Qui dirige Haïti ? Les gangs aggravent la crise et transforment le pays en une zone de guerre

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L’instabilité politique et les profonds conflits sociaux ont été des facteurs récurrents dans l’histoire d’Haïti. Une situation aggravée par la corruption institutionnalisée par le régime PHTK. En quatre ans, Haïti a eu sept premiers ministres à la tête du gouvernement, ce qui témoigne d’une instabilité politique manifeste.

Martine Moise devrait-elle compter sur les fusils de Barbekyou, un des protégés de son mari, ou les élections truquées de son CEP-Dermalog pour devenir président de doublure d’Haïti ?

Jeudi 2 septembre 2021 (rezonodwes.com))–L’assassinat du président de facto Jovenel Moïse au début du mois de juillet, la dévastation causée par le récent tremblement de terre de 7,2 degrés à la mi-août, ainsi que l’escalade de la violence des gangs à Port-au-Prince, ont aggravé la crise historique que traverse cette nation l’une des plus pauvres au monde et la plus corrompue des Caraïbes.

L’instabilité politique et les profonds conflits sociaux sont des facteurs récurrents dans l’histoire d’Haïti, exacerbés ces derniers mois par l’assassinat de Jovenel Moïse et l’incertitude quant à la manière dont la classe politique du pays organisera les élections présidentielles en vue de reprendre le contrôle du territoire avec l’établissement d’institutions publiques fortes.

L’un des phénomènes qui préoccupent le plus les habitants de ce territoire qui « n’est ni dirigé, ni réellement administré », est l’augmentation significative de la violence entre les bandes criminelles organisées qui se disputent le contrôle de nombreux quartiers de Port-au-Prince. Dans certains cas, jusqu’à jeudi matin encore, il a été signalé que les gangs exercent leur autorité sur des quartiers entiers dont ils ont chassé les habitants.

L’aide humanitaire envoyée pour faire face à l’urgence humanitaire provoquée par le récent tremblement de terre, qui a fait plus de 2 200 morts, a été entravée dans son acheminement aux personnes les plus démunies par la violence des gangs dans de nombreux quartiers de la capitale.

L’acheminement de nourriture et d’eau aux personnes touchées est devenu un défi logistique majeur en raison des attaques de véhicules sur la route par des groupes criminels. « Nous avons un problème de sécurité qui devient de plus en plus évident« , a déclaré à l’AFP Jerry Chandler, directeur de la protection civile d’Haïti. Cependant, Dr. Chandler n’a jamais ouvertement dénoncé la connivence du régime de Jovenel Moise avec les gangs armés.

La situation est particulièrement dramatique dans la zone de Martissant, l’un des quartiers les plus pauvres de Port-au-Prince, – après Cité Soleil – où il est désormais pratiquement impossible de se déplacer en toute sécurité. La zone est devenue l’une des principales zones de combat entre les gangs. Et la PNH se montre impuissante face aux groupes armés pro-pouvoir.

Alors que l’assassinat du président Moïse a aggravé la crise, les enlèvements avec demande de rançon avaient augmenté dans les mois précédant l’assassinat, reflétant l’influence croissante des bandes criminelles armées dans ce pays des Caraïbes où la Constitution est mise en veilleuse par Jovenel Moise en janvier 2020. Cette situation a été aggravée par une pauvreté chronique et des catastrophes naturelles récurrentes.

Mathias Pierre, l’ex-ministre de facto chargé des affaires électorales en Haïti jusqu’à récemment, toute honte bue, a déclaré dans des propos cités par Bloomberg qu’entre 2016 et 2020, la violence des gangs a coûté au pays environ 30 % de son produit intérieur brut, car elle a éloigné les investisseurs étrangers et généré de graves problèmes d’approvisionnement.

Un héritage d’instabilité politique

Au cours des quatre dernières années, sous le règne de PHTK, responsable en grande partie de la dilapidation des fonds de Petro Caribe, Haïti a eu sept premiers ministres à la tête du gouvernement, ce qui témoigne d’une instabilité politique manifeste. Moïse, un ancien homme d’affaires qui n’ a pas eu de succès dans son entreprise agricole électorale AgriTrans, a commencé sa carrière sur la scène politique en 2017 avec un message de reconstruction pour Haïti, ce qui s’est révélé par la suite une duperie.

Son mandat était devenu une source de confrontation politique, car Moïse a affirmé que son mandat durait jusqu’au 7 février 2022, mais ses opposants ont affirmé qu’il prenait fin le 7 février 2021, en vertu de la loi électorale de 2015 et l’article 134-2 de la Constitution.

Ce désaccord s’explique par le fait que Moïse a été élu lors d’un scrutin qui a été annulé par la suite pour cause de fraude, bien qu’il ait remporté de nouveau les élections un an plus tard. Cependant, la crise du pays s’aggrave en 2020 et conduit Moïse à gouverner autoritairement par décret, ce qui alimente la méfiance à son égard.

Entre-temps, l’actuel premier ministre de facto, Ariel Henry, a récemment promis à l’OEA que des élections seraient organisées « dès que possible ». Lors d’une session virtuelle du Conseil permanent de l’Organisation des États américains (OEA) sur Haïti, M. Henry a reconnu que la communauté internationale considère avec inquiétude l’instabilité politique « chronique » de ce pays des Caraïbes, l’un des plus pauvres au monde.

« Je m’engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour remettre mon pays sur les rails d’une démocratie fonctionnelle en organisant des élections libres et transparentes dès que possible« , a conclu Ariel Henry ne détenant aucune autorité légitime et constitutionnelle pour parler au nom des 12 millions d’ haïtiens le considérant comme usurpateur de fonction.

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