Destruction de Pestel | James St-Germain :  »J’avais bien longtemps le pressentiment de l’imminence de cette catastrophe »

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Mardi 7 septembre 2021 ((rezonodwes.com))–

Depuis mon retour en 2010, j’avais l’intuition que Pestel allait connaitre, un jour, une catastrophe de l’ampleur de celle du 14 août dernier et même pire. C’est une façon de dire que le séisme de magnitude 7.2 qui vient tout juste de mettre Pestel à genoux ne m’a surpris puisque j’avais rassemblé pas mal d’éléments qui indiquaient que Pestel serait un jour le théâtre d’un sévère cataclysme. Même n’étant ni Géologue ni Sismologue, ma curiosité intellectuelle m’avait prévenu que Pestel n’était pas à l’abri de séismes majeurs. Laissez-moi vous conduire dans ma réflexion et vous prendrez connaissance des prémisses de mon argumentaire. Suivez mon regard !



Premièrement, j’ai observé à Pestel plusieurs grottes et des voûtes. La plupart de ces voûtes se communiquent entre elles. Au centre-ville seulement, il existe d’au moins trois grottes et quatre (4) voûtes souterraines. Par cette observation, j’ai déduit que Pestel aurait été frappée, il fut un temps, par un séisme très puissant qui aurait eu pour conséquence la présence d’autant de cavités et de cavernes. J’ai postulé une telle hypothèse sachant que les grottes dans une zone sont en grande partie des marqueurs de failles sismiques.

Deuxièmement, il y a des pierres énormes qui s’étalent pied ferme sur terre partout au niveau de la ville. Ces pierres sont si géantes qu’on peut facilement déduire qu’elles n’ont pas été manipulées par des individus pour être déposées là où elles se trouvent dans des endroits aléatoires. Là, j’avais pensé à des éboulements de terrain résultant d’un probable passage d’un séisme sur le bourg. Ce sont autant d’indices qui indiquent que la commune aurait connu une catastrophe majeure à un moment de la durée.

Troisièmement, il y a le mythe de la Roche enchaînée. Ce mythe veut que durant l’un des tremblements de terre qui auraient touché Saint-Domingue à l’époque de la colonie, il y eût un de ces éboulements mentionnés plus haut. Les colons qui se trouvaient sur place auraient enchaîné une roche qui, après le passage d’un tel événement, représenterait un danger imminent sur l’embarcadère de la ville au pied du Fort Réfléchi. Fort Réfléchi dont il ne reste aujourd’hui que des ruines était un édifice en pierres qui avait été construit pour défendre la ville, est situé à 54m au-dessus du niveau de la mer. Si l’on tient compte d’un ensemble de pierres entrelacées sur le mont où se trouve campé cet ancien Fort du temps de la colonisation, il y a lieu de croire à un dérapage spectaculaire de pierres, à l’époque. Un mythe qui pourrait faire l’affaire de Pestel dans une perspective de tourisme de découverte si le pays était réellement organisé.



Quatrièmement, j’ai observé la présence de coquilles de mer, en haut de certains plateaux sur des hauteurs évaluées entre 100 et 200 m au-dessus de la mer. Pas une seule, mais en quantité. Comment ont-elles été amenées jusque-là ? J’ai pensé qu’un jour, un tsunami a dû couvrir une très large étendue de terre et la mer y a laissé ses coquilles avant de se retirer.

Fort de ces quatre présupposés, j’ai été très récemment informé que Pestel est parcourue par plusieurs systèmes de failles. Elle a déjà été secouée en plusieurs fois. On me parle particulièrement d’une secousse de 6.3 produite sur le système de Sélina Nord, d’une autre 6.4 sur le système de Marceline et d’une autre 5,5 sur le système de Beaumont Nord.

Parlant des systèmes de Marceline et de Beaumont, je m’explique mieux les destructions spectaculaires causées par le séisme du 14 août 2021 sur toute la ligne traversant la région Rampe jusqu’à Pestel. De toute façon, je le laisse aux spécialistes le soin de confirmer ou d’infirmer mes suppositions.

Un fait est certain : Pestel, notre fort naturel au regard de son relief, s’écroule. Elle ne pouvait pas tenir tête à la nature. Son bord de mer où se déroulait le festival de la mer est terrassé. J’ai le dépit ! Mon cœur cogne dans ma poitrine en voyant l’ampleur des dégâts. Je pleure les maisons qui me rappellent le passé de Pestel, ses différents combats historiques. Je pleure la bordure du quai qui me rappelle les fantastiques Fêtes de la mer qui ont tant fait la fierté des riverains Pestelois.



Je conclurai donc que le séisme du 14 août dernier a hélas confirmé mes pires appréhensions. À l’exception d’un tsunami tout s’est produit comme je l’ai imaginé. Des montagnes se sont effondrées bloquant pendant des jours les routes menant à Pestel, la terre s’est fendue tellement qu’elle a pu sur le passage de la faille de Rivière Glace-Pestel qu’elle a englouti tout un village dans la zone de Chantal ( Sud du pays), notre bord de mer n’est plus habitable. Le 14 Août a laissé derrière lui des dévastations à des dimensions incalculables.

Dans mon hypothèse je me disais que si le dernier grand tremblement de terre dans la zone datait plus de deux siècles, à coup sûr un autre arriverait très bientôt. Nous connaissons la suite. Je postulais aussi que Pestel est trop bien protégée par les Îles Cayemittes et son îlot situé tout juste en face de son embarcadère pour être victime d’un tsunami.

Et au regard des dégâts du séisme, il faut admettre que la reconstruction de Pestel doit interpeller une nouvelle mentalité et une nouvelle culture de construction. On est beaucoup plus conscients que de la vulnérabilité sismique et cyclonique de notre commune rendue encore extrêmement plus vulnérable par le réchauffement climatique. Les autorités ont intérêt à prendre des mesures importantes impopulaires ou pas pour sauver Pestel et les Pestelois d’une autre catastrophe. Les Pestelois se doivent de défendre du bec et des ongles et bien négocier un solide plan de reconstruction pour la commune.
À bon entendeur, salut !

James St GERMAIN @Tous droits  réservés 

 jamesstgermain19@yahoo.fr

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