Il faut  »appeler un chat un chat » : l’haïtien Jean Willy Belfleur répond à Kemi Seba sur l’assassinat de Jovenel Moïse

3
28030

À l’attention de M. Kemi Seba, mon frère panafricaniste

par Jean Willy Belfleur

Samedi 17 juillet 2021 ((rezonodwes.com))– Le mercredi, 14 juillet 2021, j’ai écouté avec beaucoup d’attention et d’émotion votre analyse sur la chaine YouTube « Afrique libre », avec la même admiration habituelle évidemment. Par ailleurs, j’apprécie bien votre approche historique de la question de la naissance et la survivance d’Haïti et aussi l’habileté avec laquelle tu as manié la rhétorique. C’est bien séduisant, du moins, la forme. Je découvrais aussi, par la même occasion, que vous disposez d’une information assez ambigüe qui doit être élucidée pour l’histoire et pour la vérité. C’est important, pour moi de le faire. Car, je pense qu’il faut « appeler un chat, un chat ». La mort, sur quelle que forme que ce soit, ne doit pas blanchir ou innocenter un homme de ses actes de son vivant.

En ce sens-là, j’estime que vous avez droit à de plus amples informations sur « l’histoire » de M. Jovenel Moїse, mais surtout sur la vérité autour de ce personnage que certains individus intéressés prétendent comparer à Jean-Jacques Dessalines, Le Grand. Je me propose de vous aider à mettre des points sur certains « i » tout en barrant certains « t » dans votre discours sur Jovenel Moïse de 2015 à 7 juillet 2021. Car, avant cette période, il n’était qu’un illustre inconnu, un effacé. On ne sait vraiment de quoi il s’occupait avec exactitude.

Il faut dire que vous avez été assez nuancé, peut-être même trop nuancé dans vos propos en un certain sens. Tout comme, vous avez été, comme à l’accoutumée, très rigoureux et objectif. Cependant, il me parait que dans ce décryptage, votre lecture et votre compréhension sur la personne de M. Jovenel Moïse ne sont pas tout à fait exactes. Cette inexactitude est due, peut-être, à un manque d’information de première main ou bien à des informations déformées à toutes fins utiles. Bien que je n’aie pas de doute que vous êtes branché sur ce qui se passe en Haïti. Mais, il est évident que votre interprétation du personnage en question ne correspond pas à la réalité objective. Cette version existe vraiment, mais elle est factice. Elle n’existe que dans la bouche de M. Moïse, lui-même, dans la bouche de son principal chef de gang, Jimmy Chérisier, alias Barbecue et aussi dans la bouche de ses propagandistes bien rémunérés qui embellissent les faits à dessein.

*En effet, qu’est-ce qu’il faut bien rectifier pour vous et pour votre auditoire* ?

Primo :  Jovenel Moïse n’a pas été un entrepreneur agricole véritablement. Mais, il était ami de Monsieur Martelly qui voulait lui coopter à la présidence. Pour ce faire, ils ont fagoté ensemble un soi-disant projet de plantation de banane sur 1000 hectares de terre pris de force entre les mains des petits paysans qu’on a expulsés manu-militari. En réalité, ce don de terrain que son compère, Michel Martelly, lui a fait n’était qu’un simple prétexte pour faciliter le blanchiment des avoirs. En plus, ce dernier, lui a octroyé un prêt de douze millions dollars USD du trésor public par le canal d’une banque d’État qui se nomme Banque Populaire Haïtienne (BPH) pour concrétiser ce dit-projet. Suivant ce que Monsieur Moïse avait laissé entendre ce projet de banane devait exporter des tonnes de bananes en Allemagne à une fréquence de deux à quatre voyages par moi. Il s’agissait d’un plan monté de toutes pièces. Les effets d’annonce ont impressionné plus d’un. Mais à part une démonstration qui a été faite à la fin de l’année de 2015 où l’on montrait une quantité de bananes sur un bateau qui devait se diriger en Allemagne, les haïtiens n’en savent rien à nos jours.

