Flashback – Tout savoir sur l’histoire du transport ferroviaire en Haiti débuté en 1868. En 1972, Luckner Cambronne déclara qu’ « Haiti n’avait pas besoin de chemin de fer »

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Les tap-tap sont arrivés en Haiti vers 1932 et ont « tué » le transport ferroviaire alors que ce moyen de locomotion – du 19e siècle modernisé – reste toujours en vogue dans de nombreux pays de la planète en dépit de l’évolution rapide et de la transformation de l’industrie de l’automobile.

Dimanche 14 novembre 2021 ((rezonodwes.com))–Tout d’abord, apprenez que la première ligne ferroviaire de l’île de Saint-Domingue (comprenant également la République dominicaine) fut construite en 1868. Au tout début, les chevaux furent utilisés pour tracter les wagons, mais, ce n’est qu’à partir de 1897, les locomotives à vapeur ont été utilisées.

Sur le territoire d’Haiti, actuellement l’un des rares pays au monde, à ne pas être doté d’un système de transport ferroviaire, il y avait trois lignes de chemin de fer à écartement de 1067 mm. On peut citer :

  • la Ligne Gonaïves – Ennery
  • la Ligne Cap-Haïtien – Grande-Rivière-du-Nord – jusqu’à Bahon
  • la Ligne Port-au-Prince – Saint-Marc en passant par Verrettes.

Deux d’entre elles ont été fermées en 1960 quand arriva le régime « progressiste’ et ‘nationaliste’ des Duvalier. Toutefois, il faut aussi signaler l’existence d’une ligne privée de chemin de fer en Haiti. Cette ligne dite « ligne McDonald » gérée par la Compagnie des chemins de fer du Nord, utilisait un écartement de 762 mm et avait une longueur de 121 kilomètres et fonctionna jusqu’en 1970.


Par contre, une deuxième société privée, la Compagnie des Chemins de Fer de la Plaine du Cul-de-Sac (CCFPCS), exploitait deux lignes rurales sur le même écartement de 762 mm :

  • Port-au-Prince – Léogâne : 36 km)
  • Port-au-Prince – Manneville (commune de Thomazeau) : 43 km

Au moment où presque tous les pays ont entamé la modernisation de leur système de transport en train, en 1972, durant la dictature Duvalier, le ministre des travaux publics, Luckner Cambronne déclara aux députés, lors d’une interpellation, qu’ « Haiti n’avait pas besoin de chemin de fer » et entreprit le démontage systématique de la voie entre Port-au-Prince et Saint-Marc.

Par ailleurs, le tramway fut mis en circulation dans les rues de Port-au-Prince en 1878. Ce premier réseau de type hippomobile circula jusqu’en 1888. Après un arrêt d’une dizaine d’années, il reprit du service sous la pression d’un groupe d’intellectuels appelé gadamh (gade moun ayiti). Présidé par le richissime amateur.

Le tramway fut, vers la fin du 19è siècle un moyen de déplacement pour la population haïtienne. Il existait trois lignes:

  • Ligne A : Portail Saint-Joseph au Champs de Mars
  • Ligne B : Portail Saint-Joseph au Cimetière
  • Ligne C : Champs de Mars à la Grand’Rue

En 1932, l’émergence du transport routier (mise en place de lignes de bus et du développement des taxis collectifs : les tap-tap), ainsi que le manque d’entretien et de financement furent fatals pour le tramway. Il fut donc supprimé dans la capitale. Le matériel roulant fut revendu aux exploitants agricoles situés dans les zones rurales, où il fut utilisé jusqu’en 1970.

Ainsi va l’histoire des chemins de fer en Haiti. Et on dira désormais, il fut un temps où le pays était dirigé par des visionnaires, de vrais nationalistes qui planaient au-dessus de tout intérêt individuel mesquin. Olye pou nou avanse, nou fè bak plis ke 100 tan an aryè, c’est honteux de voir aujourd’hui nos dirigeants qui n’ont aucun sens d’avoir honte.

sources combinées
Librairie du Congrès
recherches : cba


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