Haïti – PAM : Des repas chauds pour aider les enfants à se remettre du tremblement de terre

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Les enfants des familles touchées par le séisme massif qui a dévasté une grande partie du sud-ouest d’Haïti en août dernier reçoivent gratuitement des repas chauds à l’école dans le cadre d’une initiative du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies visant à soutenir le rétablissement des communautés les plus vulnérables du pays.

Lundi 22 novembre 2021 ((rezonodwes.com))–

Il est 11 heures du matin à l’Ecole Nationale des Filles de Dame Marie, une école située dans la petite ville de Dame Marie, sur la péninsule occidentale du sud d’Haïti. Deux cuisiniers bénévoles ont pris un peu de retard dans la préparation du repas du jour pour 307 écoliers.

Au menu, des haricots noirs, dont la cuisson est un peu plus longue que d’habitude. Les grains de blé seront ajoutés, ainsi que de l’huile végétale, des oignons de printemps et des poivrons épicés, dans deux marmites à vapeur.

Les élèves ici, filles et garçons malgré le nom de l’école, bénéficient de l’initiative d’alimentation scolaire du Programme alimentaire mondial qui vise à fournir aux enfants les plus vulnérables au moins un repas cuisiné par jour.

La directrice de l’école, Franesie Sylvestre, affirme que pour beaucoup de ces enfants, « c’est le seul repas qu’ils mangeront aujourd’hui ».

La ville de Dame Marie a été touchée par le tremblement de terre, mais l’école est restée largement indemne, à l’exception de quelques fissures dans les murs des bâtiments et d’un portail d’entrée effondré.

Impact du tremblement de terre

L’impact le plus significatif a été sur les parents de ces enfants, dont beaucoup ont perdu leurs fermes ou ont manqué la saison des semis à cause du tremblement de terre.

« Ils ne peuvent plus cultiver la nourriture », explique le directeur Sylvestre. « Ils ne peuvent donc pas nourrir leurs enfants correctement. C’est pourquoi ce programme d’alimentation scolaire est si important. Il donnera aux enfants l’énergie nécessaire pour continuer à étudier et apportera un soutien à leurs parents. À long terme, c’est une bonne chose pour notre communauté ».

Ce programme d’alimentation scolaire était en place avant le tremblement de terre qui a frappé le sud-ouest d’Haïti le 14 août, entraînant la mort de plus de 2.200 personnes ; 12.700 autres ont été blessées et des infrastructures essentielles, telles que des ponts, des routes, des hôpitaux et des écoles, ont été détruites ou endommagées.

Cette école n’est qu’une des 1.600 écoles où le PAM fournit des repas à environ 344.000 élèves. Dans la plupart des écoles, l’initiative ne se limite pas à fournir un repas aux enfants affamés.

Une approche holistique

De petites stations de lavage des mains fabriquées à partir de seaux se trouvent sur des plates-formes à l’extérieur de chaque classe. Elles ont été installées par l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, afin que les enfants acquièrent de bonnes habitudes d’hygiène, comme se laver les mains avant les repas.

L’UNICEF a également fourni des livres pour étudier le français, les mathématiques et d’autres matières, ainsi que des bureaux où les élèves peuvent étudier confortablement.

« Nous devons adopter une approche globale », explique Maguelita Varin, du PAM. « Car si les enfants ne se lavent pas les mains avant de manger, ils peuvent tomber malades. Et s’ils n’ont pas de livres, ils ne sont pas en mesure d’étudier même s’ils ont bien mangé ».

Le programme d’alimentation scolaire du PAM prévoit de s’étendre pour fournir des repas cuisinés à partir de produits locaux à près de 40.000 enfants dans 190 écoles des trois départements touchés par le séisme.

L’Organisation internationale du travail (OIT) cherche à soutenir la généralisation de la culture du fruit à pain, un aliment nutritif et polyvalent, parmi les agriculteurs de la région. On espère que le fruit à pain deviendra un ingrédient de base des repas scolaires, un développement qui, à son tour, soutiendra l’économie locale.

« Cette approche contribue à soutenir l’économie locale et encouragera les agriculteurs à cultiver davantage », déclare Maguelita. « En fin de compte, elle aidera les communautés à mieux se rétablir et à renforcer leur résilience face aux chocs futurs ».

À l’École nationale des Filles de Dame Marie, la nourriture est prête, et les élèves font la queue patiemment pour se laver les mains avant de rejoindre la file d’attente pour leur repas chaud. Pour beaucoup, c’est leur premier repas de la journée et certains ont l’air très affamés.

De retour à leur bureau, ils s’empiffrent avec enthousiasme de généreuses portions de haricots et de blé. Ils sont trop concentrés sur leur repas pour passer du temps à discuter, et les enseignants savent qu’ils seront bien nourris et concentrés sur les leçons qui suivront.  

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