Il est important de souligner aussi à votre attention que pour réaliser ce show électoral, on a affrété un bateau pour 35.000 dollars USD, alors que cet unique chargement « démonstratif » ne valait pas dix mille dollars USD, (10.000). En cela, nous, nous aimerions bien savoir davantage sur ce projet de banane que vous dites qui a « nourri une partie de la population ». En revanche, ce que nous autres haïtiens, nous savons, c’est qu’une fois que Monsieur Moïse a été choisi par l’impérialisme occidental comme président pour protéger leurs intérêts, ce type de propagande spécieux autour de la production de banane a été tout bonnement disparu pour faire place à une autre forme de propagande, dénommée : « caravane changement » qui a coûté une somme équivaut à 1.87 Millions de dollars américains.  Qu’est-ce qui se passe réellement avec ce « projet » ? Je n’en sais rien. Pourquoi le « projet » ne suivait pas son cours, à votre avis ? Y-a-t-il un bilan sur la quantité de bananes qui a été exportée ? Si oui, partagez avec nous un peu de vos informations ! Parce qu’ici, c’est le black-out le plus total. Ne s’agissait-il pas du pur simulacre ? Il faudrait prouver le contraire.

Une autre précision importante, vous dites que Monsieur Moïse a nourri grâce, à sa « ferme agricole », une partie de la population haïtienne. Bon, là, vous êtes vraiment à côté de la plaque, parce qu’il s’agissait bien d’un « projet » de production pour l’exportation. En plus, pour vous informer un peu plus, la population dans cette région-là du pays, pour se nourrir, importe des bananes OGMiques en République Dominicaine.

Secundo : non, mon frère, Jovenel Moïse n’était pas de bonne intention, il savait dans quoi il se mêlait en acceptant le choix de devenir président de la bande à Martelly. D’ailleurs, contrairement à ce que vous insinuez au sujet de Jovenel Moïse, il était déjà perçu, soupçonné, accusé et inculpé devant un cabinet d’instruction pour blanchiment des avoirs en 2016.  https://lenouvelliste.com/article/167298/le-rapport-de-lucref-sur-jovenel-moise-est-au-cabinet-dinstruction.

Il a été poursuivi suite à un rapport accablant élaboré et acheminé par une institution publique destinée à cet effet à la justice. Cette institution étatique se nomme : L’Unité Centrale de Renseignements Financiers (UCREF), c’est un organisme national créé par la loi du 21 février 2001 sur le blanchiment des avoirs provenant du trafic illicite de la drogue et d’autres infractions graves. https://ucref.gouv.ht/.php.

Par cela, j’entends vous dire, mon frère, que cet ex-président d’Haïti n’a jamais été en odeur de sainteté au regard de la société haïtienne. Des accusations accablantes pesaient sur son dos. On n’est pas dupe sur le manque d’honnêteté de cet homme assassiné à son domicile avec cette facilité si incroyable. Ce dossier d’UCREF était tellement gênant pour M. Moïse, l’organisation dont j’étais l’initiateur avait écrit une lettre ouverte pour demander à ce que Monsieur Moïse s’éclaircisse devant la justice avant d’être homologué par le pouvoir législatif.

Nous avons même publié une pétition pour recueillir des signatures adéquates afin de contester son homologation devant le parlement, le 7 février 2017. Donc, il n’a été installé à la tête de l’État en odeur de sainteté. Mais le rapport de force a été en sa faveur, il n’a pas présenté devant le cabinet d’instruction du Magistrat Bredy Fabien. Et, la presse en parlait largement. 

https://www.alterpresse.org/spip.php?article21180.

Il a prêté serment en restant inculpé. Ce dossier reste pendant devant la justice haïtienne jusqu’à présent. Ce faisant donc, il n’est pas juste perçu comme corrompu, mais il est de fait à la fois un corrupteur et un corrompu suivant divers rapports d’enquêtes des institutions publiques haïtiennes.  Savez-vous que M. Moïse a usurpé un titre en se faisant passer pour ingénieur civile pour obtenir un contrat juteux à partir d’une fausse compagnie ? https://fr.slideshare.net/tripotay/rapport-complet-de-lucref-sur-jovenel-moise. En représailles, une fois installé au pouvoir, Jovenel Moise à « démoli » l’UCREF pour avoir produit un rapport sur ses activités de blanchiment de l’argent. Cette institution qui était indépendante et autonome devient la chasse-gardée de Monsieur Moïse. Il a fait voter une loi qui change la nature de l’institution et l’a mise sous son contrôle le plus total.

https://lenouvelliste.com/article/167508/laffaire-ucref-contre-jovenel-moise-se-degonfle

Désormais, il se fait l’autorité de nomination et de révocation du Directeur général de l’Unité Centrale de Renseignements Financiers. Il a fait à peu près la même chose pour toutes les instances de contrôle : ULCC, CSCCA, etc.

