séances d’audition. Le magistrat instructeur n’aura donc plus à se plaindre de l’insécurité au Bicentenaire et des cambriolages à répétition dans les greffes des tribunaux pour bâcler l’enquête.

De concert avec le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) et le doyen du Tribunal de première instance, Bernard Saint-Vil, un nouvel espace à été requis pour poursuivre les auditions, nous confie une source bien informée.

Mardi, avant la séance d’audition du commissaire divisionnaire, Jacques Sincère, le juge instructeur Garry Orélien, a reçu dans son carré le colombien Francisco Eladio Uribe Ochoa dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Jovenel Moïse. Le prisonnier, faute d’un témoin ou d’un avocat, n’a pu être auditionné, informe un traducteur haïtien.

Il a été reconduit dans sa cellule en attendant de remplir les formalités relatives à son cas. Le commissaire confirme s’être entretenu avec le détenu durant moins de deux heures. Il a été également question d’exploiter le profil de l’invité.

Entre-temps, le commissaire divisionnaire, Jacques Sincère, accompagné de ses avocats se concertait avant de rencontrer le juge.

Peu de temps après, menotté, il a été autorisé à franchir les portes du bureau du magistrat. À la deuxième convocation du responsable des opérations de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN), ses avocats ont sollicité du juge Orélien une décision de main levée.

L’état de santé grabataire de Jacques Sincère, les conditions de détention indignes au Pénitencier national ont été évoquées par Me Jean Miguel Fortuné pour justifier la demande.

En outre, il rappelle que le concerné a été le seul à coopérer avec les autorités policières pour pouvoir arrêter d’autres suspects après l’assassinat, ce qui démontre son innocence, clame Jean Miguel Fortuné. Confiant dans la libération de son client, l’avocat dit être en attente d’une suite favorable du Parquet dans le cadre de cette requête.

En ce mardi 7 décembre ramenant le 5ème mois depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, les lignes ont très peu bougé et l’enquête patine. Le juge Aurélien révèle avoir déjà auditionné 27 inculpés cités dans le crime et 28 prisonniers incarcérés au Pénitencier national et à la prison civile de la Croix-des-Bouquets.

D’autres suspects dont le premier ministre Ariel Henry, cité dans un rapport sur l’exécution de Jovenel Moïse, n’ont jamais été cité à comparaître. Le motif d’immunité dont jouit le chef du gouvernement de facto est souvent mis en avant.

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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