Tout ceci peut vous aider à comprendre comment Monsieur Moïse s’est déganté en installant tout un dispositif étatique favorable à la corruption.

Jovenel Moïse ne pouvait se permettre de combattre la corruption. De trompez-vous cher frère, ce défunt président ne pouvait pas, ne voulait pas non plus parce que non seulement il était déjà trop corrompu lui-même, mais encore il est le produit parfait de la corruption sous divers angles. Le problème ne se pose pas seulement du fait qu’il « se faisait financer » par les oligarques comme vous l’avez laissé entendre. Non, c’est plus profond que cela. D’ailleurs, il ne se faisait pas financer, mais il a été financé par eux-mêmes, parce que c’était leur petite marionnette. On devrait se demander si les « oligarques corrompus » ne l’avaient pas choisi sous la base même de sa corruptibilité.  En tout cas, il parait que, seul par la corruption qu’un inconnu, un ignare, un antipathique, comme Jovenel Moïse, qui se faisait connaitre seulement 3 mois avant le lancement de la campagne électorale pouvait gagner si facilement des élections dans lesquelles les partis politiques les plus populaires ont pris part.

L’élection de Jovenel Moïse était une mascarade purement et simplement. Une première tentative a été annulée sous la pression populaire suite à un gros soulèvement du 22 janvier 2016. On a mis sur pied une commission indépendante d’évaluation et de vérification électorale, elle a révélé que ces élections ont été frauduleuses à plus de 80%. Elle a, en conséquence, exigé leur annulation complète. Ce que l’impérialisme a empêché. Alors que suivant les observations du rapport de la CIEVE, Monsieur Moïse aurait dû tout bonnement être écarté de la course électorale pour fraudes massives à son avantage. Je vous permets de lire ce rapport dont il a été question et de l’avoir en PDF gratuitement pour votre édification : 

Cliquer pour accéder à Rapport_CIEVE.pdf

https://www.alterpresse.org/spip.php?article26341

Tout compte fait, Monsieur Moïse était un Homme corrompu tant dans sa vie privée, sa vie citoyenne, que sa vie publique.  C’est ce que nous, les haïtiens, nous retenons de lui. Il n’a jamais inspiré confiance à la population. Il est juste un accident de l’histoire, malheureusement, il a été quand même président du pays de Dessalines. Un petit président hideusement célèbre, on va dire. Il est le président le plus corrompu, impopulaire et détesté de toute notre histoire de peuple.  Il est mort en ayant à son actif, pas moins d’une douzaine de massacres sur la population civile en seulement trois ans (2018-2021). Voir le site de l’organisation des droits humains :  

http://www.rnddh.org , pour des informations complémentaires !

*Quelle a été la base sociale du pouvoir de Jovenel Moise*?

Le pouvoir de Moïse était sans assise réelle. C’était un pouvoir fragile et flottant dépourvu d’ancrage populaire. Toutefois, il faut le dire qu’il a été hissé frauduleusement au pouvoir par les héritiers d’Alexandre Pétion et ces oligarques dont vous avez parlé pour poursuivre, bien sûr, la politique des assassins de l’Empereur Jacques 1er, assassiné, le 7 octobre 1806. Cette politique qu’il était amenée à conduire est celle de Pétion et de Jean-Pierre Boyer (1818-1847). Une politique aristocratique, anti-peuple contre la révolution de 1804.  Jovenel Moïse était donc le « dauphin » de ce clic, de cette caste de la Ville de Pétion au XIXe siècle, aujourd’hui encore appelée : Pétion-Ville. La ville des mulâtres, héritiers des colons français et de ces syro-libanais dont vous avez fait mention. C’est cette frange-là qu’il représentait, qu’il servait habilement et juteusement à travers les ressources du pays et aux dépends de la majorité, des masses populaires en particulier. Ceci dit, Monsieur Jovenel Moïse qui vient d’être lynché la semaine dernière par son entourage n’était ni l’égal, ni légitime, ni populaire, ni même accepté par la grande majorité du peuple en haïtien. A contrario, il était décrié, rejeté, voire détesté par la quasi-totalité de la population haïtienne jusqu’à sa mort. Avant son assassinat, il a combattu sévèrement le peuple durant trois ans dans une lutte féroce et impitoyable. Il faut le reconnaitre, c’était un président sanguinaire. Cette lutte a été enclenchée à partir de la semaine 6,7,8 juillet 2018 jusqu’aujourd’hui.

Monsieur, Moїse a eu le culot de recruter des mercenaires à l’étranger pour tirer d’une balle à la tête des manifestants qui réclamaient justice lors du vaste mouvement organisé sous le slogan : « kot kòb petwo karibe a ? ». Sans compter le massacre punitif organisé contre la population de « Lassaline » en novembre 2018 où plus de soixante-dix personnes ont été tuées, mutilées et brûlées.

*Son illégalité sous divers angles*

Tercio :  Mon frère Kemi Seba, vous dites que vous pensez que Monsieur Moïse devait démissionner à cause qu’il était épinglé dans la corruption et qu’une bonne partie de la population réclamait son départ.  Evidemment, c’est le moins qu’il pouvait faire. Mais cela ne suffit pas, il fallait ajouter tout de suite qu’il était devenu, de surcroit, un président de facto depuis le 7 février 2021, suivant la constitution Haïtienne en son article 134-2 et le décret électoral de 2015. En ce sens-là, il est assassiné le jour qui lui fait exactement 5 mois de présidence hors-la-loi. Il avait des véritables velléités dictatoriales qui lui poussaient à saper tous les acquis démocratiques que nous avons faits jusque-là. Depuis janvier 2020, il dirigeait par décret. Il n’a fait aucune élection durant tous ses quatre ans passés au pouvoir. En janvier il a renvoyé le parlement, en prétextant qu’il a constaté la caducité de ce dernier. Tout en ayant une majorité confortable au parlement, il a « trainé ses pieds » pour attendre l’échéance du mandat des parlementaires pour pouvoir gouverner par décret. Par exemple, par un décret, il a décidé de changer subitement le code pénal haïtien unilatéralement ; il a constitué son propre conseil électoral, en dehors de toute norme ; il a décidé de changer par un décret la constitution du 27 mars 1987 sur laquelle il avait prêté serment. Tout ceci en vue de faire le travail de ses patrons de l’impérialisme et de ces familles prédatrices et détentrices – que vous avez relaté dans votre analyse – et qui constitue effectivement de relais entre l’Occident et ses exécutants d’Haïti.  Avant qu’il ait été assassiné, il était un véritable autocrate à la tête du pays. Car, en plus du pouvoir législatif, il a démantelé le pouvoir judiciaire en ne renouvelant pas les mandats des juges honnêtes du système judiciaire. Ce qui paralyse le bon fonctionnement du système. De surcroit, il a révoqué illégalement trois des juges de la Cour de cassation, (la cour suprême). Alors qu’ils sont inamovibles dans leur mandat suivant la loi.

*Est-ce que Jovenel Moïse combattait les oligarques* ?

Quarto :  Jovenel est trop corrompu pour prétendre vouloir combattre des oligarques corrompus. D’ailleurs, il était à leur service. Il avait lui-même avoué cela en terre étrangère. A Paris, il a dit haut et fort qu’il vient de nommer 50 juges corrompus :

https://haiti.loopnews.com/content/jovenel-moise-avoue-avoir-nomme-50-juges-corrompus.

Seul un corrupteur peut avouer avoir nommé d’un coup 50 juges corrompus dans le système judiciaire du pays qu’il gouverne. Qu’il soit bien clair pour vous, mon vieux ! Vous ne devriez pas vous leurrer sur Jovenel Moïse. Je ne sais pas à qui vous entretenez des relations en Haïti. Mais, vous n’êtes pas assez bien informé, me semble-t-il. Je ne sais pas à travers quel média vous vous informez sur Haïti non plus. Mais les informations sont là et tel que vous présentez Jovenel Moïse, nous autres haïtiens, nous voyons dans vos propos un personnage fictif. Un président sans base populaire, sans partisan, dont l’unique soutien réside en l’impérialisme occidental et son relais local ne saurait être en mesure de tenter de combattre la corruption des oligarchies. Non, ce n’est pas la vérité. Toutefois, il est à croire qu’il y a effectivement une fraction plus ou moins progressiste qu’il combattait du bec et des ongles au profit des syro-libanais. C’est bien cela la vérité. Cependant, je n’ai pas l’intention de disculper qui que ce soit. Je ne prétends pas dire que la famille Vorbe qu’il a contraint de s’exiler n’est pas corrompu. Mais ce qu’il faut dire clairement, sans implicite ni inter-dits, c’est qu’au sujet de la corruption au regard du « combat » que menait M. Moїse, il y a nécessité d’insérer beaucoup de guillemets.  Parce que si Jovenel Moise l’avait vraiment attaqué ce n’est qu’à partir d’une géométrie variable.  On est « oligarque corrompu » suivant dans quel camp l’on se situe.

Quand M. Jovenel vous dit qu’il identifie des oligarques corrompus pour les voir aussi, il faut être du même angle de vu que lui-même. Parce que, lui, il ne voyait pas tous les corrompus indistinctement. Plus la corruption est proche, plus il était invisible aux yeux de M. Moïse. Peut-être qu’il souffrait d’une cécité en matière de la corruption. On ne sait pas. C’est le moins qu’on puisse dire à son sujet. Dommage qu’il soit assassiné, il ne pourrait pas répondre, un jour, devant la justice haïtienne pour ses actes de corruption notoire. C’est bien regrettable, il ne serait pas là pour être entendu devant la cour pénale internationale pour les massacres d’État perpétrés contre les quartiers populaires qui sont catégorisés comme crime contre l’humanité.  Nous le regrettons.

Somme toute, votre manière de camper Jovenel Moїse avant même ses funérailles est loin d’être proche du personnage qui a été au timon des affaires durant ces quatre ans et cinq mois passés. Cependant, vos propos tombent d’aplomb à ceux de l’équipe des propagandistes du régime des « bandits légaux » tant en Haïti qu’à l’étranger. Mais, avec la seule différence, peut-être, c’est que, ces gens-là, ils agissent délibérément dans un cadre bien précis, à savoir : une campagne de réhabilitation de Monsieur Jovenel Moïse après son élimination par sa bande. C’est aussi ce discours que claironne une frange de la gangocratie à laquelle Jovenel Moïse appartenait. Il est clair que n’ayant pas de base populaire, il se dotait de gangs pour diriger. Or, on le sait tous que c’est comme ça que cela fonctionne dans la pratique des gangs. La mafia a ses principes propres qu’il faut savoir. Connaitre le mode opératoire et « l’éthique gangocratique » ne vous permettra-t-il pas de mieux saisir le sens et déceler les vraies causes de l’assassinat de Monsieur Moise ?

Salutations fraternelles, mon cher Kemi.

Jean Willy Belfleur
citoyen haïtien
E-mail : jeanwillybelfleur@rocketmail.com

3 COMMENTS

  1. Tres beau texte! Tres Bonne description du corrompu et coorupteur, Jovenel Moise et de la situation social et politique du pays.

  2. Il y a toujour quelqu un qui veut se faire un nom en servant des déclarations des gens populaires , C’ est la véritable raison de ce texte. Une chose est sûr l’auteur de ce texte n’aurait pas faire mieux à la place de Jovenel, juste pour pour sauver sa peau.

  3. Une très belle mise au point de Jean Willy Belfleur à l’endroit de Kemi. Cette analyse à servi au moins à restituer les faits . J’avais été tellement choqué par l’intervention de Kemi, son combat contre le néocolonialisme français est grandement apprécié, et plus encore son intérêt pour ses frères ayisiens est une raison valable de cette mise au point. Comme Kemi a eu à le dire il était de passage en Ayiti lors des manifestations monstre contre Jovenel, donc s’il s’est prononcé de la sorte c’est qu’il ne s’est pas donné la peine de s’informer avant de prendre position.
    Pour conclure je dirais que Jovenel n’a pas compris qu’il n’était qu’un engrenage du système. Sweet miki a la fin de son mandat avait jetté sur lui son dévolu parce qu’il était le parfait gérant « lakou » sur qui il pouvait compter pour lui repasser le pouvoir au terme de son mandat.
    Mais comme ce pouvoir commençait a lui monter à la tête et qu’il était en train de jouer au plus malin, en se servant des contradictions au sein du phtk, des familles maffieux et même de l’international pour garder le pouvoir. Le chef du phtk qui n’est pas a son coup d’essai et qui ne voulait pas se faire coiffer au poteau a vite fait de le liquider.
    Un grand grand risque à prendre, dirait-on, car la nature à horreur du vide, mais détrompez vous ! Comme l’a si bien dit le Gnbiste:  » TOUT EST SOUS CONTRÔLE  »
    la preuve regarder la confusion qu’ ils font règner alors que ça devrait être l’occasion idéale, si la lutte des masses avait un réel avant garde, pour se débarrasser et traduire en justice les bandits légaux pour la prise en otage de toute une nation, une descente effrénée aux enfers et pour tous les crimes horribles et multiples commis depuis plus de dix ans.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.